Le mois dernier, 20 entreprises de cannabis de plusieurs pays ont envoyé une lettre ouverte à la Commission européenne. La lettre complète peut être lue ci-dessous.
La lettre a été signée, entre autres, par le Hanfverband d’Allemagne, mais aussi par des entreprises actives sur le marché du cannabis médicinal. Il est toutefois frappant de constater qu’aucune entreprise néerlandaise n’a signé la lettre.
Together with other representatives of the #cannabisindustry & #associations, we signed an #OpenLetter to the members of the #EuropeanCommission. #cannabislegalisierung #legalization #cannabis pic.twitter.com/TrxA8Gwzj1
— Sanity Group (@SanityGroupEU) November 17, 2022
Lettre à la Commission européenne
Vers un « nouveau marché européen de la drogue » – Favoriser les efforts de réforme des États membres en vue de l’élaboration de politiques efficaces en matière de drogue.
Chers membres de la Commission européenne,
Nous, représentants de l’industrie et des associations européennes du cannabis, prenons note du fait qu’à l’international, une approche progressive de l’usage de cannabis à usage adulte prévaut depuis plusieurs années. Dans l’Union européenne, un nombre croissant d’États membres, dont Malte, le Luxembourg, la République tchèque et les Pays-Bas, commencent à réformer leurs anciennes politiques prohibitives en matière de drogues d’une manière orientée vers une réelle efficacité, ce qui permet de mettre en place un nouveau cadre politique pour le Cannabis couvrant toutes les situations d’utilisation.
Plus récemment, le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne a présenté un document sur les points clés par lesquels il entend transformer le marché du cannabis à usage adulte, auparavant illégal, en un cadre réglementé. Ces réformes ne contredisent en rien les objectifs mondiaux d’amélioration de la protection de la santé. Nous souhaiterions donc que la Commission européenne procède à une évaluation approfondie et opportune des capacités de la politique européenne en matière de drogues dans le cadre des conventions mondiales de contrôle des drogues. En partageant l’interprétation allemande de ces conventions, la Commission permettra aux États membres de mener des politiques antidrogue tournées vers l’avenir afin de réaliser les intentions de nos conventions mondiales de contrôle des drogues de manière beaucoup plus efficace que les tentatives précédentes d’interdiction générale.
Pendant longtemps, la culture, la distribution et la consommation de cannabis ont voulu être réduites par des politiques prohibitives et répressives en matière de drogues. En conséquence, la consommation, la disponibilité et la teneur en THC du cannabis sur le marché illicite non réglementé ont augmenté, tandis que différentes contaminations continuent de représenter une menace imprévisible pour la santé des citoyens de l’UE. Enfin, l’échec des politiques antidrogue de ces dernières décennies a permis au crime organisé de générer des milliards de dollars de revenus année après année.
La proposition de l’Allemagne vise à protéger efficacement la jeunesse et la santé et s’attaque aux faiblesses immédiates de l’ancien paradigme de la prohibition, telles que l’expansion du marché illicite et la propagation de substances contaminées. Le but de cette approche est donc conforme à l’objectif des conventions des Nations unies de 1961 et 1988 contre le trafic de stupéfiants et de substances psychotropes et aux objectifs de la stratégie antidrogue de l’UE pour 2021-2025.
La protection de la santé et le renforcement de la culture sanitaire sont au cœur des préoccupations de l’Union européenne et de ses États membres. Nous considérons donc l’approche allemande actuelle comme un signal important pour progresser vers une réforme urgente de la politique européenne en matière de drogues. Dans la perspective d’un tel « New Drug Deal européen », l’équilibre entre la santé publique, l’application de la loi et l’économie de marché est crucial pour jouer un rôle de premier plan au niveau international.
Dans cet effort global pour construire un nouveau consensus, la Commission peut compter sur le soutien de toutes les parties prenantes. Nous, les différentes associations et industries européennes du cannabis, travaillons constamment à accroître la recherche et le partage des connaissances au sein de la communauté épistémique. Nous nous considérons comme une ressource pour l’élaboration de politiques fondées sur des preuves et nous sommes un partenaire idéal pour la consultation et l’évaluation des sujets. Nous sommes convaincus que la Commission européenne soutiendra tous les efforts visant à renforcer un changement de paradigme dans la politique en matière de drogues.
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués,
- Tom Broockmann (directeur général), ADREXpharma GmbH, Allemagne
- Tej Virk (directeur général et PDG), Akanda Corp, Royaume-Uni
- Lars Erik Råen (PDG), Balancial AS, Danemark
- Dr rer. dr. David Surjo (CCDO), Canify AG, Allemagne
- Stefan Jacker (COO), CanPharma GmbH, Allemagne
- loana Freise (responsable des affaires réglementaires et publiques), Cansativa GmbH, Allemagne
- Jan Simon (PDG), CZ Pharma s.r.o, République tchèque, Allemagne
- Dr Constantin von der Groeben (directeur général), DEMECAN GmbH, Allemagne
- Thomas Schatton (PDG), Four 20 Pharma GmbH, Allemagne
- Oliver Schultz (CCO), Grünhorn, Allemagne
- Šárka Betke (directeur général) High Five Group s.r.o., République tchèque
- Richard Balla (PDG), IMC adjupharm GmbH, Allemagne
- Michal Drdák (directeur commercial), Lagom Pharmatech s.r.o., République tchèque
- Jonathan Lubosch-Haenisch (PDG), iuvo Therapeutics GmbH, Allemagne
- Georg Wurth (PDG), Deutsche Hanfverband, Allemagne
- dr. med. Jaschar Kermany (PDG), Kineo Medical GmbH, Allemagne
- Nick Pateras (Directeur général), Materia Global, Royaume-Uni
- Antonia Menzel (Directeur des affaires publiques et porte-parole de l’entreprise) Sanity Group GmbH, Allemagne
- Luc Richner (cofondateur et PDG), Vigia AG, Suisse
- Börge Diessel (directeur général), WEECO Pharma GmbH, Allemagne