Le cannabis à usage médical sera expérimenté durant deux ans et concernera environ 3.000 patients. Mais rien à voir avec le cannabis dit « récréatif ». Du coup, à l’Assemblée nationale, le vote de cet amendement prévu cette semaine devrait se faire dans un climat dépassionné.
La France s’oriente vers un usage réglementé du cannabis thérapeutique. Comme cela se fait déjà dans 19 pays de l’Union européenne.
Pour commencer, il y aura un test fait pendant deux ans avec 3.000 patients volontaires. Des médecins et des pharmaciens susceptibles de prescrire ou de délivrer le cannabis seront également formés. Ce test devrait démarrer à l’été 2020.
Cette semaine, l’Assemblée nationale doit voter pour adopter le principe de ce test. Et preuve que les temps changent et les mentalités aussi, le débat entre les députés devrait être largement dépassionné.
Pourquoi le vote des députés sur le cannabis thérapeutique parait facile ?
Le vote des députés sur le cannabis thérapeutique ne devrait pas donner lieu à des échanges très vifs car la semaine dernière l’amendement a été adopté à une très large majorité en commission. Le dossier a aussi été largement travaillé en amont avec la création d’un groupe d’expert qui a rendu un premier rapport avant même l’avis de l’Agence du médicament en juillet.
En plus, il y a la mise en place de cette expérimentation qui est censée aussi rassurer les politiques qui s’interrogeraient.
Une expérimentation très encadrée
Pour cette expérimentation du cannabis thérapeutique pendant deux ans, pas question de joint sur ordonnance. Les malades recevront une substance administrée sous forme de tisane, d’huile ou de fleurs séchés. Pour l’État il s’agit aussi d’encadrer un phénomène qui se développe de plus en plus : l’automédication. En effet, de plus en plus de malades sont aussi des consommateurs.
On a donc vu des députés de tous bords assez favorables à cette expérimentation.
Encore quelques doutes
Parmi les doutes exprimés par certains députés, il y a notamment : « Mais quel signal est alors envoyé aux jeunes ? ». Comme s’est demandé en commission une députée MODEM. Ce à quoi le rapporteur de l’amendement Olivier Véran a répondu : « Ils n’attendent pas qu’on parle d’usage médical pour s’intéresser au cannabis. Hélas ! »