La rocambolesque et néanmoins pathétique « affaire Corbak Hood » qui vient d’agiter le ministère de l’Intérieur, la préfecture de l’Isère, procureur de la République et des médias bien peu soucieux de vérifier les informations diffusées par ses mêmes autorités, aura au moins permis de confirmer qu’on ne doit pas se moquer des institutions.
C’est sans doute ce que le jeune rappeur grenoblois âgé de 16 ans (!) doit se dire depuis son placement en garde à vue ce mercredi. On ne peut impunément faire passer les autorités pour des lapins de six semaines alors que celles-ci s’évertuent à convaincre l’opinion publique de leurs capacités à régler la délicate question du trafic de drogues, sans risquer un retour de matraque.
Au-delà de la manifeste incompétence des responsables politiques et des syndicats de police impliqués, c’est l’absence totale de déontologie de la part de médias serviles qui mérite d’être pointée. Répondant aux hurlements sécuritaires de l’État, la plupart n’ont en effet pas hésité à y aller de leurs commentaires alarmistes et anxiogènes, stigmatisant toujours plus des populations déjà fortement précarisées.
Seront-ils aussi promptes à reconnaître leur emballement comme un grave manquement à ce qui fait la noblesse de leur profession ? On ne peut qu’en douter aux vues des précédentes affaires (Outreau ou plus récemment Dupont de Ligonnès).
L’autre constat réside dans la remarquable maitrise des réseaux sociaux par la jeunesse des quartiers populaires. Qu’il s’agisse de l’organisation de la vente au détail de substances illicites ou de la promotion d’œuvres artistiques.
Chapeau l’artiste pour le buzz et la formidable caisse de résonance offerte gracieusement par le trio politico-juridico-médiatique !
Fédération des CIRC