Une dizaine de variétés de cannabis thérapeutique est actuellement testée dans le sud de la Creuse à Pigerolles. En attendant une possible légalisation de cette plante dans les mois à venir, éléments de réponses aux questions que l’on peut se poser…
Après les annonces d’Edouard Philippe puis un récent avis favorable du Sénat concernant la légalisation du cannabis thérapeutique, des agriculteurs creusois se positionnent pour profiter de ce qui serait pour eux une vraie manne financière. Jouanny Chatou, éleveur et agriculteur à Pigerolles, va planter avec l’agrément de la Chambre d’Agriculture, plusieurs milliers de plants en plein champ pour se former aux techniques du chanvre thérapeutique. Un hectare de cannabis représenterait de 30 000€ à 100 000€ de chiffre d’affaires.
Un comité d’experts mis en place
Depuis janvier 2019, un comité de 13 experts mis en place par l’Agence du médicament (ANSM) a auditionné patients, médecins et pharmaciens. Un dossier complexe, en dépit de son statut particulier de préparation à base de plantes, il s’agit d’évaluer le cannabis thérapeutique comme « nouveau médicament » alors que les preuves de son efficacité ne sont pas scientifiquement bien établies. Le comité mènera une dernière série d’auditions le 26 juin avec les potentiels acteurs de la filière avant de rendre son avis.
Le cannabis thérapeutique, efficace ?
Alors qu’une étude parue en mars dernier dans la revue de référence « The Lancet » incriminerait le cannabis récréatif à haute teneur en THC dans la possible exacerbation de troubles mentaux, qu’en est-il du cannabis thérapeutique ? Dans la plante, il faut distinguer le THC (D9-tetrahydrocannabinol) du CBD (cannabidiol). Le THC est le composé psychoactif, addictif alors que le CBD ne l’est pas et ne possède pas de propriétés enivrantes. Le cannabis thérapeutique proposé a une faible teneur en THC (0,2%). En décembre 2018, l’Agence du Médicament (ANSM), s’était prononcée en faveur du cannabis thérapeutique pour les épilepsies résistantes aux traitements, effets secondaires des chimiothérapies, soins palliatifs et pour les contractions musculaires incontrôlées de la sclérose en plaques. En février dernier, le Parlement Européen a demandé une résolution sur l’utilisation thérapeutique de cette plante afin de mieux encadrer les pratiques.
Sous quelles formes ?
Sous forme de sachets à infuser, de résine, de fleurs entières voire d’e-liquide à vapoter. Il est vivement déconseillé de fumer le cannabis thérapeutique, les fumées inhalées étant cancérigènes.
Combien de pays autorisent le cannabis médical ?
Les 1ers pays à avoir autorisé l’usage du cannabis thérapeutiques sont le Canada, les Pays-Bas et Israël. Depuis 2001, les Canadiens atteints de pathologies lourdes ou incurables peuvent recevoir des permis pour fumer de la marijuana. Aux Pays-Bas également les malades peuvent acheter du cannabis dans les pharmacies sur présentation d’une ordonnance médicale. Prescriptions légales aussi pour des patients israëliens atteints de cancer, d’épilepsie, de stress post traumatique ou de maladies dégénératives. Aux Etats-Unis, 33 Etats autorisent le cannabis médical. 21 pays sur les 28 que compte l’Union européenne ont accepté à différents niveaux l’usage du cannabis thérapeutique.
Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/creuse/creuse-point-cannabis-therapeutique-1684806.html