Six ans après la légalisation du cannabis médical en Grèce, la majorité des patients dépendent toujours du marché illégal. Le député européen grec, Stelios Kouloglou, a lancé un appel à la Commission européenne (CE) pour remédier au manque de cadre législatif pour le cannabis médical, laissant les patients dépendre du marché illégal. Malgré la légalisation du cannabis médicinal en Grèce en 2017, les réglementations actuelles signifient que, six ans plus tard, les patients grecs ne sont toujours pas plus proches d’un accès légal aux produits.
Contexte législatif en Grèce
En 2018, une loi plus étendue a été adoptée, autorisant la culture de produits à base de cannabis avec une teneur en THC de plus de 0,3%. Cependant, la production nationale a été lente. En novembre 2021, le gouvernement grec a imposé une interdiction d’importation de produits de cannabis, violant, selon des sources locales, les « principes fondamentaux de l’UE » en vertu de l’article 28 du Traité de l’UE sur la libre circulation des biens entre les États membres.
Appel à l’action
Le 5 décembre, Stelios Kouloglou a interpellé la CE pour remédier à cette situation et à la nécessité d’un cadre législatif européen pour le cannabis médical. Il a souligné l’importance de limiter efficacement le marché noir, de réglementer la qualité et l’étiquetage précis, et d’assurer un accès légal et sécurisé aux produits médicinaux à usage médical.
Argument en faveur du cannabis médicinal
Kouloglou a souligné que l’utilisation du cannabis à des fins médicales est universellement acceptée. Il a cité l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui propose sa prescription pour un large éventail de conditions. Le Parlement européen a également appelé les autorités européennes et nationales à traiter la question législativement, à financer la recherche et l’innovation, et à fournir des informations aux professionnels de la santé.
La situation des patients
Malgré la légalisation en Grèce depuis 2017, les patients ont toujours du mal à accéder aux formulations légales, la production nationale étant lente. L’interdiction d’importation de novembre 2021 a contraint des milliers de patients à recourir au marché illégal ou à cultiver leur propre cannabis pour traiter des affections médicales graves.
Retard dans la production légale
En janvier, Tikun Olam Europe, une filiale de l’entreprise israélienne Tikun Olam, a annoncé le début des opérations de la première usine de production de cannabis médicinal en Grèce. Les premiers produits à base de fleurs étaient prévus pour la fin de 2023, mais leur disponibilité est maintenant reportée à plus tard en 2024.
Appel à l’égalité d’accès
Jacqueline Poitras, fondatrice du groupe de défense des patients grecs MAMAKA, a appelé l’UE à remédier à l' »inégalité » d’accès. Elle a souligné que l’inégalité entre les États membres en ce qui concerne la législation sur le cannabis médicinal viole les droits des patients dans l’UE. Poitras a ajouté que, malgré six ans d’utilisation légale en Grèce, peu de patients ont accès à des produits légaux, laissant les familles et les patients dans une situation où ils restent des criminels.
Conclusion
Il est impératif que la Commission européenne prenne des mesures pour remédier à l' »inégalité » dans l’accès au cannabis médical à travers l’UE. Cela nécessite la mise en place d’un cadre législatif cohérent et uniforme pour garantir un accès légal, sûr et équitable aux produits médicinaux à base de cannabis pour les patients dans tous les États membres.
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