Emission du lundi 22 mai 2023
Cannabis Circus, l’émission radiophonique de l’antenne lyonnaise du CIRC sur Radio Canut, la plus belle des radios, sur 102.2 FM. Tous les lundis de 21 heure à 22 heure, Jacques et Jérôme reviennent pendant une heure sur l’actualité cannabique de la semaine.
Nous vous proposerons désormais, comme nous le faisons déjà pour l’autre émission radio du CIRC ( Y a de la fumée dans le poste), un récapitulatif hebdomadaire avec le lien pour écouter en direct l’émission.
Cannabis Circus n’étant pas podcastable, nous publierons chaque semaine le lecteur audio de l’émission – après sa diffusion sur les ondes – pour vous permettre de d’écouter ou de réécouter l’émission à tout moment à votre guise.
Bonne écoute à vous toutes et tous !
Cannabis Circus
Retrouver l’émission dans le fichier audio en libre écoute ou bien en téléchargement :
Au programme ce soir :
CANNAPARADE PARIS 27 mai à départ 14 h place de la République – arrivée 16 h Bastille
APPEL DU 18 Joint à POITIERS dimanche 18 joint à 18 h
https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/tunisie-arrestation-jeunes-chanson-satirique-police-cannabis-liberte-expression
Tunisie : deux étudiants arrêtés pour une chanson satirique
Les deux jeunes sont en prison en attente de leur jugement pour « atteinte à autrui sur les réseaux sociaux » et « attribution de faits inexacts à un agent public »
Deux étudiants tunisiens, Dhia Nassir et Youssef Chalabi, ont été arrêtés mardi 16 mai à Nabeul, dans le nord-est du pays. Ils ont été placés en détention provisoire, en attente de leur jugement mardi prochain, en raison d’une chanson satirique visant la police diffusée sur TikTok. « Ces garçons ont chanté une chanson humoristique. Ils ont été arrêtés par toute une escouade, présentés devant le procureur général, et placés sous mandat de dépôt alors que leur troisième compagnon est en fuite. C’est juste une chanson qu’ils ont écrite et chantée. Le pays est devenu une grande prison où tout le monde est en liberté provisoire. Tous condamnés en sursis à mourir noyés. C’est l’État policier qui gouverne », a commenté un internaute.
Les médias locaux ont rapporté les déclarations de leur avocate, Imen Souissi, qui se dit « étonnée de leur arrestation et de leur présentation devant la justice pour ‘’atteinte à autrui sur les réseaux sociaux’’ et ‘’attribution de faits inexacts à un agent public’’ ». Leur chanson critique la loi sur la consommation de cannabis et les agissements de la police avec les consommateurs de cette drogue, suggérant que les policiers peuvent aussi en consommer. L’avocate insiste sur le fait que les paroles de la chanson ne comportent aucune diffamation ou incitation à la consommation de la drogue. Les deux jeunes arrêtés, selon un média tunisien, « encourent des peines de prison pouvant dépasser un an et peuvent également être empêchés de terminer leurs examens universitaires ». « La section régionale de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme à Nabeul suit avec préoccupation le traitement par le parquet général des affaires d’opinion et de liberté d’expression », a déclaré le responsable de cette section, Chawki Halfaoui. Il qualifie les poursuites contre ces deux jeunes étudiants de « procédures arbitraires ».
ALERTE SANITAIRE IDF / ASUD
De multiples OD dans la boucle nord du 92 et dans le 93 frontalier ont été signalées ces derniers jours suite à la consommation d’héroïne. Les analyses toxicologiques montrent un taux d’héroïne standard dans les échantillons. Mais affichent la présence de 2 cannabinoides de synthèse.
Les produits proviendraient du quartier des Cosmonautes à St Denis, sans que l’on connaissance sa diffusion à l’heure actuelle. En cas d’achats dans le secteur, vous pouvez vous rapprocher des CAARUD de SIDA Paroles, Le Gang du Lapin Vert et de Proses. Dispositif d’analyse disponible sur place à SIDA Paroles. Vous pouvez aussi bénéficier de kit naloxone dans ces structures. En cas de doutes, ne consommez pas le produit et/ou ne le consommez pas seul.
https://lecannabiste.com/groupe-detude-cannabis-la-methode-bex/
Groupe d’étude Cannabis: La méthode Bex 22 mai 2023 Interviews
L’Assemblée nationale va accueillir les travaux d’un groupe d’études sur le Cannabis, dirigé par le député Insoumis de Haute Garonne: Christophe Bex.
La méthode Bex au contact, c’est un groupe d’étude constitué d’élus de différents qui prépare une tournée démocratique en France, à la rencontre des électeurs, avec pour thème la légalisation contrôlée du Cannabis.
Groupe d’étude Cannabis: La méthode Bex: une interview exclusive en 7 questions sur Le Cannabiste.
Alors que le souvenir de la Mission Cannabis et du rapport du CESE est encore frais, il faut reconnaître que ces travaux n’ont pas fait avancer le prohibiland d’un iota dans le bon sens. On peut même dire que c’est dans un contexte de durcissement de la guerre à la drogue que ce projet de dialogue intervient. Quels sont les atouts de la méthode Bex: Interview.
LC: Quelles sont les raisons qui ont conduit votre groupe à vous investir dans le dialogue en matière de Cannabis? Votre look de Jazzman ou votre expérience personnelle?
En amont, mon groupe la France Insoumise a intégré dans son programme l’avenir en commun la légalisation et l’encadrement par un monopole d’État la consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives dans des conditions permettant de lutter contre l’addiction, je me suis porté volontaire pour intégrer le groupe d’études cannabis, ne connaissant pas trop mon histoire personnelle le groupe a surement retenu mon look de « Jazzman ».
LC: Quelle forme va prendre le projet parlementaire, qui sont les députés qui siègeront à vos côtés et quel est votre objectif?
L’idée est de mobiliser le plus largement possible sur cette question pour arriver à la rédaction d’une proposition de loi transpartisane, j’ai demandé que chaque groupe parlementaire puisse avoir une vice-présidence pour m’assister dans ma mission. Il y a dans ce groupe des députés qui ont déjà travaillé au sein de la mission d’information sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis et sur différentes propositions de loi sur la légalisation de la production, la vente et la consommation de cannabis sous le contrôle de l’État comme mon collègue Eric Coquerel.
LC: Vous envisagez d’aller à la rencontre des électeurs sur ce sujet? Sous quelle forme et dans quelle perspective?
Il y a déjà eu très récemment un volumineux travail sur cette question, vous le rappelez dans votre introduction, j’ajourerai la proposition de loi en 2022 relative à la légalisation de la production, de la vente et de la consommation du cannabis sous le contrôle de l’État dont le rapporteur était Éric Coquerel LFI.
Ce travail constitue un solide socle pour lancer de prochaines auditions mais surtout sortir des murs de l’assemblée en allant à la rencontre de toutes les personnes concernées de près ou de loin par cette thématique. « Proposition de loi relative à la légalisation de la production, de la vente et de la consommation du cannabis sous le contrôle de l’État »
LC: Qu’est ce qui vous fait penser que votre Groupe d’Étude peut-être utile là où les travaux de la Mission Cannabis et le CESE sont ignorés?
Je n’ai absolument aucune certitude de la réussite de ce groupe d’études, il faut faire preuve d’humilité et de modestie par rapport à toutes celles et tous ceux qui nous ont précédés. Même si 57% des Français sont pour la légalisation, encadrée par l’État, de la consommation de cannabis (Ifop, juillet 2021), la bataille de l’opinion reste à gagner. Nous devons avec le groupe réaliser un tour de France sur la légalisation du cannabis afin de convaincre sur cette nécessité en priorisant les interventions/rencontres sur trois points : une légalisation pour une meilleure prévention, une légalisation pour un développement local et une légalisation pour un apaisement sécuritaire.
LC: Comment percevez-vous la guerre à la drogue? Quelles solutions permettraient de limiter les usages précoces et problématiques selon vous?
La guerre à la drogue actuelle est néfaste sur le plan humain, elle touche plus particulièrement les classes défavorisées et la situation empire. Il est temps de changer de stratégie. Il me semble plus pertinent de s’attaquer aux causes des addictions, pour engager une politique de réduction des risques plutôt que de continuer une politique de répression des consommateurs. Confier le pilotage de la politique de lutte contre les drogues au ministère de la Santé et non plus de l’Intérieur. En parallèle accroître les forces de police et des douanes à des fins d’investigation et de remontées des filières
LC: Pensez-vous qu’il faille lutter contre la consommation de Cannabis en général ?
L’usage problématique ou la dépendance au cannabis concernerait 7 % des adolescents de 17 ans. C’est une affaire de santé publique et qui touche avec beaucoup plus d’incidence la jeunesse. La légalisation de la production locale et de la distribution permettront d’affecter les recettes des taxes sur le cannabis à des programmes de lutte contre les addictions, notamment en milieu scolaire, à une politique de prévention, de réduction des risques, d’aide à la désintoxication et qui auront pour conséquence la baisse douce de la consommation.
https://www.newsweed.fr/little-green-pharma-remporte-appels-offre-cannabis-medical-france/
Little Green Pharma remporte un des appels d’offres pour le cannabis médical en France
Publié il y a 7 jours le 15 mai 2023 Par Aurélien BERNARD
L’entreprise australienne Little Green Pharma (LGP) continuera à fournir ses huiles CBD 20:1 à l’expérimentation du cannabis médical en France. Elle a par ailleurs postulé au deuxième appel d’offre en cours alors que ses produits étaient en rupture de stock suite à sa décision de ne pas les fournir gratuitement pour une troisième année consécutive.
Extension de l’expérimentation
En 2019, le gouvernement français a dévoilé son expérimentation visant à fournir des médicaments gratuits à 3 000 patients avant une éventuelle légalisation du cannabis médical dans le pays. Dans le cadre de cette initiative, le gouvernement et les patients n’étaient pas tenus de payer les médicaments, les entreprises qui les fournissaient prenant l’addition à leur charge. Bien qu’elle ait porté un coup aux résultats des entreprises participantes, cette initiative a été l’occasion de mettre un pied sur le marché français, dont la valeur totale est estimée à 5,6 milliards d’euros. Début 2021, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a sélectionné des entreprises pour fournir le programme pilote de cannabis médical gratuit du pays. Parmi elles se trouvait Little Green Pharma qui fournissait une huile CBD 50 et une huile CBD:THC 20:1. Le programme pilote devait initialement durer deux ans, mais en septembre 2022, le gouvernement français a annoncé une proposition visant à prolonger l’essai pour une troisième année, jusqu’en mars 2024.
2 appels d’offres
Suite à l’opposition des entreprises participantes, un premier appel d’offres a été lancé qui proposait 14 euros par flacon (10mL) d’huile CBD. L’approvisionnement de Little Green Pharma pour la période prolongée dans le cadre de cet appel d’offres attribué a été plafonné à environ 11 000 unités d’huile CBD:THC 20:1. La rémunération proposée était toutefois trop faible pour l’huile CBD 50. Un second appel d’offres a été proposé par le gouvernement français, avec un budget allant jusqu’à 1 million d’euros.
Little Green Pharma a donc soumis séparément une offre pour fournir son huile de CBD 50 pour la prolongation de l’expérimentation. LGP indique que, selon les termes de l’appel d’offres, elle était autorisée à proposer des prix commerciaux jusqu’à un plafond de 1 million d’euros pour l’équivalent de 22 500 bouteilles d’huile CBD 50 (50 ml). Cet appel d’offres est désormais clos et fait l’objet d’une évaluation.
À ce jour, l’entreprise a fourni ses huiles CBD:THC 20:1 et CBD 50 aux patients et affirme avoir été le fournisseur majoritaire de l’essai avec environ 85% des produits délivrés.
« Si le cannabis est légalisé en France, LGP pense que le nombre limité de fournisseurs de l’essai lui donnera une rare opportunité de capitaliser sur l’un des plus grands marchés potentiels du cannabis médical en Europe », a déclaré l’entreprise. Les partenaires de l’entreprise dans cet essai sont Intsel Chimos, une entreprise pharmaceutique française, et Centre Lab, un fabricant de produits pharmaceutiques qui travaille en étroite collaboration avec Intsel Chimos en France. LGP fournit ses médicaments à la France, tandis qu’Intsel Chimos et Centre Lab se chargent de la libération des lots, de la distribution, de l’information médicale et de la pharmacovigilance dans le cadre de l’essai. Jusqu’aux différentes ruptures produit, les retours patients sur l’expérimentation étaient très favorables. 91 % des 1 453 patients actuels ont ainsi rapporté des résultats positifs. Les différents rapports d’experts sur les résultats intermédiaires de l’essai ont par ailleurs tous fourni des commentaires positifs. Edit : dans une première version, nous indiquions que Little Green Pharma avait également remporté le deuxième appel d’offres. Celui-ci est en cours d’évaluation et le résultat n’est pas encore connu. L’article a été modifié en conséquence.
https://www.newsweed.fr/peut-interdire-hhc-france/
Peut-on vraiment interdire le HHC en France ?
Publié il y a 6 jours le 16 mai 2023 Par Aurélien BERNARD
Le ministre français de la Santé, François Braun, a annoncé lundi 15 mai que la vente de produits à base d’hexahydrocannabinol (HHC), devrait être interdite rapidement. « Je pense que c’est une affaire de semaines », a déclaré le ministre, interrogé sur Franceinfo sur une interdiction éventuelle du HHC. Est-ce toutefois aussi facile d’interdire le HCC en France que de le dire sur un plateau télé ?
Le HHC en Europe
Dans un rapport technique publié au mois d’avril, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), qui centralise les informations relatives aux drogues et à la toxicomanie, rappelle que le HHC n’est pas inscrit sur la liste des conventions des Nations unies de 1961 et 1971, qui sont utilisées pour interdire le cannabis. Dans l’Union européenne, le HHC est pour l’instant surveillé en tant que nouvelle substance psychoactive par l’OEDT via leur système d’alerte précoce. Le rapport note que les effets pharmacologiques et comportementaux du HHC chez l’homme n’ont pas été étudiés, bien que des rapports anecdotiques de consommateurs indiquent que ses effets sont similaires à ceux du cannabis et du Δ9-THC. Selon l’OEDT, le HHC ne semble pas avoir d’utilisations légitimes documentées. A la date du rapport, aucun Etat membre n’avait « contrôlé » – comprendre interdire – le HHC. Entretemps, la Finlande, l’Autriche ou la Suisse l’ont fait.
Interdire le HHC en France
Sur quoi pourrait-on donc reposer son interdiction ? Dans un article de Ouest-France, Anne Batisse, responsable du centre d’Addictovigilance de Paris (AP-HP) explique que « la France classe les substances en fonction des complications sanitaires mais nous avons encore peu de remontées sur le HHC. » Et la complexité repose probablement sur ce point. Juridiquement, Yann Bisiou, spécialiste du droit de la drogue, nous expose que l’interdiction du HHC en France reposerait probablement sur sa classification en tant que stupéfiant. Pour ce faire, soit il est déjà inclus dans la liste des stupéfiants, par exemple dans la catégorie des cyclohexylphénols comme cela avait été mentionné à un moment, et le cas du HHC est réglé. Soit ce n’en est pas un et son interdiction risque de prendre plus de temps. Elle reposerait alors « sur la nécessité de devoir prouver le risque pour la santé publique et/ou le risque de dépendance ». Ce qui voudrait dire plusieurs mois, voire années, pour faire des études. Le ministère de la Santé a indiqué au Monde que « les enquêtes sont lancées dans les centres d’addictovigilance en région pour définir les effets de la substance », avec des résultats attendus en « juin ». A ce jour, un signalement est remonté des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance d’ »effets psychoactifs chez une personne après exposition respiratoire à du CBD contenant du HHC » selon la Direction Générale de la Santé, toujours au Monde. Pour Anne Batisse, « le danger [du HHC] c’est surtout que des usagers non avertis pourraient se ruer vers ce cannabis dit « légal » sans préconisation d’emploi, sans savoir que cette substance est accidentogène et sans qu’on en connaisse encore tous les risques ». Les associations alertent, elles, sur les risques de métaux lourds et de résidus de solvants et sur l’absence de traçabilité et de transparence sur la provenance et la fabrication du HHC. Des arguments autrefois employés pour… le CBD.
https://www.circ-asso.net/la-cnd-a-vienne-une-valse-a-mille-temps/
LA CND À VIENNE : UNE VALSE À MILLE TEMPS?
MAI 19 Alexandre Marchand / docteur en histoire de l’ENS de Cachan
En mars dernier, s’est tenue à Vienne la 62 e session de la Commission on Narcotic Drugs (CND) de l’ONU. Énième symposium d’une bureaucratie onusienne qui tourne à vide ou véritable arène décisionnelle qui pourrait prendre le grand tournant tant espéré des partisans de la légalisation et de la réduction des risques? Avant de trancher, retraçons ici l’histoire de ce système qui borne depuis plusieurs décennies tout débat national sur la question des drogues et invite de nombreuses délégations nationales à venir pratiquer une curieuse valse de Vienne à chaque printemps.
Premier temps. L’émergence d’un système international de contrôle des drogues (1911-1961)
La CND est censée chaque année développer des « stratégies internationales de contrôle des stupéfiants » et proposer des « mesures afin de combattre le problème mondial de la drogue » (1). Objectifs ambitieux qui contrastent avec la grande inertie qui caractérise depuis plusieurs années le cadre international de la guerre à la drogue, mais qui reflètent surtout une posture schizophrène oscillant entre le contrôle et la répression des substances psychotropes. Pourtant, il y a plus d’un siècle, l’objectif était clair : créer une économie légale et contrôlée des narcotiques entre les États ; définir des usages légitimes des drogues, encadrés par les prescriptions et les conseils des médecins et pharmaciens, plutôt qu’interdire. Les conventions internationales de l’ONU sur les stupéfiants sont les héritières des premiers accords internationaux qui furent scellés au début du XXe siècle pour organiser le marché international, mais légal, de l’opium et de ses dérivés, depuis la Convention de La Haye de 1912. Elle réunissait de nombreuses puissances coloniales soucieuses de réguler la production et de restreindre le grand déversement d’opium indo-britannique sur l’Empire de Chine agonisant dont étaient complices les membres autour de la table. Cet accord international prohibait toute vente ou usage des opiacés et des dérivés de la cocaïne qui ne serait pas contrôlé par les industries pharmaceutiques et la profession médicale. Cette Convention donna naissance aux premières législations nationales anti-drogue (Harrison Act aux États-Unis en 1914, loi sur les stupéfiants française de 1916, etc.). Plusieurs textes la complétèrent ensuite dans l’entre deux-guerres, sous l’égide de la Société des nations (SDN), embryon de communauté internationale créé en 1920, puis après 1945 de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui lui succéda. C’est dans ce contexte que la Commission des stupéfiants, comité technique du Conseil économique et social de l’ONU, fut créée en 1946. Sa cinquantaine de membres est désignée par le Conseil économique et social de l’ONU. Fut reconduit également l’Organe international de contrôle sur les stupéfiants (OICS), créé initialement en 1925, et chargé de superviser les échanges strictement contrôlés de stupéfiants entre les États, depuis les pays autorisés à produire du pavot comme la Turquie jusqu’aux pays soucieux de disposer de puissants produits antalgiques dans leurs hôpitaux et officines de pharmacie. Enfin, l’ensemble des règlementations propres à ce commerce international légal des stupéfiants, dont la liste s’était élargie, furent subsumées dans la Convention unique sur les stupéfiants, signée à New York en 1961 (2). Mais ce n’est qu’un des trois piliers qui soutiennent le cadre prohibitionniste international. Cette prohibition est davantage un « contrôle » des drogues qu’un interdit strict. Il ne s’agissait nullement de déclarer la guerre aux narcotrafiquants, mais de réguler une économie légale et un système de monopoles (des manufactures nationales d’alcaloïdes, des professions de santé) sur la production et la circulation de produits sensibles. Charles Vaille (1911-1988), pharmacologue français, inspecteur général de la Santé, à la tête dans les années 1950 de la Direction générale de la pharmacie et du médicament, membre de la Commission nationale des stupéfiants en France, fut deux fois à la tête de la Commission des stupéfiants onusienne en 1954-1955 : il annonçait alors la constitution d’un régime de « prohibition totale des stupéfiants » à l’horizon 1959, c’est-à-dire un contrôle intégral de la production légale d’alcaloïdes à usage pharmaceutique, assorti de frontières imperméables empêchant tout détournement (3). Les trafiquants de drogue n’étaient alors considérés que comme de petits contrebandiers qui profitaient des failles du système pour détourner des substances et les vendre au marché noir et la toxicomanie un fléau à combattre par des mesures de prophylaxie parallèles à la régulation de l’économie légale. C’est ainsi que fut pensée au départ la lutte contre la French Connection, où des grossistes interlopes détournaient de la morphine-base des manufactures officielles d’alcaloïde, qu’on retrouvait ensuite dans les laboratoires clandestins tenus par les trafiquants marseillais (4). Ce fut le sens premier du contrôle international des narcotiques, synthétisé en 1961 et complété par le Protocole de 1972 sur les conditions de la production autorisée d’opium, qui perdura ensuite dans l’ombre des emballements politiques et médiatiques nationaux autour des drogues, jusqu’à nos jours.
Deuxième temps. Le contrôle international dépassé par la massification des usages (1961-1988)
Mais dans les années 1960, le regard sur les usages illicites se transforma : dans le sillage de la contre-culture, les « drogués » cessèrent d’être d’anciens patients nostalgiques de traitements opiacés. La toxicomanie, d’iatrogène, devint récréative et subversive.
La polytoxicomanie des beatniks, hippies et autres jeunes Occidentaux en quête de rébellion brouillait les frontières : les amphétamines consommées sur un mode récréatif se trouvaient pour beaucoup dans les officines de pharmacie, en vente libre ou conditionnées à la prescription médicale (Maxiton™, Préludine™, Captagon™, Adiparthrol™…). Le LSD, conditionné légalement en doses de Délysid par les laboratoires Sandoz, avait un statut ambigu avant que certains États ne l’interdisent à partir de 1966 sur fond de panique morale contre les errements psychédéliques de la contre-culture. Les cambriolages de pharmacie, en plein boom dans les années 1970, se focaliseront sur les opiacées inscrits au « tableau B » des narcotiques (défini par le décret de 1948 sur les substances « vénéneuses »)… Les Américains, et les Suédois qui avaient connu une grande vague d’« amphétaminomanie » à la suite de prescriptions trop libérales de médecins de Stockholm dans les années 1960, furent les plus virulents au sein de l’arène internationale, suivis des Français qui avaient interdit depuis quelques années le LSD, mais aussi le Corydrane™, mélange d’aspirine et d’amphétamine, et d’autres produits similaires. Il fallait de nouveaux cadres et l’ONU y remédia en appelant ses membres à voter la Convention sur les psychotropes de 1971.
Le nouveau texte international établissait de nouvelles listes de substances dangereuses : hallucinogènes, cannabinoïdes, amphétamines, barbituriques, permettant de soumettre à la vigilance du contrôle les nouvelles « street drugs », médicaments détournés et revendus par les dealers de quaaludes (méthaqualone) ou d’angel dust (phéncyclidine). La Convention invitait par ailleurs les États signataires à prendre des mesures fortes contre l’abus des substances psychotropes, car les recommandations de la Commission des stupéfiants ne pouvaient plus suffire. Chaque État y alla selon sa sensibilité, plutôt répressive et prophylactique dans le cas français depuis la loi de 1970, plutôt libérale et tolérante dans le cas de la nouvelle Opium wet des Pays-Bas en 1976.
Cette Convention fut aussi dite « de Vienne », car désormais le nouveau centre de gravité du système se situait dans la capitale autrichienne, à deux km du Prater, au milieu des eaux du Danube. Y sortait de terre au cours de cette décennie la nouvelle « cité internationale », second siège onusien en Europe après Genève, inauguré en 1980. C’est là que se relocalisèrent progressivement l’OICS, la CND et que se dérouleraient à présent les rencontres internationales des différentes délégations des pays membres.
Troisième temps. Le tournant répressif: vers un système de lutte internationale contre le trafic illicite (1988-1998)
Les Conventions n’empêchèrent nullement le marché clandestin de prospérer et de se renforcer. La contrebande cédait la place à un trafic piloté par des mafias de plus en plus sophistiquées, que ce soit à travers les filières mises en place par les Triades asiatiques commerçant l’héroïne du Triangle d’or dès 1974, ou par les cartels colombiens de la cocaïne dans la décennie suivante. Le trafic illicite devenait en soi un problème. Les États-Unis, en pleine « guerre à la drogue » avaient fait accepter en 1971 par l’ONU la création d’un fonds spécifique, le Fnulad (Fonds des Nations unies pour la lutte contre l’abus des drogues), doté d’un versement initial de deux millions de dollars. Les États signataires alimentaient dès lors ce programme chargé de coordonner la lutte anti-drogue dans des aspects nouveaux : lutte contre le trafic international, programmes d’éducation et de prévention auprès des populations, promotion des cultures de substitution, que ce soit auprès des cultivateurs de pavot dans le Triangle d’or ou de ceux de coca en Amérique andine (5)… Puis, sur la base d’une initiative lancée en 1984-1985 par quelques États latino-américains, influencés par les États-Unis et concernés par l’essor du trafic de cocaïne comme le Venezuela et le Pérou, fut rédigée et adoptée en décembre 1988 la Convention, dite aussi de Vienne, sur le trafic illicite de stupéfiants, ciblant spécifiquement le crime organisé international.
Devant la complexification des économies criminelles, la Convention préconisait l’extradition entre États des grands criminels arrêtés comme les narcos colombiens, ce dont Carlos Lehder fit les frais en 1987, et qui fut tant redoutée ensuite par Pablo Escobar. Afin de régler le problème à la source, deux listes étaient adjointes à celles existantes réglementant la production et la vente des principaux précurseurs intervenant dans le raffinage des drogues (anhydride acétique, acétone…). Enfin, la Convention invitait les États à mettre en œuvre de nouvelles stratégies de lutte contre le crime comme les opérations d’infiltration de policiers ou de douaniers au sein des réseaux criminels. En France, la loi sur les « livraisons surveillées» de décembre 1991 encadra légalement des pratiques que les services répressifs, les douanes notamment, avaient déjà commencé à expérimenter sur le terrain. La lutte contre le blanchiment d’argent était aussi un nouvel objectif. En France, furent créés à ce but en 1990 un nouvel Office central de police judiciaire dédié à la lutte contre la grande délinquance financière et la cellule Tracfin, dépendant de Bercy (6).
Le tournant répressif eut aussi des répercussions institutionnelles au niveau onusien. En 1990, le Fnulad devint le Programme des Nations unies pour le contrôle international des drogues (Pnucid), employant près de 500 fonctionnaires à Vienne, resserrant sa lutte sur la demande, œuvrant par exemple avec l’OMS à la prévention de la propagation du sida en Afrique chez les populations toxicomanes ou en promouvant toujours les cultures de substitution. Mais le Pnucid, quoiqu’institution consultative, adoptait une vision répressive du problème : à sa création, il embauchait ainsi comme chef du service d’assistance juridique le magistrat français Bernard Leroy, longtemps juge d’instruction à poigne du tribunal d’Évry. Magistrat qui fut aussi plus tard le candidat (malheureux) de la droite sarkozyste à la direction de la Mission interministérielle en 2002 (7).
Enfin, en 1997, le Pnucid fusionna avec le Centre pour la prévention internationale du crime des Nations unies pour former l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Cet office, également basé à Vienne, a pour directeur depuis 2010 Yuri Fedotov, représentant à poigne de la Russie, pays qui continue d’avoir une vision très répressive des problèmes d’usage illicite de drogue. Le « crime », associé ici consubstantiellement à la drogue, désigne la grande criminalité, le terrorisme, le traite des êtres humains et le blanchiment d’argent… De quoi diaboliser pour de bon la production des substances psychotropes, l’illicite prenant clairement le pas, dans les imaginaires, sur le licite. En 1998, la déclaration finale de l’assemblée générale extraordinaire de l’ONU dédié à la question de la drogue (Ungass – United Nations General Assembly Special Session), fortement influencée par l’ONUDC, prévoyait l’élimination totale de la drogue dans le monde dans un délai de dix ans… La « guerre à la drogue », d’américaine, devenait définitivement un horizon international.
Quatrième temps. Les contradictions de la prohibition internationale (1998-2019)
Outre le fait que s’attaquer à la nébuleuse des organisations criminelles transnationales est un combat policier sans fin et partant perdu d’avance, c’était oublier la fonction première d’un système international qui s’est tellement complexifié qu’il en vient maintenant à se contredire lui-même. Car comment interdire ce qui est de l’autre côté autorisé et encadré en vue de la fourniture en amont des industries pharmaceutiques, aux fondements mêmes de nos systèmes de santé depuis un siècle ?
« L’oubli des enjeux premiers du contrôle international des drogues […] est devenu un trait caractéristique des acteurs participant aux arènes internationales », constate le sociologue François-Xavier Dudouet (8). L’OICS continue pourtant dans son coin son œuvre de régulation de l’offre légale.
De l’autre côté, appuyées par leurs opinions publiques toujours effrayées par ce que les médias érigent souvent en fléau social, les représentants de nombreuses nations s’arc-boutent sur la « guerre totale » à la drogue dans l’arène de l’ONUDC. En mars 2005, lors de la réunion annuelle de la Commission des stupéfiants, les États Unis ont menacé officiellement de suspendre leur financement si l’ONUDC mentionnait dans ses publications la réduction des risques de façon positive. L’Office, par la voie de son directeur Antonio Maria Costa, s’est soumis à la directive. Certes, depuis quelques années, la posture martiale américaine s’est affaiblie, vu le nombre d’initiatives allant dans le sens de la légalisation du cannabis, à finalité thérapeutique ou récréative, au sein des États fédérés, et ce en confrontation directe avec le cadre prohibitionniste fédéral, au nez et à la barbe de la Drug Enforcement Administration. W. Bush à contrecœur, Obama par bienveillance, Trump peut-être par ignorance, ont laissé s’installer dans la durée la contradiction au cœur de leurs territoires. Mais d’autres États ont pris le relais du bellicisme à Vienne ou à l’Assemblée générale de l’ONU : Chine, Malaisie, Arabie Saoudite ou Iran, qui punissent sévèrement toute forme de déviance. D’autres encore, pays d’Asie ou d’Afrique, déploient le rideau de fumée des mesures punitives pour masquer les trafics de leurs propres élites politiques ou économiques (9). C’est donc assez logiquement que l’objectif utopique de 1998 fut reconduit dans le plan d’action de mars 2009 adopté par l’ONUDC et la CND, dans sa 52e session, à Vienne. Avec le même échec annoncé. Dix ans plus tard, la « guerre à la drogue » entamée depuis 2006 au Mexique a fait environ 40 000 morts, sans pour autant faire diminuer culture et trafic illicites (10). Pareillement, lors des trois ans de préparation de l’Ungass de 2016, bien que les pays européens partisans de la dépénalisation, comme les Pays-Bas, le Portugal, la Suisse, certains pays latino-américains progressistes comme la Bolivie ou l’Uruguay, ont tenté d’infléchir les débats, ces derniers furent hélas marqués par l’immobilisme en raison de la position des États autoritaires. Or, les réunions de Vienne, à la différence des assemblées générales newyorkaises où l’ensemble des pays est représenté, sont toujours arbitrées par la cinquantaine de pays membres de la CND, et la majorité qui s’exprime à chaque printemps n’est pas des plus progressistes (11). Ceci est d’autant plus tendu que les partisans d’un assouplissement de la guerre à la drogue interpellent depuis une dizaine d’années les institutions internationales, sur les lieux mêmes de leurs délibérations. Ce fut le cas en 2010 de la « Déclaration de Vienne », sorte d’« appel des scientifiques » aux institutions internationales pour cesser la guerre à la drogue, lancé en amont de la Conférence mondiale sur le sida, qui se déroulait aussi dans la capitale autrichienne. Le texte du manifeste, signé entre autres par Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine et co-découvreuse du virus VIH, ou Brigitte Schmied, présidente de la Société internationale sur le sida, ou par diverses personnalités comme Fernando Henrique Cardoso, ancien président du Brésil, soutenait ainsi que la prohibition internationale des drogues concourait directement à la propagation du virus du sida. La criminalisation des usagers de drogue, dont beaucoup sont infectés par le virus, les place hors de toute mesure de prévention, de soin et de traitement de l’infection au VIH (12).
Mais, démocratie oblige, les institutions onusiennes ne font pas entièrement la sourde oreille à ceux qui pointent l’inefficacité de la guerre à la drogue et la nécessité de la « légalisation », regroupés dans des think tanks transnationaux comme l’International Drug Policy Consortium (IDPC) ou encore l’ONG FAAT (For Alternative Approaches to Addiction) Think and do tank, à qui est rattachée l’association NORML (13). La CND convie maintenant à sa grand messe annuelle de plus en plus d’acteurs de la société civile : il y eut 2000 participants à sa 62e session de mars dernier. Mais le dialogue de sourds se perpétue tout comme le « consensus de Vienne » – maintenir l’objectif de lutte contre le crime que constitue le marché illicite, en dépit d’évocations à la marge des mesures de réduction des risques ou de dépénalisation. Au-delà du texte coulé dans le marbre par les officiels, les activistes se contentent donc bien souvent de changer le monde autour du déjeuner, entre le café crème et la Sachertorte (14).
Cinquième temps. Et demain, le changement par les États plutôt que par le « consensus de Vienne » ?
Tandis que l’OICS poursuit au-delà de toute médiatisation son œuvre de régulation du marché licite, la Commission des stupéfiants se rabat sur la logique martiale de l’ONUDC. Elle semble maintenant brasser de l’air chaque année : ses travaux sont marqués depuis une quinzaine d’années par une grande vacuité (15). Tandis qu’en face de la réitération de la guerre à la drogue, les opposants à cette dernière perdent de vue la base même du système conventionnel : l’existence d’un marché licite international dont on pourrait casser le monopole de l’industrie pharmaceutique ou accepter d’autres usages que ceux thérapeutiques pour les substances psychotropes contrôlées.
À moins que le changement ne vienne d’initiatives nationales fortes capables de se constituer en contre-modèles, en s’affranchissant des Conventions. Pendant longtemps, les États n’ont osé y contrevenir, pour basculer par exemple dans la légalisation. Mais ce temps semble révolu. En 2010, Sanho Tree chercheur spécialiste de la « guerre à la drogue », appartenant au think tank Institute for Political Studies (IPS), avait reçu le jeune doctorant que j’étais. Il m’avait confié sa vision du « tournant à venir », du tipping point, ce « point de basculement sociologique » où ce qui est singulier devient la nouvelle norme. Paraphrasant Staline qui tournait en dérision la diplomatie vaticane en demandant « combien de divisions ? », il s’interrogeait sur le nombre de celles de l’ONU. Selon lui, face à la valeur symbolique des textes onusiens, une grande puissance, volontaire et influente, pourrait très bien changer la donne et impulser une dynamique devant laquelle le système conventionnel finirait par se plier. Il voyait dans l’annonce des futurs référendums sur le cannabis sur la côte Ouest, le début de ce processus où les États-Unis pourraient, après une profonde remise en question au niveau fédéral, contribuer au reformatage du système international (16). La décennie qui s’achève n’invalide pas le scénario mais, au contraire, en légitime peut-être les prémisses.
L’avenir n’est pas écrit d’avance. Mais les dynamiques nationales enclenchées par l’Uruguay et, plus récemment en octobre 2018, le Canada, légalisant la vente libre de cannabis, par la filière pharmaceutique pour l’un, par le grand marché contrôlé pour l’autre, invitent à repenser la prohibition mondiale. Encore faudra-t-il comprendre qu’il ne faut peut-être pas s’opposer vent debout aux Conventions, mais revenir à l’esprit régulateur des tout premiers textes. Et considérer aussi que l’initiative ne viendra probablement pas de la répétition annuelle des très formelles réunions de la CND au bord du beau Danube bleu : en mars dernier, malgré l’inclusion d’objectifs mentionnant la substitution, la réduction des risques ou les alternatives à l’emprisonnement pour usage simple, et la prise en compte de la crise américaine des opioïdes, la déclaration finale relança tout de même la stratégie de « guerre à la drogue »… pour dix ans de plus (17). Rendez-vous en 2029. Bientôt, la valse à mille temps?
https://www.newsweed.fr/etats-legalisent-cannabis-consommation-tabac/
Les États qui légalisent le cannabis voient leur consommation de tabac diminuer, selon une étude
Publié le 16 mai 2023 Par Aurélien BERNARD
Selon une nouvelle étude, la légalisation du cannabis est principalement associée à des « baisses légères, parfois significatives, de la consommation de tabac chez les adultes à plus long terme ».
Les chercheurs ont trouvé des « preuves cohérentes » que l’adoption de lois sur l’usage du cannabis pour adultes dans les États américains a entraîné une légère hausse de la consommation de cannabis chez les adultes – entre deux et quatre points, selon la source de données – mais le tabac n’a pas suivi cette tendance.
Si l’effet de substitution apparent de la cigarette vers le cannabis, induit par la légalisation, était étendu à l’échelle nationale, il pourrait se traduire par des économies de coûts de santé d’une valeur de plus de 10 milliards de dollars par an, conclut l’étude. « Nous trouvons peu de soutien empirique à l’hypothèse selon laquelle les lois sur le cannabis récréatif augmentent la consommation nette de tabac, telle que mesurée à travers une large gamme de produits du tabac combustibles ainsi que [les e-cigarettes] », écrivent-ils. « La prépondérance des preuves indique plutôt des baisses légères, parfois significatives, de la consommation de tabac chez les adultes à plus long terme. « Nous concluons que les lois sur le cannabis à usage récréatif peuvent avoir des effets bénéfiques sur la santé liée au tabac. »
Légalisation du cannabis et consommation de tabac
Les auteurs des universités de Bentley, San Diego State et Georgia State ont publié ces résultats dans le Journal of Health Economics le mois dernier, qualifiant le rapport de « premier à examiner de manière exhaustive l’impact de la légalisation du cannabis à usage récréatif sur le tabagisme ». L’étude s’appuie sur des données fédérales issues de l’enquête PATH (Population Assessment of Tobacco and Health) et de l’enquête NSDUH (National Survey on Drug Use and Health). Alors que la légalisation du cannabis bénéficie d’un soutien massif de la part des Américains, les chercheurs écrivent que « les experts en santé publique ont adopté une approche plus prudente, appelant à davantage de recherche pour évaluer les avantages et les coûts de la consommation de marijuana pour la santé, ainsi que pour comprendre les conséquences potentiellement involontaires sur d’autres comportements de santé ». Certains craignent que la réforme ne conduise à une « renormalisation » du tabagisme, ce qui risquerait d’inverser près d’un demi-siècle de baisse de la consommation de cigarettes.
Les taux de tabagisme ont chuté de façon spectaculaire depuis le premier rapport du Surgeon General en 1964, les taux de tabagisme chez les hommes adultes étant passés de 55 % à 16 % et les taux de tabagisme chez les femmes de 35 % à 12 %. « Bien que les causes de ces baisses fassent l’objet de nombreux débats », reconnaît l’étude, « la plupart des experts en santé publique cherchent à préserver les acquis en matière de santé ». Les auteurs de la nouvelle étude reconnaissent que leur analyse des données de la NSDUH montre que la légalisation entraîne « une baisse (largement) insignifiante sur le plan statistique de 0,5 à 0,7 point de pourcentage de la consommation de tabac », qui comprend les cigarettes, le tabac à pipe, le tabac sans fumée et les cigares. » « Toutefois, cet effet nul masque de faibles effets décalés des lois sur le cannabis récréatif sur le tabagisme. Trois ans ou plus après l’adoption d’une légalisation du cannabis , nous constatons que la consommation de tabac chez les adultes diminue d’environ 1,4 à 2,7 points ». En ce qui concerne plus particulièrement la consommation de cigarettes, ils poursuivent : « Là encore, bien que l’effet global du traitement soit relativement faible […] trois ans ou plus après l’adoption d’une légalisation, nous constatons une baisse statistiquement significative de 1,1 à 1,3 point de la consommation de cigarettes chez les adultes ».
Pour vérifier, l’étude a également analysé les États qui ont légalisé le cannabis plus tôt que les autres.
« Les résultats confirment l’hypothèse selon laquelle le tabagisme a diminué dans plusieurs des États qui ont légalisé le cannabis le plus tôt, notamment au Colorado et dans l’État de Washington, qui sont également ceux qui ont connu la plus forte augmentation de la consommation de cannabis après la promulgation de la loi sur la légalisation de la consommation de cannabis. » La légalisation « est associée à une réduction décalée de l’utilisation des systèmes électroniques d’administration de la nicotine (ENDS), ce qui est conforme à l’hypothèse selon laquelle les ENDS et le cannabis sont des substituts ». Les chercheurs ont indiqué que la réduction de la consommation de tabac dans les États légaux est « principalement concentrée chez les hommes et pour les régulations qui s’accompagnent de dispensaires récréatifs ouverts », des résultats qui, selon eux, sont « compatibles avec l’hypothèse selon laquelle le cannabis récréatif et le tabac peuvent être des substituts pour certains adultes ». L’article note que les économies potentielles en matière de soins de santé résultant de la substitution des cigarettes par le cannabis « pourraient être substantielles ».
« Nos estimations suggèrent une réduction de la prévalence du tabagisme de 5,1 millions de personnes, ce qui se traduirait par des économies de coûts de santé liés au tabac d’environ 10,2 milliards de dollars par an », conclut l’article. Étant donné que la plupart des États où le cannabis est légal ont d’abord adopté des lois sur le cannabis médical, l’étude souligne qu’il est possible que « les effets de la légalisation récréative soient confondus avec les effets à long terme de la légalisation médicale », en particulier à la lumière des délais qui s’écoulent souvent entre la légalisation du médical et le début des ventes légales dans les États. Les analyses des données de PATH, quant à elles, ont abouti à des conclusions similaires. « Conformément à la NSDUH, nous ne trouvons aucune preuve que l’adoption d’une loi sur l’usage adulte du cannabis a augmenté de manière significative l’utilisation du tabac combustible ou de l’e-cigarette au cours du mois précédent », écrivent les auteurs.
« Bien que les effets décalés estimés soient positifs dans la plupart des cas pour la consommation de cigarettes, de cigares et de tous les produits du tabac combustibles, les effets sont uniformément inférieurs à un point de pourcentage – souvent inférieurs à 0,5 point de pourcentage – et ne se distinguent pas statistiquement de zéro aux niveaux conventionnels. » En outre, l’étude n’a trouvé « aucune preuve que l’adoption de la légalisation augmente de manière significative l’initiation aux produits du tabac parmi les non-consommateurs de base ou diminue l’arrêt du tabac parmi les consommateurs de base ». La légalisation a toutefois été associée à une augmentation de 1,2 à 1,3 point de pourcentage de la consommation conjointe de tabac et de cannabis, que les chercheurs attribuent principalement à « l’initiation au cannabis parmi la sous-population de personnes qui consommaient déjà du tabac avant le changement de politique ».
https://lecannabiste.com/californie-27-m-pour-les-aoc-du-cannabis/
Californie : 2,7 M $ pour les AOC du Cannabis 18 mai 2023 International
Une étude va être menée par des chercheurs de l’université Californienne de Cal Poly Humboldt. Son objectif est de préserver les traditions et les génétiques héritées des cultivateurs de cannabis. Ce projet vise à découvrir l’histoire et les techniques de culture du cannabis de différentes régions du monde, de recueillir des histoires de cultivateurs locaux et de préserver ces connaissances uniques pour les générations futures. A terme les autorités vont pouvoir s’appuyer sur la réglementation pour populariser les Appellations d’Origine Contrôlées et assurer la transmission du patrimoine culturel et agricole de l’herbe Californienne.
Californie : 2,7 M $ pour les AOC du Cannabis. Les nouvelles venues du futur sont sur Le Cannabiste.
En Californie, depuis le mois d’Octobre 2020 c’est la loi 67 qui défend la notion d’appellation d’origine pour la production de cannabis. Depuis les choses avancent calmement, alors le très sérieux le California Department of Cannabis Control investit près de 2,7 millions de dollars dans une étude tout aussi sérieuse. L’étude vise à retracer la lignée génétique du cannabis et à préserver l’histoire orale des cultivateurs actifs. L’objectif de l’étude est de découvrir l’histoire et les techniques de culture du cannabis de différentes régions du monde, de recueillir des histoires des terroirs et de préserver ces connaissances uniques pour les générations futures.
#AOC
L’appellation d’origine ccontroléer (AOC) est une proposition visant à protéger les producteurs locaux de cannabis. Comme pour les vins et les fromages en France, l’objectif de l’AOC est de reconnaître la qualité et les caractéristiques spécifiques justifiant une certification. La certification AOP/AOC pour le cannabis en Californie est une appellation d’origine protégée avec la loi 67 qui garantit :
L’origine géographique
La qualité supérieure des produits de cannabis
L’emploi de variétés reconnues et définies
Cette certification contrôlée permet aux producteurs de cannabis de valoriser leur production en leur donnant un cachet d’authenticité et une reconnaissance officielle.
Pour obtenir cette certification, les producteurs doivent : Suivre un cahier des charges strict concernant les méthodes de culture, utiliser des variétés référencées, appliquer les techniques de culture et de transformation spécifiées par la certification Californienne, autrement dit par le Bureau of Cannabis Control.
#Étude
Cette étude est menée par des chercheurs en cannabis, en étroite collaboration avec des cultivateurs locaux de cannabis. Les chercheurs recueillent des informations sur les différentes souches et variétés de cannabis, ainsi que sur les techniques de culture uniques de chaque région. Ils travaillent avec les cultivateurs pour enregistrer des histoires orales et des expériences qui ne sont souvent pas documentées. L’étude établira également une protection collective de la propriété intellectuelle de leur génétique, à travers les herbiers. Une cartographie génétique accompagnera l’étude afin d’identifier les caractéristiques des différentes lignées végétales. L’un des principaux chercheurs est Dominic Corva, directeur du programme d’études sur le cannabis à Cal Poly Humboldt. Corva a déclaré qu’une grande partie du travail que les chercheurs étudient est déjà en cours, et cette étude mettra en perspective beaucoup de choses que les gens font dans le secteur privé ou de manière informelle depuis longtemps.
Il a déclaré que l’étude aidera également les cultivateurs à se faire une place sur le marché, ce qui est particulièrement pertinent pour la légalisation fédérale, le commerce d’État à État et le marketing mondial pour le terroir Californien, ses produits et son tourisme.
#Pendant ce temps-là ( la boulette du chef)
À ce rythme-là il faudra probablement plusieurs décennies à l’industrie française et à l’agriculture du Cannabis légal, pour concurrencer les américains sur le terrain de la propriété génétique, des brevets et des Appellations d’Origine Contrôlées. Là où l’investissement prépare un futur lucratif et éclairé pour ce secteur, les nations prohibitionnistes comme la France se préparent un futur différent. En effet les gains et les investissements sont d’une tout autre nature lorsque la vente du Cannabis est opérée par des organisations à priori criminelles. Pendant ce temps-là, en Gaule l’éradication du Cannabis reste un mythe dispendieux et contre-productif, il serait temps pour nos politiques de se réveiller avant qu’il ne soit vraiment trop tard.
https://www.newsweed.fr/etude-cannabis-sur-efficace-douleur-cancer/
Une nouvelle étude révèle que le cannabis est un traitement sûr et efficace contre la douleur cancéreuse Publié le 5 mai 2023
Une nouvelle étude menée par une équipe de chercheurs irlandais, américains et canadiens a établi que le cannabis médical est un traitement sûr et efficace de la douleur causée par le cancer lorsqu’il est associé à d’autres médicaments.
Les chercheurs, qui sont affiliés au Royal College of Surgeons de Dublin et au Medical Cannabis Programme in Oncology du Cedars Cancer Centre au Canada, à l’Université McGill et à la Harvard Medical School, ont conclu que le cannabis médical est « un traitement complémentaire sûr et efficace pour soulager la douleur chez les patients atteints d’un cancer ». L’étude, publiée cette semaine dans la revue BMJ Supportive & Palliative Care, a cherché à déterminer l’efficacité du cannabis médical dans la réduction de la douleur chez les patients atteints de cancer. L’étude a également examiné l’efficacité du cannabis médical dans la réduction de l’utilisation d’autres médicaments chez les patients atteints de cancer. « Nos données suggèrent un rôle pour le cannabis médical en tant qu’option de traitement sûre et complémentaire chez les patients atteints de cancer qui ne parviennent pas à obtenir un soulagement adéquat de la douleur grâce aux analgésiques conventionnels, tels que les opioïdes », écrivent les auteurs de l’étude. Dans leur introduction, les chercheurs notent qu’environ 38 % des patients atteints de cancer souffrent de douleurs modérées à sévères. Ce taux est encore plus élevé pour certains groupes de patients : 55 % des patients soumis à un traitement anticancéreux et 66 % des patients atteints d’une maladie avancée, métastatique ou en phase terminale ressentent des douleurs. Les analgésiques, souvent des opioïdes puissants, constituent le traitement standard de la douleur cancéreuse, mais environ un tiers des patients qui utilisent ces médicaments ressentent encore de la douleur.
Pour réaliser cette étude, l’équipe de recherche a interrogé 358 adultes atteints de cancer sur une période de trois ans afin de recueillir des données réelles sur la douleur cancéreuse et son traitement. L’âge moyen des participants à l’étude était de 57 ans et 48 % des patients étaient des hommes. Les diagnostics de cancer les plus courants étaient les cancers génito-urinaires, les cancers du sein et les cancers de l’intestin. Environ un quart des patients ont reçu des produits de cannabis médical riches en THC, 17 % ont reçu des formulations à dominante CBD et 38 % ont reçu un mélange équilibré des deux produits. Tous les trois mois pendant un an, les participants à l’étude ont été interrogés sur l’intensité de la douleur qu’ils ressentaient. On leur a également demandé combien de médicaments ils prenaient pour traiter la douleur.
Le cannabis médical réduit la douleur cancéreuse
Trois, six et neuf mois après le début de l’étude, les patients ont connu une réduction significative de la douleur, mesurée par des facteurs tels que la gravité de la douleur, l’intensité moyenne de la douleur et l’interférence globale avec la vie quotidienne. En outre, la recherche a révélé que les formulations de cannabis médical contenant un mélange équilibré de THC et de CBD étaient les plus efficaces pour réduire la douleur ressentie par les patients au cours de l’étude. Les chercheurs ont également observé une réduction du nombre de médicaments pris par les participants pendant la période de l’étude et ont conclu que le cannabis médical était une option complémentaire sûre et efficace pour les patients. « Le profil de sécurité particulièrement bon du [cannabis médical] constaté dans cette étude peut être partiellement attribué à la supervision étroite des professionnels de la santé qui ont autorisé, dirigé et surveillé [le] traitement », écrivent les chercheurs. Dans l’ensemble, les produits à base de cannabis médical ont été bien tolérés par les patients du groupe d’étude. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés des traitements au cannabis médical étaient la fatigue et la somnolence, mais seulement par deux et trois patients, respectivement. L’équipe de chercheurs a recommandé de poursuivre les études sur l’utilisation du cannabis comme traitement de la douleur causée par le cancer, en écrivant que leurs « résultats devraient être confirmés par des essais randomisés contrôlés par placebo ». Ils ont également recommandé de poursuivre les recherches « en particulier pour comprendre les avantages et les risques de ces médicaments pour les enfants et les jeunes ».
https://www.newsweed.fr/premier-essai-clinique-cannabis-tumeur-cerveau-royaume-uni/
Un premier essai clinique pour un médicament à base de cannabis contre les tumeurs cérébrales au Royaume-Uni Publié le 15 mai 2023 Par Cannabis Health
Un important essai clinique examinant le rôle du Sativex, un médicament à base de cannabis, dans le traitement des tumeurs cérébrales les plus agressives, a recruté ses premiers patients au Royaume-Uni/
Un projet de recherche pionnier, considéré comme le premier du genre sur le rôle d’un médicament à base de cannabis dans le traitement des tumeurs cérébrales, est actuellement en cours au Leeds Teaching Hospitals NHS Trust et au Christie NHS Foundation Trust à Manchester. L’essai ARISTOCRAT vise à déterminer si l’association du nabiximols (également connu sous le nom de Sativex) et de la chimiothérapie peut contribuer à prolonger la vie des personnes atteintes d’un glioblastome récurrent.
L’étude, menée par des chercheurs de l’Université de Leeds et de l’Unité d’essais cliniques de Cancer Research UK à l’Université de Birmingham, vise à recruter plus de 230 patients atteints de glioblastome dans 14 hôpitaux du NHS à travers l’Angleterre, l’Écosse et le Pays de Galles en 2023. Une campagne de collecte de fonds menée par The Brain Tumour Charity en août 2021, avec le soutien du champion olympique Tom Daley, a permis de réunir les 450 000 livres sterling nécessaires à la réalisation de l’essai.
Les glioblastomes sont la forme la plus agressive de cancer du cerveau, avec une survie moyenne de moins de 10 mois après une récidive. Selon The Brain Tumour Charity, il existe actuellement très peu d’options thérapeutiques pour les personnes dont le glioblastome est revenu.
Les premiers résultats sont prometteurs
En 2021, un essai clinique de phase I mené sur 27 patients a montré que le nabiximols pouvait être toléré par les patients en association avec la chimiothérapie et qu’il avait le potentiel de prolonger la vie des personnes atteintes d’un glioblastome récurrent. Si l’essai de phase II s’avère concluant, les experts espèrent que le nabiximols pourraient représenter un nouvel atout pour les patients atteints de glioblastome – le premier depuis la chimiothérapie au temozolomide en 2007. Le Dr David Jenkinson, directeur scientifique de The Brain Tumour Charity, a déclaré : « Nous sommes ravis d’annoncer que, grâce au soutien et à la générosité de nombreux membres de la communauté des tumeurs cérébrales, l’essai ARISTOCRAT a recruté ses premiers patients. » « Nous sommes très enthousiastes à l’idée que ce premier essai mondial, mené ici au Royaume-Uni, puisse contribuer à accélérer la guérison de cette maladie dévastatrice. Au cours de la dernière décennie, les patients et les chercheurs ont manifesté un grand intérêt pour le potentiel des cannabinoïdes dans le traitement des glioblastomes. Nous sommes très reconnaissants à tous ceux qui, dans le monde entier, ont contribué au financement d’une étude aussi importante. » « Les premiers résultats sont très prometteurs. Nous sommes maintenant impatients de comprendre si l’ajout de nabiximols à la chimiothérapie pourrait contribuer à améliorer la qualité de vie et à prolonger la vie des personnes touchées par un diagnostic de glioblastome. Nous espérons qu’il s’agira du premier nouveau médicament pour traiter le glioblastome depuis plus de 15 ans ».
Un essai contrôlé randomisé « unique en son genre
Les chercheurs évalueront si l’ajout de Sativex au traitement chimiothérapeutique standard actuel (témozolomide) pourrait offrir un temps de vie supplémentaire aux adultes diagnostiqués avec une récidive de leur glioblastome après le traitement initial. Il sera demandé aux participants d’administrer jusqu’à 12 pulvérisations par jour (ou la dose maximale qu’ils peuvent tolérer si elle est inférieure à 12) de Sativex ou de placebo par voie orale. Ils feront ensuite l’objet d’un suivi régulier comprenant une évaluation clinique (toutes les quatre semaines), des analyses sanguines, des examens IRM (toutes les huit semaines) et répondront à des questionnaires sur la qualité de vie. L’essai permettra de déterminer si l’ajout de Sativex à la chimiothérapie prolonge la durée de vie des patients (survie globale), retarde la progression de leur maladie (survie sans progression) ou améliore leur qualité de vie. Le professeur Susan Short, investigateur principal de l’essai à l’université de Leeds, a commenté : « Nous sommes très enthousiastes à l’idée d’ouvrir cet essai ici à Leeds. Nous avons hâte de mener cette étude qui nous dira si les médicaments à base de cannabinoïdes peuvent aider à traiter la forme la plus agressive de tumeur cérébrale. Le traitement des glioblastomes est extrêmement difficile. Même avec la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, la quasi-totalité de ces tumeurs cérébrales repoussent dans l’année qui suit. Malheureusement, il n’existe que très peu d’options pour les patients lorsque cela se produit. »
« Les médicaments à base de cannabinoïdes ont des effets bien décrits sur le cerveau et leur utilisation dans différents types de cancer suscite depuis longtemps un grand intérêt. Les glioblastomes ont des récepteurs aux cannabinoïdes à la surface de leurs cellules. Des études en laboratoire sur des cellules de glioblastome ont montré que ces médicaments pouvaient ralentir la croissance de la tumeur et qu’ils étaient particulièrement efficaces lorsqu’ils étaient utilisés avec le témozolomide. » « Nous avons maintenant la possibilité d’utiliser ces résultats de laboratoire et ceux de l’essai de phase I et d’étudier si ce médicament pourrait aider les patients atteints de glioblastome à vivre plus longtemps dans le cadre de cet essai clinique randomisé, le premier du genre. »
Faire preuve de prudence avec les thérapies à base de cannabis
Le potentiel du cannabis pour traiter et même prévenir certains types de cancer est un domaine de recherche en pleine évolution. Les produits à base de cannabis se sont révélés, de manière anecdotique et dans un nombre croissant d’études scientifiques, utiles aux patients de diverses manières, qu’il s’agisse de gérer la douleur palliative ou de réduire les effets secondaires des traitements standard tels que la chimiothérapie. Toutefois, à ce jour, il n’existe pas de preuves solides de son utilisation dans le traitement des tumeurs cérébrales. Comme le souligne le Dr Jenkinson : « En attendant, si d’autres produits à base de cannabinoïdes peuvent aider à soulager les symptômes, il n’y a pas suffisamment de preuves pour recommander leur utilisation dans le traitement des tumeurs cérébrales. Si vous envisagez d’utiliser des produits à base de cannabinoïdes ou d’autres thérapies complémentaires, il est essentiel que vous en discutiez d’abord avec votre équipe médicale, car ils pourraient interagir avec d’autres traitements tels que les médicaments antiépileptiques ou les stéroïdes. »