Une communication millimétrée au service d’ambitions personnelles
Ces dernières semaines, le paysage médiatique français a été saturé par la présence de Gérald Darmanin : au 20H, dans les colonnes du Parisien, sur les plateaux télé, et même en déplacement à Marseille. Cette omniprésence pose une question essentielle : que cachent ces gesticulations politiques ?
Depuis 2017, Darmanin est un fidèle serviteur d’Emmanuel Macron, mais il semble avant tout œuvrer pour sa propre ascension. Il manie la communication comme une arme, adaptant chaque ministère à ses ambitions personnelles. Ce n’est pas un hasard si ses relations avec Marc-Olivier Fogiel et certains médias suscitent des interrogations : Darmanin ne se contente pas d’être couvert par la presse, il orchestre sa propre mise en scène. Des reportages sur les fichiers « S » aux comparutions immédiates, il mène une stratégie de communication calquée sur celle de Nicolas Sarkozy, son mentor politique.
Sa dernière annonce sur l’isolement des 100 plus gros trafiquants de drogue illustre bien cette politique du symbole. Une mesure sans véritable impact structurel, mais parfaitement calibrée pour frapper l’opinion publique. Le lexique qu’il utilise, tel que « l’ensauvagement », emprunté à l’extrême droite, alimente les peurs et banalise des discours réactionnaires. Ces stratégies s’ancrent dans une continuité de la politique du chiffre, qui depuis plus de trente ans, prouve son inefficacité.
Une escalade répressive aux relents politiciens
La dynamique Darmanin-Retailleau interroge : sont-ils partenaires ou rivaux dans cette course à la sécurité spectaculaire ? Leurs ambitions respectives se croisent et pourraient bien s’affronter. Ce duo, ou plutôt ce duel, promet une escalade répressive. En multipliant les discours alarmistes sur la « narcoracaille » ou la « mexicanisation » de la société, ils légitiment les thèses du Rassemblement National. Ironie du sort, même des médias critiques comme Libération semblent parfois tomber dans le piège de cette communication millimétrée.
Pendant ce temps, la véritable question reste sans réponse : à quand des politiques sérieuses et efficaces contre les causes profondes des trafics et de la violence ? La surenchère répressive et les effets d’annonce ne font que renforcer les divisions et nourrir les extrêmes. Le spectacle Darmanin-Retailleau n’est qu’un épisode de plus dans une politique de la peur, qui éloigne chaque jour un peu plus la France des solutions pragmatiques et humaines.
Conclusion
Très bon reportage, heureusement qu’il y a encore des journalistes qui font bien leur métier.
Regardez la vidéo du reportage de Blast : (si la vidéo ci-dessous ne fonctionne pas cliquez ici)
« Et si vous êtes consommateurs de drogues, n’hésitez pas à arrêter parce que oui quand même vous pourriez faire mieux avec cet argent, vous pourriez financer la presse libre et si vous êtes dealers, pareil faites en quelque chose de cet argent de la drogues, financez la presse indépendante… quand même, merde ! »
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