Près de deux ans après avoir légalisé l’usage récréatif de la marijuana, l’Etat de New York a décidé d’en autoriser la commercialisation. Mais les seuls, pour le moment, à pouvoir prétendre à l’obtention de cette licence doivent posséder un casier judiciaire lié à cette drogue. Une façon pour les autorités de lutter contre les discriminations en favorisant les communautés touchées par des décennies de prohibition.
Matthew Robinson n’en revient toujours pas. « C’est comme si j’avais gagné au loto ! », s’enflamme cet Afro-Américain de 37 ans. Un large sourire éclaire son visage, souvent empreint de gravité. La vie de cet ancien dealeur a basculé il y a quelques semaines quand il a appris qu’il pourrait vendre légalement du cannabis. Depuis, tout va à cent à l’heure.
Ce vendredi de janvier, le soleil n’est pas encore levé qu’il quitte son domicile d’Albany, la capitale de l’Etat de New York, pour Manhattan. Trois heures de route et quelques embouteillages plus tard le voilà à Bleecker Street pour une formation sur le sujet. Deux téléphones à la main, capuche sur la tête, il s’engouffre dans des locaux gris.
Sur le trottoir, Marquis Hayes, 42 ans, tire une dernière bouffée de sa vapoteuse avant de le rejoindre. Même s’il a troqué le chapeau de cow-boy qu’il affectionne d’habitude pour un bonnet de docker noir, ce chef cuisinier, veste de velours rouge sur tee-shirt orange, ne passe pas inaperçu. Lui aussi vient de recevoir l’autorisation de se lancer dans ce business après avoir eu affaire à la justice dans sa jeunesse. Il est rentré fissa des îles San Juan, dans l’Etat de Washington, non loin de la frontière avec le Canada, où il passe une partie de l’année, pour être présent. « On me donne les clés pour faire ce que je sais si bien faire sans être dans l’illégalité cette fois-ci », lâche-t-il avec son débit mitraillette.
Retarder l’arrivée des grands groupes
Les deux hommes font partie des trente-six premiers chanceux – vingt-huit entrepreneurs et huit associations à but non lucratif – à avoir reçu, fin novembre 2022, une licence provisoire de l’Etat de New York pour vendre une herbe cultivée localement et testée en laboratoire. Une nouvelle étape, presque deux ans après que cet Etat démocrate a légalisé l’usage récréatif de marijuana pour les plus de 21 ans dans les lieux où la cigarette est autorisée.
La commercialisation du cannabis pourrait y représenter 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros) de chiffre d’affaires dès 2023 et 4,2 milliards de dollars quatre ans plus tard. De quoi faire de l’Etat de New York et ses vingt millions d’habitants le plus vaste marché licite de cette drogue aux Etats-Unis.
A Bleecker Street, c’est la première fois que les licenciés sont réunis. L’occasion de se rencontrer, d’échanger, mais aussi d’approfondir tout ce qui touche à la logistique de leurs futurs points de vente. « Un peu ennuyeux », soupire Marquis Hayes. « Pas inintéressant », tempère Matthew Robinson.
Tous ont en commun d’avoir, eux-mêmes ou un membre de leur famille proche, un casier judiciaire lié au cannabis. C’est même le principal critère qui leur était demandé. Contrairement à la vingtaine d’autres Etats qui ont légalisé la marijuana ces dernières années aux Etats-Unis, New York est le seul à avoir mis « l’équité sociale » au cœur de son dispositif.
L’idée est de retarder l’arrivée sur le marché des grands groupes déjà implantés dans ce secteur dans d’autres Etats pour donner la priorité – dans un premier temps – à ceux qui ont été touchés « de manière disproportionnée » par des décennies de prohibition du cannabis. L’Etat de New York estime que la criminalisation a particulièrement ciblé les communautés afro-américaine et hispanique. « Ils font ce qu’aucun autre Etat n’a réussi à faire, se félicite Desmon Lewis, cofondateur de The Bronx Community Foundation, installée dans ce quartier défavorisé de New York. Souvent parce que l’équité sociale s’exprimait uniquement dans les mots, pas dans les faits. »
« Un Noir avait quinze fois plus de chance de se faire arrêter qu’un Blanc, et un Hispanique huit fois plus. Des familles entières ont été brisées. » Tremaine Wright, à la tête du New York State Cannabis Control Board
Pour ces nouveaux licenciés, la war on drugs (« guerre contre la drogue ») n’est pas qu’une page dans les livres d’histoire. Personne n’ignore les conséquences dramatiques que cette politique, commencée dans les années 1970 par Richard Nixon et renforcée par Ronald Reagan, a engendrées. Ces vingt dernières années, dans le seul Etat de New York, plus de 800 000 personnes ont été interpellées pour possession de marijuana. Dans la « Grosse Pomme », la pratique controversée du stop-and-frisk (« arrêter et fouiller ») n’a fait qu’aggraver les choses.
« La police utilisait l’odeur du cannabis ou la vue d’un joint pour interpeller beaucoup de nos jeunes, rappelle Tremaine Wright, à la tête du New York State Cannabis Control Board (la commission de contrôle du cannabis), qui supervise le déploiement du dispositif pour l’Etat. Un Noir avait quinze fois plus de chance de se faire arrêter qu’un Blanc, et un Hispanique huit fois plus. Des familles entières ont été brisées. » Il s’agit désormais, ajoute-t-elle, de « restaurer ces personnes dans leurs droits » et de « leur permettre de participer pleinement à la société ».
Rendez-vous avec des cultivateurs locaux
« Si vous m’aviez dit ça il y a vingt ans, je ne vous aurais pas cru », lance Matthew Robinson. Cheveux ras et barbe taillée, ce trentenaire tout en muscles va ouvrir sous peu un service de livraison dans sa ville d’Albany, première pierre de son futur commerce. Ces derniers jours, il multiplie les rendez-vous avec des cultivateurs et des distributeurs locaux. « Tu peux facilement te laisser déborder si tu n’es pas fort dans ta tête », confie l’entrepreneur. Lui se prépare depuis le premier jour où il a entendu parler de ce programme. « Quand j’ai lu les critères requis, je savais que ça le ferait vu là d’où je viens. »
Son enfance, il la passe à South End, un quartier difficile d’Albany. « Mes parents ont tout sacrifié pour m’envoyer dans une école privée où on se moquait de moi parce que mes baskets étaient trouées, raconte-t-il. A 13 ans, personne n’a envie d’entendre ça. C’est là que j’ai commencé à vendre de l’herbe. » Matthew Robinson est condamné à deux reprises pour possession de cannabis. Il échappe à la prison, mais elle le rattrape plus tard.
Accusé de vol avec violence, il passe douze ans derrière les barreaux. Libéré en 2018, il prend deux boulots, puis monte une entreprise de nettoyage et rencontre sa future femme. Autour de son cou trône une épaisse chaîne dorée sur laquelle est accroché un pendentif au nom de leur fils. L’homme mesure sa chance. « Il ne s’agit plus uniquement de moi, souligne-t-il. C’est la meilleure opportunité qui me soit jamais arrivée et je ne compte pas la gâcher. Oh que non ! »
Marquis Hayes, lui, préfère ne pas s’attarder sur ce qui lui a valu cinq ans de détention. Cet Afro-Américain a grandi dans le quartier de Kingsbridge, dans ce Bronx des années 1990 où le crack était roi. L’argent de la drogue fait vivre sa famille et il se met tôt à dealer de l’herbe. « J’aimais les Jordan, les beaux vêtements, et je devais me les payer moi-même. » L’adolescent bricole aussi sur la cuisinière familiale sa propre came, un mélange d’opioïde et de cocaïne, qui remplit ses poches et assoit sa réputation de petit caïd. « Dans ces quartiers, soit tu te fais tuer, soit tu vas en taule », assène-t-il.
« Aucun autre Etat n’a installé le marché du cannabis en donnant le pouvoir à quelqu’un qui connaissait la prison avant même sa naissance. Marquis allait voir son père au parloir dans le ventre de sa mère. » Kim Stetz, associée de Marquis Hayes
A sa sortie de prison, en 2008, il développe ses talents derrière les fourneaux et monte un service de traiteur qui connaît son petit succès. C’est aujourd’hui un chef expérimenté qui aide des jeunes sortant de détention à reprendre pied.
Le cannabis est une nouvelle corde à son arc. « C’est un ticket pour un changement historique, considère son associée, Kim Stetz. Aucun autre Etat n’a installé le marché du cannabis en donnant le pouvoir à quelqu’un qui connaissait la prison avant même sa naissance. Marquis allait voir son père au parloir dans le ventre de sa mère. » Les deux partenaires ont une idée très précise de ce qu’ils veulent entreprendre à Long Island, à l’est de New York. Pas uniquement une boutique de marijuana, mais aussi un lieu multiforme avec de l’art aux murs et une nourriture saine dans les assiettes. « Une véritable expérience, digne d’une adresse avec une étoile au Michelin », promet Marquis Hayes.
Plus de 900 dossiers de candidature
A l’issue du processus de candidature, l’Etat de New York a reçu plus de 900 dossiers. En plus d’un casier judiciaire lié au cannabis, les postulants devaient s’acquitter de 2 000 dollars (1 850 euros) de frais d’inscription et être à la tête d’une entreprise rentable depuis plus de deux ans. Si la philosophie du projet se voulait claire sur le papier, sa traduction sur le terrain s’est révélée délicate. Batailles politiques et difficultés logistiques ont retardé la mise en œuvre et toutes les réglementations ne sont pas encore finalisées.
Les autorités avaient promis de fournir un local clé en main aux heureux détenteurs de la licence, assorti d’un prêt financier avantageux pour les aider à démarrer. Le cannabis étant toujours interdit au niveau fédéral, les grandes banques ne veulent pas prendre de risques judiciaires. Un fonds public-privé de 200 millions de dollars devait donc se substituer à elles. Pourtant, l’argent se fait encore attendre. Début décembre 2022, au risque de fragiliser tout l’édifice, Tremaine Wright et ses équipes ont été contraintes d’annoncer que, même si leurs engagements tenaient toujours, chacun pouvait désormais chercher son propre emplacement.
« Tout le monde attend de voir comment se débrouillent les nouveaux licenciés. Est-ce qu’ils vont s’en sortir ou bien faire faillite ? » Brad Racino, directeur de « Cannabis Insider »
Matthew Robinson, lui, veut aller de l’avant. « J’apprécierai toute l’aide qu’on voudra bien me donner, mais je ne compte que sur moi-même. Quand vous vous lancez dans ce type de démarche, vous connaissez les risques. » L’Etat de New York assure qu’il sera au rendez-vous pour faciliter la mise en place. « Il y a des obstacles, mais nous cherchons des solutions », affirme Tremaine Wright. Les sommes dont il faut disposer sont conséquentes, surtout dans la ville de New York, où l’immobilier atteint des sommets. Plusieurs licenciés ont calculé qu’il faut compter au moins 500 000 dollars pour se lancer. Si certains peuvent puiser dans leurs économies, d’autres doivent trouver des sources de financement alternatives.
Marquis Hayes rapporte qu’il a été approché par des personnes pas toujours bien intentionnées. Les appétits sont aiguisés, mais les investisseurs les plus sérieux pourraient se montrer frileux, d’autant que le législateur a mis en place un certain nombre de garde-fous vus comme autant d’obstacles sur la route des profits. « Ce marché n’est pas toujours perçu comme un investissement très sûr, pointe Brad Racino, qui dirige Cannabis Insider, un média en ligne spécialisé. Tout le monde attend aussi de voir comment se débrouillent les nouveaux licenciés. Est-ce qu’ils vont s’en sortir ou bien faire faillite ? »
Mieux vaut avoir un avocat
Le processus de délivrance des licences est aussi ralenti parce que le dispositif a été attaqué en justice par un postulant qui a vu sa demande rejetée au motif que sa condamnation pour un délit lié au cannabis avait eu lieu dans l’Etat du Michigan, et non de New York. Le temps d’examiner le dossier, un juge fédéral a imposé qu’aucune licence ne soit accordée dans plusieurs territoires concernés par le litige, notamment Brooklyn, le quartier le plus peuplé de New York. Est-ce la raison pour laquelle l’Etat a renoncé à annoncer un nouveau cycle de délivrance de licences fin décembre 2022 ? C’est ce que croit savoir Wei Hu.
Cet avocat de 43 ans ne manque jamais une occasion de glisser sa carte de visite sur laquelle est écrit « cannabis attorney ». En 2021, l’homme de loi travaillait depuis quinze ans pour la ville de New York quand il a senti que c’était le moment de changer de matière. « J’avais l’habitude des réglementations ardues, donc je me suis dit que j’aurais le bon bagage pour m’y retrouver. » La nouvelle législation n’a plus aucun secret pour lui – l’université de New York lui a d’ailleurs confié un cours sur le sujet.
Un soir de décembre, Wei Hu rejoint quelques-uns de ses clients, candidats à une licence, dans l’arrière-salle d’un magasin de CBD comme Manhattan en compte tant. Un lieu qui officie en toute illégalité. Derrière la porte dissimulée dans un large panneau de bois, l’avocat est accueilli par une forte odeur de marijuana que la ventilation a du mal à dissiper. Chacun discute de ce qu’il fera s’il obtient le précieux sésame. Un joint passe de main en main. Tous s’accordent à dire que mieux vaut avoir un avocat pour s’y retrouver dans le processus de sélection.
Les conseils de Wei Hu sont d’autant plus avisés que lui-même s’est frotté au dossier d’inscription. L’un de ses clients, qui remplissait les critères, lui a proposé de s’associer. Ils ont postulé ensemble. « Pourquoi j’ai accepté ? Parce que partout où le cannabis a été légalisé, la première année, les ventes sont folles. Les premiers qui se lancent sur le marché se taillent la part du lion. Après, quand il y a plusieurs milliers de points de vente, c’est une autre affaire. »
« Quand j’ai été arrêtée, je pensais que c’était la pire chose qui me soit arrivée. Aujourd’hui, c’est peut-être la meilleure. » Jennifer Tzar, en attente d’une licence
Dans la pièce, Jennifer Tzar écoute d’une oreille distraite. La quinquagénaire, vêtue de noir, s’apprête à partir. Sur son téléphone, des « ping », « ping », « ping » résonnent en rafale. Ce sont les notifications d’un groupe WhatsApp où une cinquantaine de candidats comme elle échangent bons plans et dernières infos. Sa silhouette longiligne détonne dans ce milieu masculin. Patronne d’un bar à Hudson, au nord de New York, elle a choisi une avocate de premier plan pour l’accompagner et ne rate aucun événement ayant trait au marché du cannabis. Ces démarches lui ont déjà coûté près de 40 000 dollars (37 000 euros).
En 2012, la carrière de cette photographe de mode a connu un sacré revers quand elle a passé quelques jours dans la prison de Rikers Island : la police avait découvert près de 5 kilos de marijuana dans son appartement du très branché quartier de SoHo. La New-Yorkaise reste persuadée qu’elle obtiendra cette licence – notamment parce qu’elle est une femme. « Quand j’ai été arrêtée, je pensais que c’était la pire chose qui me soit arrivée. Aujourd’hui, c’est peut-être la meilleure. En ce moment, le cannabis, c’est la ruée vers l’or. Il y a tellement d’argent à se faire que tout le monde veut en être. » Tout le monde, à commencer par ceux qui n’ont pas les autorisations nécessaires.
Le marché noir a explosé
En attendant que les boutiques légales se mettent en place, le marché noir a explosé et il n’a jamais été aussi facile de se procurer de l’herbe à New York. En témoigne l’odeur qui flotte un peu partout dans la « Grosse Pomme ». Des vendeurs à la sauvette proposent des joints déjà roulés aux passants et des échoppes illégales affichent ostensiblement des feuilles de cannabis assorties de la mention THC sur leur vitrine. En décembre, Gale Brewer, membre du conseil municipal de la mégalopole, a mené l’enquête dans son district de l’Upper West Side. Sur soixante et une bodegas et épiceries inspectées, au moins vingt-deux vendaient du cannabis sous le manteau.
Les forces de l’ordre ont longtemps hésité à poursuivre ces vendeurs, encouragés par ailleurs à demander des licences. La mairie de New York affiche désormais sa fermeté. « Nous ne laisserons pas les opportunités économiques qu’offre le cannabis légal être prises en otage par des établissements sans licence », a assuré Eric Adams, l’édile démocrate de la ville. C’est aussi une question de santé publique : selon la New York Medical Cannabis Industry Association, près de 40 % des produits illicites sont contaminés avec des métaux lourds, des pesticides ou des bactéries comme la salmonelle.
Plus le temps passe, plus la concurrence s’annonce rude. Si la gouverneure démocrate de l’Etat, Kathy Hochul, avait promis que vingt commerces labelisés seraient accessibles avant la fin 2022, un seul a ouvert ses portes, le 29 décembre. A peine un mois après l’obtention de sa licence, Housing Works, une association qui vient en aide aux SDF et aux personnes séropositives, a réussi ce petit exploit en s’installant dans le Village, à Manhattan. Pour l’inauguration, Charles King, l’un des cofondateurs, a sorti son plus beau nœud papillon rouge. Au micro, il remercie les autorités de lutter contre les magasins illégaux. Car, contrairement à eux, les licenciés doivent payer des taxes dont une partie financera des programmes sociaux liés au cannabis. Les prix s’en ressentent forcément.
Pour l’heure, une longue file s’enroule autour du pâté de maisons. Certains patienteront très longtemps avant de pouvoir accéder à la boutique, temporairement cachée par un échafaudage typiquement new-yorkais. A l’intérieur, une affichette rappelle aux clients qu’il n’est pas possible, pour le moment, de consommer sur place et que seul le cash est accepté. Gorilla Glue, Wedding Cake, La Bomba : les comptoirs sous clés exposent fleurs de cannabis, joints préroulés, gommes à mâcher et liquides pour cigarette électronique. Il faut compter 18 dollars (16,50 euros) le joint et entre 40 et 55 dollars (entre 37 et 51 euros), selon les marques, pour 3,5 grammes de cannabis. Le flacon de vapoteuse se vend entre 53 et 85 dollars (entre 49 et 78,50 euros) selon sa contenance.
Sur Google, les avis sont partagés. Certains vantent les produits d’Housing Works quand d’autres trouvent les prix bien trop élevés. Pas de quoi inquiéter Marquis Hayes, qui reste persuadé que les clients de son futur magasin seront prêts à mettre la main à la poche pour obtenir une herbe de qualité supérieure et soutenir une démarche sociale. Le tout dans un cadre privilégié. « C’est comme pour un sac Gucci : vous pouvez l’acheter dans la rue, mais ce ne sera jamais la même chose que d’aller dans une boutique de la marque », plaisante-t-il à moitié. Matthew Robinson préconise, lui, de se montrer « raisonnable » sur les tarifs : « Sinon, les clients iront voir ailleurs. » A chacun sa façon de faire du business.