« Depuis le début de la guerre, l’État a perdu tout contrôle au profit des différentes milices et armées étrangères qui assurent l’exportation… Il y a quelques années, on trouvait en France beaucoup de « libanais » dont une partie fournie à des prix très compétitifs par les militaires de la FINUL.
Le trafic est l’occasion d’une réconciliation entre les producteurs musulmans et les passeurs chrétiens. Jusqu’en 1983, les chi’ites produisaient, les sunnites transportaient et les chrétiens acheminaient la drogue vers l’Europe.
Par la suite, le Liban Nord chrétien s’est mis à cultiver, ainsi que les régions contrôlées par l’armée du Sud-Liban pro-israélienne. Quant aux Palestiniens, en embuscade le long de la route Beyrouth-Damas, ils taxent les camions bourrés de haschich.
Toutes les communautés (on en compte 17) sont impliquées. On estime que 80 000 personnes vivent directement ou indirectement de la drogue dans le pays. »
Jean-Pierre Galland, Fumée Clandestine Tome I – Éd. du Lézard, 1995, p. 250.