Publié le 26 Août 2020 | Par ladepeche.fr et l’AFP
Des dealers de drogues se sont filmés armes et gilets pare-balles sur le dos, dans les rues de Grenoble. Le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’une opération de police était en cours ce mercredi soir sur place.
Sur mon instruction directe, une opération de police est en cours dans le Mistral, à #Grenoble. Merci aux effectifs mobilisés pour imposer l’ordre républicain, le seul qui protège.Aucun doute ne doit subsister: l’Etat s’imposera face à l’ensauvagement d’une minorité de la société
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 26, 2020
« Ce sont des opérations que nous faisons régulièrement », a déclaré sur place à BFMTV le préfet de l’Isère, Lionel Beffre. « Depuis le début de l’année, nous avons fait 160 interpellations dans ce quartier », a-t-il ajouté. Mais après la diffusion des vidéos, « il était important de réaffirmer l’autorité de l’Etat sur ce territoire », a poursuivi le préfet. « Il n’appartient pas à quelque groupe que ce soit de faire la loi, ça appartient aux forces de l’ordre. »
Trafic de drogue: une opération de police est en cours dans le quartier du Mistral à Grenoble pic.twitter.com/62zsq72UYN
— BFMTV (@BFMTV) August 26, 2020
Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête après la diffusion de vidéos tournées dans le quartier Mistral, très touché par le trafic de stupéfiants. La première, devenue virale comme la seconde depuis lundi, met en scène sept hommes, cagoulés et parfois munis d’armes en apparence réelles, faisant le guet autour d’un point de deal, près d’une aire de jeux, où se dirige un homme s’apparentant à un consommateur.
« Capital du stup »
Le quartier est qualifié dans l’autre vidéo de « capital (sic) du stup »: on y voit cinq hommes autour d’une table couverte, à première vue, de paquets de friandises qui contiennent très probablement des produits stupéfiants. « Inadmissible », avait réagi lundi sur Twitter le procureur de la République à Grenoble, Éric Vaillant. Cela « renforce, si besoin est, la détermination du parquet de Grenoble à lutter contre les trafiquants de stupéfiants », ajoutait-il.
[VIDÉO]
➡️ #Grenoble Dans le quartier Mistral, dans un parc pour enfants…. des dealers de drogues armés et cagoulés
HUM je suppose que pour les #écologistes c’est bien une preuve de la réussite d’un quartier Auto-Gerer 🤡 pic.twitter.com/i1IeHKyShl— Fred Softway (@fredsoftway) August 26, 2020
Pour le magistrat, il est « probable que ces images aient pour objectif d’impressionner d’éventuels ennemis ou clans rivaux qui ambitionneraient de s’approprier ce point de deal dans la guerre de territoires et de pouvoir qui opposent les trafiquants actuellement », a-t-il expliqué au quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
Le trafic de drogues, monnaie courante à Grenoble
Plusieurs règlements de comptes ont eu lieu depuis le début de l’été dans l’agglomération. Le 2 août, un homme de 29 ans en liberté conditionnelle a été abattu en pleine rue à Grenoble. Deux jours plus tard, un guet-apens à Eybens faisait un mort et un blessé par balles. L’auteur présumé des tirs a été interpellé depuis dans le Var et incarcéré en Isère.
Mais le trafic de stupéfiants et ses conséquences en termes de criminalité sont loin d’être une nouveauté dans la ville alpine.
À l’été 2018, le syndicat Alliance Police Nationale avait dénoncé l’insécurité « catastrophique » régnant à Grenoble, qualifié de « Chicago français », alors que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb, était en déplacement dans le Vercors voisin.
Un an plus tôt, le procureur de la République Jean-Yves Coquillat, alors en poste, avait affirmé n’avoir « jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrénée par le trafic de drogue ».