La consommation de cannabis reste confrontée aux risques liés à l’absence de régulation du marché noir. Une nouvelle vague de cannabis frelaté, imprégné de microbilles de verre ou de silice, fait l’objet d’une alerte relayée par Norml France et le forum Psychoactif, amplifiée ici par Newsweed. Des cas ont été signalés partout en France, de Toulouse à Rouen, en passant par Lyon, Nantes, Montpellier ou Paris.
Un phénomène récurrent mais marginalisé
Ce n’est pas la première fois qu’une telle alerte survient. Déjà en 2006, des consommateurs bretons rapportaient la présence de cannabis coupé au verre pilé, provoquant des saignements de gorge. Le président du CIRC-Bretagne, Arnaud, avait alors alerté la MILDT* (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Toxicomanies), recevant pour toute réponse que « ce n’est pas fumer du verre qui est dangereux, c’est fumer du cannabis ». Il aura fallu attendre 2007, et la diffusion d’un reportage au journal de 20 heures de TF1, pour que les dangers de ces pratiques soient enfin pris au sérieux.
Chaque été, nous sommes présents sur de nombreux événements et festivals où nous sensibilisons les consommateurs aux risques liés au marché noir. Nous constatons régulièrement la présence d’herbe frelatée dans les poches de jeunes consommateurs. Cependant, depuis les années 2000, ce phénomène semblait s’être marginalisé. La vague actuelle, qui semble particulièrement massive, rappelle malheureusement que ce fléau n’a jamais totalement disparu.
Pourquoi ces adultérations ?
Les motivations derrière l’usage de ces microbilles semblent multiples. Cela peut enjoliver l’apparence de la weed, en lui donnant un aspect cristallisé. Mais surtout, cela permet d’alourdir artificiellement le produit et ainsi de maximiser les profits pour les revendeurs. Selon certaines discussions, cette manipulation se ferait en amont, probablement chez certains grossistes, parfois même à l’étranger.
Prévenir, alerter, mais sans envenimer le problème
Nous rappelons qu’il est essentiel d’informer et de protéger les consommateurs contre ces risques. Mais cette information doit être communiquée avec prudence. Trop de publicité autour de ces pratiques peut inspirer d’autres acteurs du marché noir à utiliser ces méthodes pour gonfler leurs bénéfices, aggravant encore la situation.
L’autoproduction comme solution préventive
En matière de prévention, nous militons pour l’autoproduction comme moyen de s’assurer de la qualité et de la sécurité du produit consommé. Si vous ne pouvez garantir l’origine de votre cannabis, voici quelques recommandations :
- Ne pas grinder directement l’herbe dont vous doutez. Effritez-la d’abord avec vos doigts. Les microbilles de verre provoquent une irritation perceptible au bout des doigts.
- Soyez vigilant aux signes inhabituels : un aspect trop brillant, un grincement lors du broyage, ou encore une poudre excessive qui se détache des buds.
- Si vous ressentez des symptômes inhabituels (brûlures de la bouche ou de la gorge, gêne respiratoire, douleurs abdominales ou présence de sang dans les crachats), consultez immédiatement un médecin.
Appel à témoignages
Si vous avez été confrontés à de la weed potentiellement coupée aux microbilles de verre, contactez-nous. Vos témoignages nous aideront à évaluer l’ampleur réelle de ce phénomène.
Envoyez votre témoignage au CIRC : dom@circ-asso.net
La prohibition, responsable indirecte
Ce genre de scandale illustre une fois de plus les dangers liés à un marché 100 % illégal. À défaut de régulation, l’autoproduction reste la meilleure garantie pour consommer un produit de qualité, sans risquer d’ingérer des substances potentiellement dangereuses. La prohibition ne protège pas les consommateurs ; au contraire, elle les expose à des risques accrus.
Merci qui ? ( la réponse dans les liens ci-dessous)
*: Qui est devenu depuis la MILDCA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives)
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