Le maire de Châteauroux est signataire d’une nouvelle tribune appelant à expérimenter un modèle local de légalisation du cannabis. L’idée serait de maîtriser toute la filière, de la production à la distribution, et de l’accompagner d’une politique de prévention des addictions.
Pour défendre sa position, Gil Avérous, part d’un constat : l’échec de la prohibition et de la répression en matière de cannabis. « Cette manière de traiter le problème ne fonctionne pas. Il y a de plus en plus de consommateurs et de plus en plus de produits qui circulent. Fait inquiétant : on constate une modification de la composition technique du cannabis avec une forte hausse du THC, la substance active, qui amène à une dépendance croissante vis-à-vis du produit », argumente le maire de Châteauroux, signataire d’une nouvelle tribune la troisième publiée le 4 juin 2023 par Le Journal du dimanche.
Une filière légale qui engloberait toutes les étapes, de la production à la distribution
Avec une cinquantaine d’élus de tous bords et de représentants d’associations, l’élu castelroussin se positionne pour une « expérimentation d’un modèle local de légalisation du cannabis ». « C’est dans la logique de l’expérience de production de cannabis thérapeutique menée en Creuse, et de celles qui peuvent être conduites au niveau international sur la question de la légalisation. L’idée est d’imaginer un modèle complet de filière, de la production jusqu’à la distribution en passant par un indispensable volet de santé et de prévention des addictions », détaille Gil Avérous qui affiche donc officiellement la candidature de Châteauroux pour une telle expérimentation si « toutefois le gouvernement décidait de franchir le pas ».
« Nos sols se prêtent bien à la culture »
Concrètement, il s’agirait de monter une filière légale et déclarée englobant toutes les étapes : la production de cannabis par un agriculteur sachant que « nos sols se prêtent bien à une telle culture », le conditionnement du produit et le contrôle de la qualité, la distribution (soumise à une taxation) dans un réseau de boutiques agréées, la consommation encadrée par une politique active de prévention-santé. L’expérience impliquerait ainsi « les acteurs locaux de toutes les filières concernées : agriculture, prévention-santé, médico-social ».
« Tous les voyants sont au rouge »
S’il reconnaît qu’une telle proposition n’est « pas vraiment porteuse électoralement », Gil Avérous se dit convaincu des bienfaits d’une légalisation ainsi encadrée. « Actuellement, tous les voyants sont au rouge : on ne peut que constater que le cannabis fait des ravages, notamment chez les jeunes. Mais le trafic de drogues ne pose pas uniquement un problème de santé publique. Il est également facteur de faits de violences et de délinquance qui gangrènent nos quartiers. Légaliser la production et la distribution permettrait de casser cette spirale de l’argent facile qui nuit à la société », poursuit l’élu castelroussin, également favorable à « l’ouverture d’un débat public national sur le cannabis afin que toutes les personnes concernées par ces problématiques puissent échanger leur point de vue ».
Quant à l’usage de drogues dures, le maire de Châteauroux se dit partisan de la plus grande sévérité à l’égard des trafiquants. « Il faut être intransigeant et ne pas tout mélanger. Ce n’est pas parce que je suis pour inscrire la production et la vente de cannabis dans un cadre réglementé que je suis laxiste sur ces questions. »
Le gouvernement ne voudra pas légaliser. Les trafics, aussi malsains qu’ils soient, permettent à des jeunes déscolarisés (ou en échec scolaire) de se faire de l’argent en étant guetteur ou vendeur. Les policiers savent très bien où les trouver… Là où je vis c’est même à côté d’eux que les gens viennent se servir… Les autorités font des rondes comme ça pour calmer un peu les atroupements et rassurer les riverains mais si ils le voulaient vraiment ils boucleraient tout le monde sans problème en une fois et finito.