Le mois d’octobre approche, et avec lui la tant attendue saison des moissons cannabiques pour les chanceux cannabiculteurs que les dénonciation de voisins malintentionnés, les dévastations de gibiers, la découverte opportune de chasseurs ou de gendarmes ou le vol perpétré par des maraudeurs de plus en plus organisés, auront épargné. Les faits divers estivaux relatant leurs déboires dans la presse quotidienne régionale n’ont pas manqué cette année encore.
Ils sont désormais à surveiller le ciel, maudissant le catastrophique changement climatique pour ses violents orages dévastateurs ou au contraire le louant pour ses chaudes arrière-saisons si propices aux belles récoltes.
Cette année encore, le chanvre récréatif français devrait être d’un excellent cru.
Et pendant ce temps, on s’agite du côté des autorités. On se mobilise, on tente encore de convaincre l’opinion publique que cette fois ça va marcher. Que jusqu’ici on n’avait pas employé les bons moyens, qu’il s’agissait d’une question d’organisation et qu’en réunissant tous les services concernés, on allait voir ce qu’on allait voir.
La vérité est bien évidemment ailleurs. Sans doute dans les élections Municipales qui se profilent et beaucoup aussi dans la Présidentielle de 2022. Pour les premières, on choisit la fermeté. Démonstration de force, gesticulations en réalité. Mais qu’à cela ne tienne, il suffit d’y croire.
Adieu l’OCRTIS et ses casseroles et vive l’OFAST dont l’acronyme est déjà moqué se confondant par le collectif Police contre la prohibition (PCP), rappelant sa similitude avec les « gofast » utilisés par les trafiquants. Une nouvelle usine à gaz qui ne parviendra pas plus que les autres à juguler le marché noir. Rappelons que les pertes subies – guère plus de 10 % des substances circulant – sont intégrées dans les prix, à l’instar de tout commerce et sans que cela n’altère l’offre.
La prohibition est un échec entend-on de plus en plus. Si cela crève les yeux, nos responsables politiques, eux, semblent aveugles. Et sourds aussi aux arguments pourtant incontestables des opposants à cette politique criminogène.
Et tandis que le gouvernement montre ses muscles, l’on apprend que des députés se réunissent pour réfléchir à une alternative à la prohibition du cannabis. LREM – La Régulation en Marche – comme argument de campagne pour 2022. Une inavouable instrumentalisation de nos vies où, plutôt que de prononcer une amnistie immédiate, l’on va poursuivre la persécution de paisibles citoyen(ne)s, parfaitement intégrés pour la plupart à coup d’amendes forfaitaire – pur racket en vérité – de « délations citoyennes » et d’opérations aussi spectaculaires qu’inefficaces. Une répression visant essentiellement les quartiers populaires et leurs populations, épargnant les quartiers bourgeois où se consomment et se trafiquent pourtant autant de drogues.
Faut-il vraiment attendre 2022 pour que cela change ?
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Fédération des CIRC