Publié par Seronet.info | le 18 Août 2020
Mi-juillet, l’Association canadienne des chefs de police (ACCP) a publié un rapport appelant à mettre fin à la criminalisation de la possession de drogues pour usage personnel, explique un communiqué commun au Réseau juridique canadien VIH/sida, à la Coalition canadienne des politiques sur les drogues et à la Pivot Legal Society.
Les chefs de police de l’ensemble du pays « conviennent, à l’instar de nombreux leaders canadiens en santé, des preuves selon lesquelles la décriminalisation de la possession de drogues pour un usage personnel est un moyen efficace de réduire les préjudices à la santé publique et à la sécurité publique associés à la consommation de substances ».
Le rapport affirme que des « arguments convaincants » appuient un « changement transformatif » à l’approche actuelle du Canada en matière de possession de drogues.
Les structures signataires du communiqué disent accueillir favorablement « cette importante reconnaissance de la part des forces de l’ordre » et « exhortent le gouvernement à décriminaliser immédiatement les drogues ».
La position de l’ACCP est plus qu’un symbole, c’est une étape « pour mettre fin à la criminalisation de la possession de drogues pour usage personnel ». « Nous avons besoin d’une décriminalisation complète qui supprime toutes les sanctions pénales et autres peines pour l’infraction de possession, indiquent les signataires. Et d’expliquer : « Notre système actuel de criminalisation cause une myriade de préjudices à la santé publique et aux communautés racisées, notamment la surveillance et les poursuites excessives à l’endroit des communautés noires et autochtones. La criminalisation s’enracine dans la stigmatisation et le racisme, dont elle est le moteur. Ceci est inacceptable et doit cesser ». Une piste politique est d’ailleurs proposée pour avancer sur le sujet : « La ministre fédérale de la Santé Patty Hajdu peut (….) décriminaliser la possession de drogues pour usage personnel en accordant une exemption nationale de cette infraction en vertu de l’article 56 de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances ».
Et les structures de conclure : « Nous pouvons et devons supprimer dès maintenant toutes les sanctions liées à la possession de drogues pour usage personnel, qu’elles soient pénales, administratives ou autres ».