Réalité ou fantasme ?
Les drogues sont des substances psychoactives qui agissent sur le système nerveux central et modifient souvent l’état de conscience. Elles peuvent être légales (alcool, tabac), soumises à des prescriptions médicales (benzodiazépines, antalgiques) ou interdites (héroïne, ecstasy, etc).
En 2018, l’ONU répertoriait 274 substances psychoactives. Mais avec l’émergence des nouvelles substances psychoactives (NSP, substances de synthèse soi-disant légales), les autorités peinent à suivre. En 2018, 800 NSP ont été mises sur le marché (contre 130 en 2009).
Les substances psychoactives peuvent être classés en quatre grandes catégories, qui s’entrecroisent.
1) les dépresseurs (alcool, barbituriques, etc) agissent sur le système nerveux central pour réduire l’activité fonctionnelle, ainsi que la tension, notamment. Les narcotiques (opium, héroïne, etc), qui ont font partie, induisent un état proche du sommeil, provoquant un sentiment d’euphorie et atténuant les douleurs. Les dépresseurs analgésiques (codéine, méthadone, etc. ) suppriment eux seulement la sensibilité à la douleur.
2) les stimulants (cocaïne, amphétamine, ecstasy/MDMA, caféïne, etc) augmentent l’activité du système nerveux central, facilitant ou améliorant certaines fonctions de l’organisme. Ils réduisent la fatigue et favorisent un sentiment d’euphorie et de confiance en soi.
3) les hallucinogènes (THC, LSD, Kétamine, etc) entraînent des modifications sensorielles intenses. Les produits ont des structures et des modes d’action diverses. Ils n’occasionnent pas de lésions des organes et ne sont généralement pas associés à une dépendance mais peuvent provoquer d’importants troubles psychiques.
4) les neuroleptiques ou antipsychotiques (CBD, halopéridol, etc) sont des tranquilisants et réduisent certains états psychotiques. Ils peuvent avoir un effet antidélirant, antihallucinatoire, anticonfusionnel. Ils peuvent parfois être utilisés pour le sevrage. Certaines personnes y recourent pour atténuer les effets secondaires d’autres substances.
La dangerosité officielle des substances psychoactives a été définie par les Nations unies, à travers la Convention sur les stupéfiants de 1961 et les Conventions sur les substances psychotropes de 1971 et de 1988. Mais elle est décriée par des experts internationaux. « La science est bien peu présente dans le processus de décision et elle est peu écoutée lorsqu’elle présente ses conclusions », déplore la Commission globale de politique en matière de drogue dans son rapport annuel 2019.
A titre d’exemple, le cannabis est considéré comme une substance fortement addictive, aux propriétés particulièrement dangereuses et sans valeur thérapeutique notable par la Convention de 1961. Le tableau ci-dessous, établi par le neuropsychopharmacologue anglais David Nutt, présente une analyse plus mesurée de la nocivité du cannabis.
Crédits
Article et réalisation web: Caroline Briner
« Histoire du trafic de drogue »
Proposé par Les documentaires de la RTS – Steven Artels
Histoire Vivante- Frédéric Pfyffer et Jean Leclerc
Réalisation: Christophe Bouquet et Julie Lerat
Février 2020
Source : rts.ch