Depuis sa légalisation en mars 2021, New York veut promouvoir la justice sociale grâce à la vente du cannabis.
Depuis ce lundi, ils sont désormais trente-six – vingt-huit entrepreneurs et huit associations – habilités à vendre du cannabis récréatif dans l’État de New York. Et comme les quelque 900 candidats à cette première vague de régularisation, les heureux élus devaient remplir, entre autres, un critère primordial : avoir des proches ou avoir été soi-même condamné pour détention ou revente de marijuana. Un casier judiciaire pour pouvoir vendre de l’herbe, en somme.
Vu de France, c’est contre-intuitif, voire saugrenu. Mais à New York, l’idée a cheminé jusqu’à tomber sous le sens. « Il n’y a pas longtemps, l’idée que New York légalise le cannabis semblait incroyable », déclarait lundi Tremaine Wright, dans les colonnes du New York Times. « Aujourd’hui, non seulement nous avons légalisé, mais nous sommes également en train de construire un marché légal, à usage adulte, avec une approche axée sur l’équité », précisait la présidente du Conseil de légalisation du cannabis.
D’après un rapport de l’Union américaine pour les libertés civiles (Aclu), en 2018, un Américain noir avait 3,6 fois plus de chances d’être arrêté pour possession de cannabis qu’un Américain blanc. Alors que, quelle que soit la couleur de peau, la proportion de consommateurs est la même, précise le rapport. Une discrimination dont s’est récemment saisi Joe Biden. La Maison-Blanche a annoncé, début octobre, une grâce pour toutes les personnes condamnées au niveau fédéral pour « simple possession » de cannabis. Si le Colorado avait été le premier État à légaliser le cannabis récréatif en 2012, dix-huit autres et la capitale, Washington D.C., ont suivi depuis. À New York, les premières boutiques doivent ouvrir en cette fin d’année.