L’injustice de l’arrêt des fleurs séchées dans l’expérimentation du cannabis médical en France.
Introduction
Depuis plusieurs années, le débat sur l’utilisation du cannabis à des fins médicales agite les milieux politiques et médicaux en France. Malgré une avancée significative avec le lancement de l’expérimentation du cannabis médical, une récente décision a semé la consternation parmi les patients et les défenseurs de cette thérapie alternative. En effet, le retrait des fleurs séchées de la liste des médicaments disponibles dans le cadre de cette expérimentation représente un pas en arrière inacceptable. Dans cet article, le CIRC revient sur les implications de cette décision et les réactions qu’elle a suscitées.
Une décision contestée
L’expérimentation du cannabis médical en France, lancée dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 et prolongée pour cinq ans supplémentaires par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, avait initialement suscité un espoir chez les patients souffrant de douleurs chroniques, de crises paroxystiques, de troubles neuropathiques et de conditions médicales graves. Cependant, l’avis du comité scientifique temporaire de l’ANSM, datant du 7 décembre 2023, excluant les formes inhalées, notamment les fleurs séchées, a suscité une vague d’indignation parmi les bénéficiaires de cette thérapie.
Lire les témoignages de Mounir et de Franck Milone
Impact sur les patients
Pour les patients qui dépendent du cannabis médical, le retrait des fleurs séchées représente bien plus qu’une simple contrariété administrative. En effet, ces patients voient leur accès à un traitement essentiel compromis, ce qui met en péril leur qualité de vie et leur bien-être. Les formes inhalées, et notamment les fleurs séchées, offrent un soulagement rapide et efficace, particulièrement adapté pour traiter les crises aiguës, les crises paroxystiques et les douleurs neuropathiques. Leur exclusion de l’expérimentation prive donc les patients d’une option thérapeutique cruciale.
La lettre ouverte de madame Valérie Védère
Madame Valérie Védère, bénéficiaire du cannabis médical, a annoncée dans un communiqué de presse avoir adressée une lettre ouverte à la Ministre de la Santé (et le ministre délégué monsieur Frédéric Valletoux), au Ministre de l’Intérieur et à la Directrice de l’ANSM pour exprimer son profond désarroi et son opposition ferme à cette décision. Elle souligne l’importance thérapeutique des formes inhalées de cannabis médical, en particulier des fleurs séchées, pour le soulagement rapide des douleurs aiguës des patients.
« Si le gouvernement français ne veut pas reconnaître nos besoins, alors nous nous battrons pour les faire reconnaître. Nous ne permettrons pas que nos seules options soient de souffrir en silence, d’avoir recours à des traitements de fond ou des opioïdes, qui en plus de leurs effets secondaires délétères reconnus, s’avèrent inadaptés et dangereux dans le traitement des crises de douleurs, ou de devenir des criminels en nous procurant notre médicament de manière illégale.
C’est un choix déchirant que personne ne devrait avoir à faire ! » – V. Védère dans sa lettre ouverte
Appel à l’action collective
Valérie et d’autres patients du cannabis médical lancent un appel à l’action collective pour défendre leurs droits et faire entendre leur voix. Ils exigent que le gouvernement français reconsidère sa décision et garantisse l’accès continu des patients au traitement dont ils ont besoin. De plus, ils demandent des explications claires sur les raisons de cette décision et des mesures concrètes pour rectifier cette injustice flagrante
Dans sa lettre ouverte, elle a exprimée également son soutien à la sénatrice Anne Souyris suite à sa question écrite sur ce sujet.
Vers une reconnaissance des besoins des patients
Il est essentiel que les autorités françaises prennent en compte les besoins spécifiques des patients du cannabis médical. Au lieu de restreindre l’accès à cette thérapie, il est impératif de favoriser son développement et son accessibilité. Les patients ne devraient pas être contraints de choisir entre la souffrance, des traitements inefficaces ou illégaux. Il est temps que la France rejoigne d’autres pays progressistes en reconnaissant pleinement les bienfaits thérapeutiques du cannabis médical.
Conclusion
Il est impératif que le gouvernement français reconsidère sa décision de retirer les fleurs séchées du cannabis de l’expérimentation du cannabis médical. Les patients méritent d’avoir accès à des traitements qui répondent à leurs besoins spécifiques, et priver injustement ces patients d’une option thérapeutique vitale est une violation de leurs droits fondamentaux à une santé digne et efficace. Le combat pour la reconnaissance et l’accessibilité du cannabis médical en France doit continuer jusqu’à ce que tous les patients bénéficient du soulagement qu’ils méritent.
Lire la question écrite de la sénatrice Anne Souyris
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