La légalisation de la marijuana au Canada n’a montré » aucun changement statistiquement significatif dans le coût moyen par sinistre et la fréquence des sinistres « , selon un nouveau rapport de l’Institut canadien des actuaires (ICA) et de la Casualty Actuarial Society (CAS).
« L’analyse documentaire montre que si l’affaiblissement des facultés par la marijuana affecte le comportement au volant, ce comportement n’est pas toujours plus risqué ; par exemple, on a signalé des vitesses plus lentes et des distances de suivi plus longues de la part des conducteurs en état d’ébriété », indique l’étude intitulée Assessing the Impact of Marijuana Decriminalization on Vehicle Accident Experience. « Les études d’observation des accidents de la route font état de résultats mitigés, le plus souvent ne détectant pas d’effets significatifs, notamment à long terme. »
L’usage récréatif de la marijuana a été légalisé au Canada le 17 octobre 2018. Dans les mois et même les années qui ont suivi la légalisation, les acteurs du secteur ont fait état de peu d’effets, voire d’aucun, sur les sinistres automobiles.
Pour l’étude de la CIA/CAS publiée le 7 décembre, des données canadiennes et américaines de 2016 à 2019 ont été utilisées, notamment les rapports officiels sur les collisions de véhicules privés et les pertes au Canada, les accidents mortels et les facteurs météorologiques aux États-Unis. Pour isoler et donc écarter l’impact de la pandémie de COVID-19, les données de 2020 ou plus tard ne sont pas utilisées. Pour chaque source de données, des modèles statistiques et d’apprentissage automatique ont été choisis pour tenir compte des différentes sources de variabilité.
L’analyse des 10 régions canadiennes a tenu compte des différences régionales et a modélisé une tendance linéaire de base qui a également été observée dans les seules données de prélégalisation.
» L’analyse n’a montré aucun changement statistiquement significatif du coût moyen par sinistre et de la fréquence des sinistres après la légalisation de la marijuana au Canada « , indique le rapport. « Les données trimestrielles disponibles pour le Québec ont conduit à des conclusions similaires…. L’étude n’a pas détecté d’impacts persistants statistiquement significatifs de la décriminalisation. »
Les données canadiennes proviennent des « collisions de véhicules privés par année d’accident » dans les rapports annuels de l’Agence statistique d’assurance générale (qui comprend des informations sur les assurances de la plupart des régions canadiennes, à l’exception des régimes d’assurance automobile publique) et du Groupement des assureurs automobiles au Québec.
« Les résultats relatifs à la fréquence des sinistres par 100 véhicules conduisent aux mêmes conclusions que les résultats relatifs au coût moyen par sinistre », ce qui implique l’absence d’effets significatifs », indique le rapport. « Plus précisément, [les données] impliquent qu’il n’y a pas suffisamment de preuves de l’effet de la décriminalisation. »