Malgré un départ chaotique, la Société québécoise du cannabis (SQDC) a enregistré des ventes avoisinant les 71 millions de dollars au cours de ses six premiers mois d’existence, selon des données dévoilées mercredi.
Dans son budget déposé en 2019, le gouvernement du Québec prévoyait que la SQDC percevrait des revenus de 20 millions pour 2019-2020. Après six mois d’exercice, ses dirigeants escomptent être en mesure de tenir leurs promesses.
La société d’État n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière, admet le PDG de la SQDC, Jean-François Bergeron, qui s’est cependant dit satisfait de la progression de la société en entrevue à Radio-Canada.
Selon les chiffres transmis par la SQDC, la société d’État a vendu quelque 10 tonnes de cannabis, générant des revenus d’environ 71 millions de dollars. Avril a même été le meilleur des mois jusqu’à présent quant à la quantité de marijuana vendue, soit 2000 kilos.
Malgré des pertes d’environ 4,9 millions de dollars, elle anticipe un bénéfice de 20 millions de dollars d’ici mars 2020.
« Le 4,9 millions est principalement relié aux coûts de démarrage, qui ne seront pas récurrents. Alors, si on excluait ça, déjà maintenant, on est à l’équilibre », explique le PDG de la SQDC, Jean-François Bergeron.
Entrevue avec le PDG de la SQDC, Jean-François Bergeron.
Les problèmes d’approvisionnement subsistent, reconnaît toutefois M. Bergeron, prédisant que la situation devrait se stabiliser d’ici la fin de l’année. « Je vous dirais qu’on est à mi-chemin », a-t-il indiqué.
On a un approvisionnement assez soutenu pour opérer sept jours par semaine, assez soutenu pour une quinzaine de succursales, et dans les prochaines semaines, on va aussi voir une progression.
Les profits ne sont pas encore au rendez-vous, mais la situation s’annonce plus reluisante.
La SQDC a ouvert trois succursales depuis le mois de mars, dont une à Gatineau mercredi matin, et prévoit en ouvrir une trentaine d’autres d’ici un an.
Après avoir fermé deux ou trois jours par semaine en raison de nombreuses ruptures de stock dès la première semaine d’exploitation, la SQDC a finalement connu un retour à la normale. Depuis lundi, la société d’État est en mesure d’ouvrir ses succursales sept jours par semaine, avant la date anticipée.
La direction de la SQDC croyait plutôt y arriver en août prochain.
Le Québec, en tête de peloton
Si les sondages présentaient les Québécois comme étant plus réticents à l’égard de la légalisation du cannabis, les ventes indiquent cependant qu’ils figurent parmi les plus grands consommateurs de marijuana légale du pays.
Entre octobre 2018 et mars 2019, seule l’Alberta a réalisé des ventes de cannabis plus substantielles que le Québec, avec des ventes totalisant 72 millions de dollars.
Des chiffres d’autant plus significatifs que « le prix de vente au Québec est 20 % inférieur à la moyenne au pays », signale M. Bergeron.
« C’est possiblement plus en termes de volume de vente », fait-il valoir.
Les ventes devraient en outre augmenter au cours des prochains mois.
Non seulement les problèmes en approvisionnement devraient-ils se régler et le nombre de succursales augmenter, mais le cannabis comestible devrait aussi faire son apparition sur le marché.
La loi fédérale prévoit la légalisation de cette gamme de produits dès le 17 octobre prochain. Le PDG de la SQDC s’attend toutefois à un « démarrage en douceur » relativement à ces produits.
Pour 2020-2021, Québec prévoit globalement que la SQDC enregistrera des bénéfices de 37 millions de dollars.
Selon les prévisions de la SQDC, les taxes de vente et les droits d’accise sur ses produits devraient en outre lui permettre de remettre au gouvernement du Québec une somme supplémentaire de 60 millions pour la même période.
Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1171294/sqdc-benefices-anticipes-20-millions-2019-2020-jean-francois-bergeron-cannabis