Un moment de réflexion mondial pour 2025
L’année 2025 marque un siècle de prohibition du cannabis sur la scène internationale, un jalon particulièrement significatif à une époque où de nombreuses nations réexaminent les régulations sur cette plante à travers le prisme de ses usages médicaux, économiques et culturels. Ce centenaire trouve son origine dans la Convention de Genève sur l’opium de 1925, un tournant qui plaça le « chanvre indien » sous contrôle international. Dans un paradoxe fascinant, cette même année vit le cannabis intégré à la pharmacopée internationale, reconnue pour ses propriétés médicales. À l’heure où la prohibition atteint ce jalon, il est crucial de revisiter son histoire à la lumière des millénaires d’interactions positives entre Âge de bronze et modernité.
L’interdiction : Une parenthèse historique
Si l’on considère l’histoire du cannabis et de l’humanité comme une horloge, la prohibition ne représenterait que les deux dernières minutes. Depuis des temps immémoriaux, Cannabis sativa L. a nourri, vêtu, soigné et soutenu spirituellement les sociétés humaines, que ce soit en fournissant des fibres textiles aux anciennes civilisations, des graines nutritives aux peuples agricoles, ou des remèdes médicinaux inscrits dans les pharmacopées traditionnelles. Que ce soit en fournissant des textiles, des aliments, des remèdes ou des liens communautaires, cette plante a été une alliée précieuse pour l’humanité.
L’interdiction moderne, amorcée par des mesures locales au Brésil, en Égypte et en Afrique du Sud avant de prendre un caractère mondial en 1925, reflète une vision coloniale, raciste et intolérante imposée par des gouvernements conservateurs. Ce tournant a également marqué le début d’un siècle de souffrance, de marginalisation et de criminalisation.
1925 : Deux traités, deux destins
En 1925, deux événements majeurs ont façonné le sort du cannabis. La Convention de Genève sur l’opium a placé le cannabis sous contrôle international, tandis que le Traité de Bruxelles a inclus la plante dans la pharmacopée internationale. Si la première mesure a jeté les bases de la prohibition mondiale, la seconde a été rapidement annulée après la Seconde Guerre mondiale, écartant la plante des pratiques médicales traditionnelles.
La seconde guerre mondiale : Une parenthèse dans la prohibition
Ironiquement, la Seconde Guerre mondiale a offert une brève réhabilitation au cannabis. Les besoins industriels pour l’effort de guerre ont conduit des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne à encourager sa culture pour produire des textiles, des cordages et d’autres matériaux essentiels. Pendant ce temps, le Mexique a brièvement légalisé la marijuana en 1940, adoptant une approche pionnière en matière de santé publique avant de céder aux pressions américaines.
La guerre froide : L’âge d’or de la prohibition
La fin de la Seconde Guerre mondiale a marqué une intensification de la prohibition. Sous la houlette des États-Unis, la criminalisation des utilisateurs et la suppression des cultures de cannabis à des fins industrielles ont pris de l’ampleur, notamment avec des lois comme le Marihuana Tax Act de 1937 ou des campagnes comme la « War on Drugs » des années 1980, qui ont marqué un tournant dans la stigmatisation globale de cette plante. La Guerre Froide a vu la Chine et la Russie adopter des approches similaires, bien qu’elles aient maintenu une production à des fins industrielles. Dans les années 1970, le président américain Richard Nixon a porté la guerre contre les drogues à des niveaux sans précédent, perpétuant des violations massives des droits de l’homme et des dommages environnementaux majeurs.
Un siècle de résistance
Malgré un siècle de prohibition, les traditions liées au cannabis ont survécu, notamment à travers des festivals culturels célébrant son usage, des recettes culinaires ancestrales préservées, et la transmission intergénérationnelle de savoir-faire traditionnels, comme la fabrication d’huiles ou de textiles. Les variétés indigènes de la plante continuent de prospérer, tandis que les communautés cannabiques perpétuent des pratiques ancestrales et revendiquent leurs droits. À mesure que le monde prend conscience des limites et des échecs de la prohibition, des nations comme le Canada, l’Allemagne, l’Uruguay et certains États des États-Unis montrent la voie vers une régulation responsable.
De la prohibition à la réconciliation
En 2025, ce centenaire est l’occasion d’une réflexion collective mondiale. Plutôt que de célébrer un siècle de prohibition, honorons les millénaires de contributions positives du cannabis à l’humanité en proposant des initiatives concrètes, telles que des festivals culturels, des programmes éducatifs sur ses usages traditionnels ou des événements célébrant son histoire et ses bienfaits. Ce moment historique doit servir de tremplin pour une réflexion critique sur l’échec d’une interdiction criminogène et pour poser les bases d’un avenir où le cannabis est reconnu pour son potentiel médical, économique et écologique.
Comme le dit un proverbe mexicain : « Ils voulaient nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines. » En 2025, avec le CIRC, réaffirmons notre engagement à cultiver un avenir où le cannabis et l’humanité prospèrent ensemble.
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Pour aller plus loin sur le sujet : Contexte du centenaire de l’interdiction du cannabis (2025)