Légalisation du cannabis : alors que les violences urbaines atteignent un sommet, la persistance coupable de l’État français dans la prohibition du cannabis devient la source évidente de ces troubles, réminiscence des erreurs de la prohibition de l’alcool aux États-Unis dans les années 20. Il est temps de dénoncer cette politique des drogues dépassée et de revendiquer un changement radical.
Violences urbaines : un héritage funeste de la prohibition
Les rues de nos villes résonnent des échos de règlements de comptes alimentés par le trafic de cannabis, directement induit par la prohibition. L’État est complice de cette spirale infernale, préférant fermer les yeux sur les conséquences de sa propre inaction tout en désignant les consommateurs comme responsable dans le but essentiellement de détourner l’attention de son échec. Les leçons de l’histoire semblent donc être délibérément ignorées, reproduisant les effets néfastes de la prohibition de l’alcool aux États-Unis.
Responsabilité Étatique dans les violences actuelles
Les autorités françaises portent l’entière responsabilité des violences urbaines qui ensanglantent nos quartiers. En persistant dans une politique de prohibition inefficace, l’État nourrit délibérément le crime organisé, créant ainsi un terrain propice à l’émergence de véritables zones de non-droit incontrôlables. C’est une trahison envers les citoyens qui souffrent des conséquences directes de cette politique désuète.
L’appel à un changement radical
Il est grand temps de réclamer un changement radical dans la politique des drogues en France. L’État doit cesser d’être complice des violences urbaines en abandonnant cette prohibition dépassée. La légalisation et la taxation du cannabis ne sont pas seulement des options financièrement judicieuses, mais elles représentent également un moyen de reprendre le contrôle sur une situation qui échappe actuellement à tout entendement.
L’échec de la politique de prohibition
Le constat est brutal : malgré une prohibition draconienne, la consommation de cannabis persiste, alimentant le marché noir et les gangs qui prolifèrent dans nos quartiers. Les jeunes français, en quête de liberté, s’engouffrent dans cette faille béante laissée par un État incapable d’adapter sa politique archaïque face à une réalité sociale complexe.
Une orientation toujours axée sur la répression
La politique répressive actuelle de la France, mobilisant intensivement les forces de l’ordre, représente une dépense publique annuelle considérable de 568 millions d’euros pour lutter contre le cannabis. Selon le Conseil d’analyse économique, ces coûts sont largement attribuables aux actions policières et judiciaires, qui absorbent respectivement 70 % et 20 % du budget total. En revanche, les dépenses consacrées à la prévention, aux soins et à la recherche ne représentent que 10 %.
Il est inacceptable que la prévention, en particulier envers les jeunes consommateurs, soit si négligée. Cette orientation met en lumière un manque de priorité évident dans la politique de lutte contre les substances psychotropes en France, soulignant la nécessité urgente d’une révision fondamentale de ces politiques publiques.
La réalité de la consommation de cannabis en France
En dépit des efforts déployés pour lutter contre la consommation de cannabis en France, les statistiques montrent un échec flagrant. Les jeunes français se classent parmi les plus grands consommateurs de cannabis en Europe, avec près de 50 % d’entre eux reconnaissant en avoir fait usage. De plus, le trafic de cannabis alimente le crime organisé, contribuant aux nombreux règlements de comptes dans divers quartiers du pays.
La comparaison avec d’autres substances
Sur le plan de la santé, le cannabis se révèle moins dangereux que certaines drogues légales, notamment le tabac. Les extraits chimiques du cannabis sont même de plus en plus utilisés dans des stratégies thérapeutiques, notamment contre la douleur. En comparaison, l’addiction au cannabis est considérablement inférieure à celle de médicaments prescrits couramment, tels que les opiacés et les benzodiazépines.
L’enjeu des médicaments prescrits
Les médicaments à base d’opiacés, souvent prescrits comme antidouleurs, présentent une mortalité dix fois supérieure à celle des drogues illégales. Les benzodiazépines, largement utilisées comme anxiolytiques et somnifères, sont reconnues comme parmi les drogues les plus addictives. Ces réalités soulignent la nécessité de reconsidérer la perspective de taxation en tenant compte des risques réels liés à d’autres substances médicales.
L’impact économique et social de la taxation du cannabis
Des études estiment que la légalisation et la taxation du cannabis permettraient probablement de gagner entre 1 et 1,5 milliard d’euros, soit l’équivalent des recettes perdues sur le tabac à cause de la cigarette électronique. Ceci permettrait aussi de diminuer la criminalité des gangs qui se nourrissent beaucoup du trafic de cannabis. À la lumière de ces éléments factuels, la question d’une taxe sur le cannabis par l’État se pose.
Vers une perspective plus large de la taxation
À la lumière de ces faits, la question se pose : devrait-on considérer la prostitution, les drogues et les activités de la mafia comme des éléments du PIB, étant donné que l’État bénéficie indirectement de leur taxation sur la consommation ? La tradition de taxer les vices a toujours été présente dans les finances publiques, et il est peut-être temps d’ajouter le cannabis à cette liste.
Il y a près de dix ans, le professeur Didier Raoult suggérait la légalisation et la taxation du cannabis. Aujourd’hui, avec la recherche croissante sur les vertus thérapeutiques du cannabis et les échecs notables dans la lutte contre sa consommation, la question d’une taxe sur le cannabis mérite une attention d’autant plus sérieuse.
Au-delà des aspects sociaux et de santé, la perspective économique offre une opportunité de diversification des revenus tout en contribuant potentiellement à la réduction des activités criminelles liées au trafic de cannabis. Il est temps pour la France de repenser sa politique à l’égard du cannabis et d’explorer les avantages d’une approche plus progressive, tant sur le plan financier que social.
Les Français semblent de plus en plus enclins à légaliser le cannabis
À cet égard, les résultats de la consultation citoyenne organisée par l’Assemblée nationale sur l’usage du cannabis dit « récréatif » dans le cadre de la mission d’information précitée, sont éclairants.
Près de 81 % des répondants (177 000 personnes) se sont prononcés en faveur de la légalisation de la production et de la consommation du cannabis et 14 % en faveur d’une dépénalisation de la consommation et de la possession de petites quantités de cannabis provenant du marché illégal. Dans le même temps, seuls 1 % des participants (1 800 personnes) se sont exprimés en faveur du statu quo et 5 % en faveur d’un renforcement des sanctions contre le trafic ou l’usage illégal de cannabis.
Ces chiffres, qui confirment une tendance déjà constatée lors de précédentes consultations, mettent en évidence une prise de conscience encore impensable il y a encore dix ou vingt ans : l’échec de la politique de prohibition et de répression française est de plus en plus flagrante aux yeux des Français qui considèrent aujourd’hui que le cadre légal en vigueur doit évoluer. Cette prise de conscience généralisée ne peut et ne doit plus être ignorée par le législateur : il est grand temps de changer de paradigme, en passant de l’interdiction à la régulation du cannabis, et ainsi mettre fin à une hypocrisie qui n’a que trop duré !
Conclusion
Le laxisme étatique et la persistance dans une prohibition inefficace plongent notre société dans le chaos. L’opinion publique est prête pour un changement, et il est temps que l’État écoute leur voix avant que les conséquences de son inaction ne deviennent irréversibles. La légalisation du cannabis n’est plus une option à considérer, c’est une nécessité urgente pour restaurer l’ordre, la sécurité, et la confiance dans nos quartiers. La révolte gronde, et l’État ne peut plus rester sourd à ces appels.