Graphiste Wes WILSON• Crédits : Galerie Louis Rozen
Dans les années 1960, le vertige s’installe dans les yeux : il conquiert progressivement le graphisme, la presse et la bande dessinée, se déploie dans le travail sur la lumière lors de light-shows accompagnant les concerts, dans la mode colorée qui brouille les codes du masculin et du féminin.
« Dans les années 60 déjà nous étions engagés dans un mouvement complètement international qui s’appelait le mouvement des happening c’est-à-dire le mouvement de ceux et celles qui essayaient de faire que l’œuvre d’art, l’image ne soit pas à 2 ou 3 dimensions mais à 4 dimensions, c’est que le tableau sorte de la toile et entre dans la vie. » Jean-Jacques Lebel
Comment cette conquête s’est-elle faite ? Comment ceux qui en ont été les artisans l’ont-ils vécue? Comment ces recherches artistiques ont-t-elles évolué avec la consommation de masse ?
« À Sainte-Anne, un protocole a été mené par un jeune médecin qui s’appelle René Robert et qui va réunir 27 artistes et leur faire réaliser des œuvres d’art sous Psilocybine. Ils se rendent compte que les œuvres réalisées ne donnent pas à voir les hallucinations. Ils ne pouvaient pas dessiner. » Elise Grandgeorge
Le collectif Mandala, pionnier du light-show en France, puise ses références chez les symbolistes, les surréalistes et dans la spiritualité orientale, tandis que les affichistes de San-Francisco revisitent l’Art nouveau… Il s’agit pour chacun de casser les codes et d’embrasser une expérience quotidienne qui les transforme en explorateurs.
Avec :
- Elise Grandgeorge, historienne de l’Art
- Jean-Claude Bailly, éditeur, pionnier du light-show en France
- Stéphane Schouflikir, libraire galeriste
- Philippe Thieyre, journaliste et auteur de nombreux ouvrages sur le psychédélisme
- Jean-Jacques Lebel, artiste
- Gilbert Shelton, auteur de bande-dessinée
- Aymon de Lestrange, collectionneur, éditeur
- Jaïs Elalouf, collectionneur
- Renée Taponier, couturière, conservatrice du musée Pierre Cardin
et les voix de Léa Drouet, Mathieu Farizier, Jean-Luc Porraz, Mélody Ziegler et Rae-Ann Dienstag.
Une série documentaire de Marie Chartron, réalisée par Diphy Mariani
Traduction : Mélissa Foust
Prise de son : Yann Fressy, Frédéric Cayrou, Olivier Dupré et Bernard Lagnel Mixage : Claude Niort
Documentation INA : Clary Monaque
Bibliographie
Henri Michaux, Misérable miracle, éditions du Rocher, 1956
Les années Actuel, Le mot et le reste, 2010 Perrine Kervran, Anaïs Kien
Philippe ARTIÈRES, Michelle ZANCARINI-FOURNEL, 68, une histoire collective (1962-1981). La découverte, 2008
Philippe Thieyre, Les années psychédéliques, Desinge et Hugo et Cie, 2011
Philippe Thieyre, Psychedelic Vinyls 1965-1973, Stephane Baches, 2010
Liens
Article de l’historienne de l’art Elise Grandgeorge : L’art psychédélique : une invention du discours psychiatrique ? HISTOIRE DE L’ART N°76 2015/1
Xavier Guicherd Delannaz : Entre reliance et syncrétisme : le cas de l’imaginaire psychédélique.Thèse de doctorat de lettres de l’université de Grenoble-Alpes, 2016.
Joshua Light Show : Liquid loops, 1969
Site de l’artiste et collectionneur Jaïs Frédéric Elalouf, a.k.a. Oof
Isaac Abrams, peinture sous acides. Un reportage du magazine Tracks, arte.tv.
Exposition psilocybine au Musée Singer-Polignac, Hôpital Sainte-Anne, Pairs.
Site du Fonds de dotation Jean-Jacques Lebel, musée d’arts de Nantes.
Angelo Mariani 1838-1914. Le vin de coca et la naissance de la publicité moderne. Editions intervalles, 2016
Partenariat
LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk, la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner jusqu’au 23/09/19 le film « Les bêtes »de Ariane Doublet (66 min, 2001)
Source : France Culture
