Les élections présidentielles au Mexique approchent à grands pas, et avec elles, des questions cruciales telles que la régulation du cannabis se retrouvent au centre du débat politique.
Alors que le pays se prépare à élire son nouveau leader le 2 juin, la légalisation de cette plante controversée a émergé comme un enjeu crucial dans la dernière ligne droite de la campagne. Mais que pensent réellement les candidats principaux de cette question épineuse ?
Il y a quelques semaines, Jorge Álvarez Máynez, candidat à la présidence du Mouvement des citoyens au Mexique, a suggéré de réglementer les drogues afin de savoir ce qui est consommé et a qualifié le modèle prohibitionniste d’hypocrite.
Dans cet article, nous examinons les positions des deux principales candidates, Claudia Sheinbaum et Xóchitl Gálvez, sur la régulation du cannabis, ainsi que l’impact potentiel de leurs politiques sur le paysage politique mexicain.
Claudia Sheinbaum : Pour une approche progressive
Claudia Sheinbaum, candidate du parti au pouvoir Sigamos Haciendo Historia, incarne une approche progressiste en matière de régulation du cannabis. Ancienne chef du gouvernement de la ville de Mexico et actuelle candidate à la présidence, Sheinbaum a une longue expérience politique, ayant occupé des postes de responsabilité au sein du gouvernement depuis le début du millénaire. Sa position sur la question du cannabis s’inscrit dans un contexte plus large de dépénalisation des drogues et de réforme des politiques prohibitionnistes.
En 2021, Sheinbaum a publiquement exprimé son soutien à la dépénalisation de la consommation de cannabis, une position qui coïncide avec la décision historique de la Cour suprême mexicaine de retirer la marijuana de la liste des substances interdites dans la loi générale sur la santé. Cette position témoigne de son engagement en faveur d’une approche plus progressiste et pragmatique de la politique des drogues, axée sur la réduction des préjudices et la promotion de la santé publique.
Xóchitl Gálvez : Une approche collaborative
Xóchitl Gálvez, la candidate de l’opposition représentant le parti Fuerza y Corazón por México, adopte également une position favorable à la régulation du cannabis. Ancienne sénatrice et membre éminent de l’alliance entre le Parti d’action nationale (PAN), le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et le Parti de la révolution démocratique (PRD), Gálvez incarne une approche plus collaborative en matière de politique des drogues.
Lorsque le Sénat mexicain a voté sur la réglementation complète du cannabis, suite à une décision de la Cour suprême en faveur de cinq consommateurs de marijuana, Gálvez a voté en faveur de la régulation. Malgré la défaite de cette initiative au Parlement, sa position en faveur du projet de loi démontre un engagement envers une approche plus inclusive et éclairée de la politique des drogues.
L’impact sur les élections
Alors que les élections approchent, les positions des candidats sur la régulation du cannabis pourraient jouer un rôle crucial dans le choix des électeurs mexicains. Selon les sondages, Claudia Sheinbaum est actuellement la favorite pour remporter la présidence, recueillant environ 60 % des voix, tandis que Xóchitl Gálvez obtient environ 35 % du soutien électoral. Cependant, avec la dernière ligne droite de la campagne électorale encore à venir, la tendance pourrait changer.
Ce qui est clair, c’est que tous les principaux candidats mexicains se sont prononcés en faveur de la régulation du cannabis. Cette convergence de points de vue témoigne de la reconnaissance croissante de l’échec du modèle prohibitionniste et de la nécessité d’adopter des approches plus progressives et fondées sur des preuves en matière de politique des drogues. Quel que soit le résultat des élections, il est probable que la question du cannabis continuera à occuper une place centrale dans le débat politique mexicain dans les années à venir.
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