Contrairement aux produits issus du chanvre à base de THC, ceux à base de HHC ne font pas l’objet d’une interdiction à la vente ou à la consommation. Plus pour longtemps, selon le ministre de la Santé.
SANTÉ – Les produits à base d’hexahydrocannabinol (HHC), une molécule dérivée du cannabis mais actuellement en vente libre en France, devraient être interdits rapidement, a annoncé lundi 15 mai François Braun. « Je pense que c’est une affaire de semaines », a déclaré sur Franceinfo le ministre de la Santé, interrogé sur une interdiction éventuelle du HHC. « C’est un produit qui prend un trou dans le marché, il faut fermer cette porte rapidement », a-t-il affirmé.
Le HHC est une molécule synthétisée artificiellement à partir d’extraits naturels de cannabis : on parle de semi-synthèse. Cette molécule est connue de longue date par les scientifiques. Mais, depuis quelques mois, les autorités sanitaires de différents pays – Europe et États-Unis – constatent qu’elle est de plus en plus commercialisée sur internet ou dans des boutiques qui vendent des produits à base de chanvre. On peut ainsi trouver du HHC sous forme de fleurs à fumer dans certaines boutiques françaises qui vendent du CBD (un autre composé actif du cannabis, aux effets plus légers et qui n’est, pour sa part, pas actuellement menacé d’interdiction).
« C’est un produit qui entraîne uen addiction, a reconnu le ministre sur Franceinfo. Est-ce que c’est un produit stupéfiant ? C’est la question qui est posée actuellement, en particulier à l’Agence nationale de sécurité du médicament. » Et d’ajouter : « Il faut absolument éviter d’en prendre ».
Des effets comparables au THC
Les effets du HHC sont mal connus mais les addictologues tendent à les juger comparables à ceux du tétrahydrocannabinol (THC), la substance au cœur des effets psychoactifs du cannabis. Or, contrairement à ce dernier, les produits à base de HHC ne font pas l’objet d’une interdiction à la vente ou à la consommation.
« Ils profitent d’une faille de classification, a expliqué François Braun. Ils ne sont pas classés comme produits stupéfiants. Je pense très honnêtement qu’ils le seront rapidement maintenant. »
« Il y a un trou dans la raquette qu’il faut combler rapidement pour ne plus avoir cette vente libre qui est tout à fait anormale », a conclu le ministre, renvoyant la décision à un avis prochain de l’agence du médicament (ANSM).