L‘Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dresse le bilan des deux premières années d’expérimentation du cannabis médical (du 26 mars 2021 au 27 mars 2023). Elle confirme l’efficacité du traitement et souligne la bonne prise en main de la dispensation par les pharmaciens.
Les deux années d’expérimentation « montrent une efficacité du cannabis dans toutes les indications testées, avec un maintien de cette efficacité dans le temps pour un certain nombre de patients traités », déclare le Comité scientifique temporaire (CST) de l’ANSM dédié au suivi de l’expérimentation du cannabis à usage médical.
Concernant l’efficacité du traitement, si les résultats de l’évaluation de la première année étaient encourageants pour certains profils patients, l’ANSM juge que volume de la cohorte de patients et la durée de suivi n’étaient pas assez importants pour interpréter les résultats. Toutefois, leur actualisation sur une période d’étude plus longue (2 années) permet de les confirmer. Ainsi, « l’amélioration de l’état de santé des patients et des symptômes associés s’observe dès 3 mois de suivi. Le point nouveau est que ces résultats se maintiennent dans le temps, et ce jusqu’à 18 mois pour certaines indications (quand le volume de patients est suffisant) », affirme le CST.
Concernant les traitements, 83 % des patients ont reçu une prescription d’huile orale CBD dominant. Le CST note que la grande diversité des dosages observés au sein de la population incluse soutient « un besoin de prescription individualisée pour chaque patient ».
Au total, 2 486 patients ont été inclus jusqu’au 27 mars 2023. 54 % l’ont été dans l’indication douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles, 12 % dans la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques, 12 % en situations palliatives, 10 % pour certaines formes d’épilepsies pharmacorésistantes, 8 % pour des symptômes rebelles en oncologie liés au cancer et au traitement anticancéreux et 4 % dans la spasticité douloureuse des autres pathologies du système nerveux central. 852 sujets ont quitté l’expérimentation, avec comme motifs d’arrêts : l’inefficacité du traitement (36 %), les effets indésirables (32 %) et les décès non liés à la prise du traitement (17 %, en particulier dans l’indication situations palliatives).
Du côté des professionnels de santé, l’ANSM note que les prescriptions en ville, par les généralistes principalement, restent peu développées, mais elles ont légèrement augmenté entre la 1e année et la 2e année d’évaluation. Par ailleurs, peu de délivrances à l’officine nécessitent de contacter le prescripteur, « ce qui souligne la bonne prise en main de la dispensation par les pharmaciens ». La majorité des dispensations restent toutefois en PUI (81 %).
Source lequotidiendupharmacien.fr
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