PROHIBITION : LA CAROTTE ET LE BÂTON, LA MAROTTE ET LE FAUX-JETON
Fallait-il raisonnablement s’attendre à autre chose de la part d’un président versatile plus soucieux de sa réélection que de rationalité politique ? Et le fameux « en même temps » présidentiel de surgir à nouveau, où l’on souffle le chaud et le froid, maniant la carotte et le bâton en un discours sécuritaire d’une affligeante médiocrité.
Plutôt que d’écouter et d’entendre les organisations professionnelles de juristes, économistes, de la Santé et d’usagers des drogues, lesquelles, à grand renfort de sondages, ne cessent de dénoncer l’échec de la prohibition, M. Macron préfère céder aux sirènes sécuritaires du lobby policier, chassant par là-même sur le terrain ultra-autoritaire de l’extrême-droite.
Un positionnement d’autant plus malhonnête et dangereux qu’il tente de faire porter le chapeau du désastre prohibitionniste aux seuls usagers prétendument complices des réseaux criminels qui détiennent le marché des drogues. Mais qui d’autre que l’État a choisi de leur laisser ce négoce ? Qui d’autre se fait dès lors le complice objectif des mafias et de leur enrichissement ?
Un débat mal-biaisé
Que dire enfin de l’annonce d’un « Grand Débat National sur la Drogue » – sur le cannabis en vérité, nouvelle démonstration d’une volonté de confusion des produits dans le discours officiel – dont le résultat semble dors et déjà décidé par les autorités. Cela fait penser aux « recherche scientifiques » sur le cannabis menées à charge dans les années 70/80…
Le CIRC a une pensée émue envers la trentaine de député.e.s engagée depuis plus d’un an dans la mission parlementaire consacrée au usages du cannabis. Son précédent rapport enthousiaste sur le cannabis à visée thérapeutique et dont nous attendons le « petit frère » consacré, lui, à l’aspect récréatif, semble dors et déjà voué à la corbeille gouvernementale, à l’instar d’une autre consultation, écologique celle-là.
En ce jour célébrant le cannabis, celui dit du « 4:20 » (un genre d’Appel du 18 Joint nord-américain), Radio Nova y consacre une journée exceptionnelle, où l’approche culturelle si chère au CIRC, ne devrait pas manquer de transpirer. Car c’est bien autour de la question des libertés individuelles et de la culture que doit aussi être évoqué le chanvre.
Quant à la sécurité, au droit de chacun.e à jouir d’une « vie paisible », qu’en est-il des millions d’individus usagers de substances illicites ? Sont-ils moins enclins à bénéficier de la bienveillance de l’État en ne subissant plus ses violences ou celles des réseaux criminels ? Ne sont-ils pas en droit de voir leur santé protégée et leur liberté respectée comme tout un chacun ?
Fédération des CIRC