C’est totalement illégal, mais il existe quelques produits dérivés du cannabis qui circulent sous le manteau en Polynésie française : des gouttes sublinguales importées ou encore du mono’i au cannabis fabriqué localement.
L’association Tahiti Herb Culture affirme avoir traité 70 personnes avec cette huile de massage, essentiellement pour des épilepsies ou des douleurs persistantes. « Depuis 2012, nous faisons signer une pétition pour demander l’usage thérapeutique du cannabis, il y a déjà 3000 signatures », explique Karl Anihia, président de l’association Tahiti Herb Culture
A chaque fois, les membres de l’association risquent des poursuites pénales pour consommation de stupéfiants et exercice illégal de la médecine. Comme ce jeune homme que nous appellerons « Teva ». Il a contacté l’association pour soigner sa tante. Il affirme que le mono’i au cannabis a apaisé son hypertension.
En Polynésie, cette décision est de la compétence Pays : tous les dérivés cannabinoïdes sont interdits à l’importation. Même le Sativex, médicament pourtant autorisé mais pas encore commercialisé en France, reste sur la liste des produits interdits en Polynésie. Alors, le ministère de la Santé envisage d’assouplir la réglementation en matière de cannabis thérapeutique. L’ARASS travaille sur une évolution des textes. « Pour certaines pathologies comme la sclérose en plaques, on voudrait que les patients puissent avoir accès à des médicaments à base de cannabis. Des médicaments qui soient reconnus, contrôlés« , explique Caroline Grépin, conseillère technique au ministère de la Santé.