Introduction
La légalisation du cannabis dans plusieurs régions du monde laisse certains chercheurs spécialistes des champignons préoccupés. En effet, le chanvre, principalement utilisé pour produire de la marijuana, peut contenir des spores de champignons qui hébergent des mycotoxines, des toxines d’origine fongique. Ces substances restent largement méconnues, mais certaines d’entre elles pourraient se révéler néfastes pour la santé et provoquer des infections fongiques chez de nombreux consommateurs. Cette inquiétude est au cœur d’une nouvelle étude publiée dans la revue « Frontiers in Microbiology ». Dans cet article, nous explorerons les dangers potentiels liés à la présence de champignons dans le cannabis, les risques pour la santé des consommateurs, et les mesures préventives recommandées.
Les mycotoxines dans le cannabis
La plante de cannabis, qu’elle soit utilisée pour produire de l’herbe ou de la résine, renferme dans ses racines, ses feuilles et ses tiges, des spores provenant d’une multitude d’espèces de champignons. Ces spores peuvent abriter des mycotoxines, qui sont des substances toxiques produites par les champignons. Alors que les effets du principal composant psychoactif du cannabis, le THC, sont bien étudiés, la présence de mycotoxines dans la plante est moins connue du grand public.
Risques pour la santé des consommateurs
Outre les effets psychoactifs du THC, la marijuana pourrait avoir d’autres conséquences inquiétantes sur la santé des consommateurs en raison de cette contamination fongique. Une étude publiée en 2020 a révélé que les consommateurs de cannabis sont 3,5 fois plus susceptibles de développer une infection fongique que les non-consommateurs. Ces infections fongiques peuvent affecter principalement les voies respiratoires et les poumons. Parmi les espèces de champignons préoccupantes retrouvées dans le cannabis, citons Aspergillus, Penicillium, Fusarium et Mucor. Lorsqu’elles sont inhalées avec la fumée de cannabis, ces spores peuvent se propager dans les voies respiratoires et provoquer des infections pulmonaires potentiellement graves, voire atteindre d’autres organes comme les reins. Cela représente un danger particulier pour les personnes immunodéprimées qui consomment du cannabis, car elles sont plus vulnérables aux infections.
Nécessité de tests et de prévention
Face à ces préoccupations, les chercheurs estiment qu’il est nécessaire de mettre en place des tests pour identifier les spores de champignons les plus couramment présentes dans le marijuana. Cela permettrait de mieux évaluer l’ampleur réelle de l’infection de la population. En attendant que des mesures plus spécifiques soient mises en place, il est recommandé de sécher correctement les têtes de cannabis et de les conserver dans un endroit à faible humidité, ce qui pourrait réduire la contamination fongique nocive. Cette recommandation s’applique également aux fleurs de CBD, qui sont de plus en plus populaires auprès des consommateurs.
Conclusion
La légalisation du cannabis a ouvert de nouvelles perspectives en matière de recherche, y compris dans le domaine des infections fongiques liées à la consommation de cette plante. Les mycotoxines présentes dans les spores de champignons cachées dans le cannabis suscitent des inquiétudes quant à leur impact sur la santé publique. Il est impératif que des études plus approfondies soient menées pour mieux comprendre ces risques potentiels et établir des normes de sécurité pour les produits dérivés du cannabis. En attendant, les consommateurs sont encouragés à prendre des mesures préventives, telles que le séchage adéquat de leur cannabis, afin de minimiser les risques d’infection fongique.
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