Cannabis : « Que l’État reprenne la main dessus! », réclame cette députée LREM

« Après la crise du Covid-19, il faut légaliser le cannabis, vite! », réclament une vingtaine d’élus de tous bords, dont quelques députés LREM, ainsi que des médecins dans une tribune diffusée jeudi sur le site internet de L’Obs. Ce texte fait suite à une proposition de loi déposée l’été dernier par le député François-Michel Lambert (Libertés et territoires) et soutenue par quelques « marcheurs » comme Caroline Janvier, aux côtés de LFI ou de socialistes.

Invitée des Grandes Gueules ce vendredi, la députée LREM Caroline Janvier, a expliqué pourquoi elle souhaite que ce combat soit porté par la majorité.

« On ne peut plus continuer à mettre la tête sous l’aile »

« On a un des modèles les plus répressifs au monde, de plus en plus de Français en consomment, donc on voit bien que le modèle ne fonctionne pas. C’est une question de sécurité et de santé publique. Le taux de THC augmente donc on a des produits de plus en toxiques. Je crois qu’il faut que l’État reprenne la main dessus et encadre la consommation et mettre une politique de santé publique là dessus. On ne peut plus continuer à mettre la tête sous l’aile. »

Dans L’Obs, les signataires de la tribune, dont la sénatrice écologiste Esther Benbassa ou les députés LREM Sonia Krimi et Joël Giraud, mettent en avant en pleine crise « l’argument économique ». D’après leurs calculs, la légalisation « permettrait de faire rentrer chaque année dans les caisses de l’État entre 2 et 2,8 milliards d’euros » et de créer « entre 30.000 et 80.000 emplois, notamment dans le secteur agricole ».

La France, premier consommateur européen

Ils insistent aussi sur « l’argument sécuritaire » afin de « soulager les forces de police » des interpellations pour « simple usage » de cannabis, et « l’argument sanitaire » pour « maîtriser la distribution et la composition » du produit.

En janvier, une mission parlementaire a été lancée afin de « dépassionner le débat », récurrent en France, autour du cannabis. Premier consommateur européen, la France comptait cinq millions de fumeurs de cette substance en 2017, dont 700.000 usagers quotidiens, un nombre qui augmente régulièrement depuis des années.

Fin octobre, le président de la République Emmanuel Macron avait répété n’être pas favorable à « la légalisation du cannabis ou des usages non encadrés ». Les députés ont voté cet automne en faveur de son expérimentation thérapeutique dans plusieurs centres hospitaliers pour une durée de deux ans auprès de 3.000 patients, afin de traiter des douleurs liées par exemple au cancer ou à la sclérose en plaques. Bousculée par la crise sanitaire, cette expérimentation a été reportée « au plus tard » en janvier 2021.