La sénatrice démocrate de New York estime que le cannabis « n’est tout simplement pas comparable à d’autres substances de l’annexe I telles que l’héroïne, le LSD et la MDMA »
La sénatrice américaine Kirsten Gillibrand, une démocrate de l’État de New York, a récemment pris position en faveur de la reclassification du cannabis en tant que substance de l’annexe III du Controlled Substances Act (CSA). Cette initiative fait suite à la recommandation du Département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis (HHS) visant à stimuler la recherche médicale et à remédier aux inégalités raciales persistantes associées à la prohibition du cannabis.
Contexte : le cannabis et sa classification actuelle
Actuellement classé en annexe I du CSA aux côtés de substances comme l’héroïne et le LSD, le cannabis est considéré comme ayant « aucune utilité médicale reconnue et un fort potentiel d’abus ». Gillibrand souligne que cette classification entrave la recherche scientifique nécessaire pour éclairer les décisions sur son statut juridique.
La lettre engagée de Gillibrand à la DEA
Le 17 novembre, Gillibrand a adressé une lettre détaillée à Anne Milgram, l’administratrice de la Drug Enforcement Administration (DEA), exprimant son soutien à la recommandation du HHS. Elle souligne que la classification actuelle du cannabis a des répercussions disproportionnées sur les communautés de couleur, entraînant des obstacles persistants à l’emploi, au logement et à l’éducation pour ceux ayant des antécédents criminels liés au cannabis.
Les arguments en faveur de la reclassification
Gillibrand articule plusieurs arguments en faveur de la reclassification du cannabis. Elle souligne que le cannabis présente un potentiel de préjudice inférieur à celui de substances actuellement en annexe I, telles que l’héroïne. De plus, elle met en lumière le fait que le cannabis est déjà légal à des fins médicales dans 38 États et dans le District de Columbia, et dépénalisé pour un usage adulte dans 24 États. La sénatrice estime que reclasser le cannabis en tant que substance de l’annexe III favoriserait la recherche médicale, ouvrant la voie à des utilisations thérapeutiques plus larges.
Appel à l’urgence et soutien bipartite
Gillibrand conclut sa lettre en exhortant la DEA à agir « avec une grande urgence » pour aligner l’agence sur la recommandation du HHS. Elle souligne également le soutien bipartisan à cette initiative, mentionnant une lettre signée par 31 législateurs de la Chambre appelant également à la révision de la politique sur le cannabis de la DEA.
Les réalités des surdoses et autres substances
La sénatrice met en lumière la réalité selon laquelle le cannabis est pratiquement impossible à surdoser, contrairement à d’autres substances en annexe I comme l’héroïne. De plus, elle souligne que le cannabis est déjà légal à des fins médicales dans de nombreux États, tandis que les risques de dépendance et les conséquences pour la santé sont inférieurs à ceux associés à des substances comme la cocaïne et l’héroïne.
Perspectives d’avenir : un mouvement en faveur de réformes plus larges
Cette démarche de Gillibrand s’inscrit dans un contexte plus large de réformes en matière de cannabis aux États-Unis. Les appels en faveur de la désélection et de la révision des politiques actuelles gagnent du terrain, avec des coalitions et des membres du Congrès soulignant la nécessité de mettre fin à la prohibition du cannabis, jugée discriminatoire et inefficace.
En résumé, la demande de reclassification de la marijuana par la sénatrice Gillibrand reflète une tendance croissante en faveur de politiques plus éclairées et équitables concernant cette plante, mettant l’accent sur la recherche médicale et la correction des inégalités raciales persistantes.