Une étude menée par la faculté de médecine de l’université de Californie à San Diego (UCSD) n’a pas établi de lien entre les concentrations de THC dans le système d’une personne et l’affaiblissement des facultés au volant chez les consommateurs réguliers de cannabis. En bref, les chercheurs de l’UCSD ont conclu que « les concentrations de THC ne sont pas en corrélation avec les facultés affaiblies observées, qu’elles soient déclarées ou mesurées objectivement ».
Depuis des années, beaucoup affirment de manière anecdotique que la consommation de cannabis n’entraîne pas nécessairement un affaiblissement des facultés de conduite, même si le cannabis est présent dans le sang.
Cependant, il est essentiel de disposer de preuves scientifiques pour étayer ces affirmations afin de répondre aux préoccupations concernant le comportement des conducteurs sous l’emprise du cannabis dans le cadre de la conduite en état d’ivresse. Cette étude récente pourrait contribuer à ouvrir un dialogue indispensable sur ce sujet et jeter les bases de futures recherches.
Ces résultats sont importants car ils rejettent le concept des lois qui pénalisent les personnes ayant des niveaux détectables de THC dans leur système, indépendamment de leur état d’ébriété.
Elles suggèrent également que si les tests de sobriété sur le terrain ont été validés pour détecter les facultés affaiblies par la consommation d’alcool, ils ne sont pas des indicateurs fiables pour la consommation de marijuana. Enfin, ils soutiennent l’utilisation de la technologie des tests de performance comme indicateur plus fiable de l’affaiblissement des facultés induit par le cannabis.
Résultats de l’étude
L’étude de l’UCSD a montré que même lorsque des niveaux détectables de THC étaient présents dans l’organisme des sujets, il n’y avait pas de corrélation entre les concentrations de THC et l’affaiblissement des facultés de conduite.
En fait, les chercheurs ont noté que « les concentrations de THC étaient associées à un effet négatif très faible sur le temps de réaction et à un effet positif très faible sur la variabilité des voies ». Cela suggère que tout changement de performance induit par la marijuana est susceptible d’être mineur au maximum.
En outre, les auteurs ont examiné les données de plus de 500 participants qui ont effectué divers tests, tels que le temps de réaction au freinage et le déplacement à l’intérieur de leur voie pendant la conduite. Les résultats ont révélé que les conducteurs présentant des niveaux détectables de THC avaient des performances similaires à celles des conducteurs n’ayant pas consommé de marijuana.
Les résultats de cette étude devraient rappeler que le THC n’entraîne pas nécessairement des troubles de la conduite. S’il est important de faire attention à sa consommation de cannabis, en particulier lorsqu’on conduit un véhicule, cette étude montre qu’il ne faut pas croire que la présence de niveaux détectables de THC dans l’organisme conduit automatiquement à une conduite en état d’ébriété.
Les implications de l’étude
Les résultats de cette étude ont d’importantes implications pour l’utilisation de la détection du THC comme indicateur de l’état d’ébriété d’un conducteur. Les lois qui pénalisent les personnes dont le taux de THC est détectable dans leur organisme, indépendamment de l’état d’ébriété, ont été de plus en plus adoptées par les États malgré la résistance des défenseurs de la santé et de la sécurité publiques.
Cependant, cette recherche suggère que de telles approches juridiques sont problématiques car elles ne reflètent pas une véritable compréhension ou corrélation entre les niveaux de THC et les performances de conduite.
En outre, le fait que les tests de sobriété sur le terrain (FST) ne soient pas sensibles à l’affaiblissement des facultés induit par le cannabis révèle une limitation majeure de notre approche actuelle de la détection de l’affaiblissement des facultés dû à la consommation de marijuana.
Par conséquent, les policiers ont besoin d’indicateurs plus fiables lorsqu’ils tentent de déterminer si une personne est en état d’ébriété lorsqu’elle conduit un véhicule à moteur. Cette étude soutient l’utilisation de la technologie des tests de performance comme étant plus efficace et plus fiable.
Enfin, cette étude renforce la nécessité de poursuivre les recherches sur les facultés affaiblies par la marijuana, étant donné que nous ne comprenons toujours pas la relation entre les niveaux de THC et le comportement au volant. L’objectif devrait être de développer de meilleurs moyens de mesurer l’affaiblissement des facultés lié au cannabis afin que les agents chargés de l’application de la loi, les procureurs et les responsables de la santé publique disposent des outils nécessaires pour garantir la sécurité publique sur nos routes.
En résumé, cette étude novatrice de l’UCSD n’a trouvé aucune corrélation entre les niveaux de THC dans l’organisme et l’affaiblissement des facultés des conducteurs. Cette recherche a d’importantes implications sur la manière dont nous abordons actuellement les délits de conduite liés au cannabis, y compris l’utilisation de lois per se qui pénalisent les personnes ayant des niveaux détectables de THC dans leur système, indépendamment de l’état d’ébriété.
En outre, elle révèle des limites importantes dans la fiabilité des tests de sobriété sur le terrain lorsqu’il s’agit d’évaluer les facultés affaiblies par la marijuana. Elle suggère que la technologie des tests de performance devrait être utilisée comme indicateur plus efficace.
Enfin, cette étude nécessite des recherches supplémentaires sur la manière dont les concentrations de THC peuvent affecter le comportement des conducteurs, afin que les forces de l’ordre disposent des outils nécessaires pour assurer la sécurité publique sur nos routes.
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