Le Maroc demeure le premier fournisseur de cannabis au monde. C’est ce que révèle le rapport mondial sur la drogue pour l’année 2021, publié par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Le royaume approvisionne en résine de cannabis principalement des marchés en Afrique du Nord et en Europe occidentale et centrale. Mis sous pression par la communauté internationale, le Maroc avait décidé de rendre légal l’usage thérapeutique et scientifique du cannabis en votant une loi le 11 mars 2021.
C’est ainsi que le royaume veut garder cette source de revenus en devise. Le Royaume chérifien a également renforcé son arsenal juridique relatif aux usages licites du cannabis. Le gouvernement a pris 6 nouvelles décisions en juin 2022 pour compléter la loi légalisant l’utilisation de cette substance. Elles concernent la méthode de remise des licences liées aux utilisations légitimes du cannabis, les méthodes de récolte et de destruction des impuretés, l’approbation des semences et des plants, la déclaration des dommages et autres. L’Agence nationale de règlementation des activités relatives au cannabis a été mise en place.
Cette agence a accordé de nouvelles licences pour exercer des activités légales liées à cette plante. En effet, plus de 50 nouvelles licences ont été octroyées à plus de 20 acteurs du secteur. Ces autorisations vont donc permettre à des agriculteurs qui travaillent dans ce secteur en tant que trafiquant de cultiver le cannabis en toute légalité. Donc, à ce jour au total plus d’une centaine de licences ont été données par le même organisme et cela pour environ 35 opérateurs qui se chargeront de la commercialisation au Maroc et à l’étranger des produits dérivés.
Ces licences ont été octroyées au bénéfice des agriculteurs exerçant dans des régions spécifiques. En effet, ces agriculteurs sont issus de l’une des trois régions codifiées à savoir Chefchaouen, Taounate et Al Hoceima. Il faut aussi souligner que la deuxième activité concerne la production et l’exploitation de plants, l’importation de semences et plants, ou l’exportation de ces derniers, et il s’agit activités menées par des personnes et non par des entreprises. Le reste des activités est réalisé par des entreprises, soit celles liées à la transformation, au transport, à la commercialisation et à l’exportation de cannabis et à l’importation de produits à base de cannabis.
Le cannabis, une source de revenus importante pour le Maroc
Rappelons qu’en mars 2021, les membres du Conseil du gouvernement marocain ont adopté le projet de loi sur la légalisation de l’usage du cannabis au Maroc à des fins thérapeutiques et scientifiques. Une loi qui a suscité une grande polémique dans le Royaume. Il faut dire que cette décision devait permettre au Maroc, le principal pays producteur de cannabis au monde, de réguler la grande manne financière que génère cette industrie. D’après une étude publiée en 2020 par le réseau indépendant « Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée », la culture du cannabis, estimée à plus de 700 tonnes annuelles, rapporterait au Maroc pas moins de 23 milliards de dollars par an.