Mais qui est cet Ahmed ? C’est lui qui aurait donné les graines, qui serait le « spécialiste » pour faire pousser le cannabis. C’est encore lui qui lui aurait demandé de garder une moto, volée quelques mois plus tôt à Montélimar. Un Ahmed « imaginaire » s’interroge l’avocate de la défense. Une version complètement inventée, est persuadé le procureur.
Devant le tribunal correctionnel de Valence, jeudi 12 septembre, Amadeu Mancilha de Almaeida, solide gaillard, crâne dégarni, repose toute sa défense sur cet « Ahmed », alors qu’il ne connaît ni son nom de famille, ni son adresse, encore moins son téléphone. « Il m’a donné les graines en disant que j’aurai plus tard de l’argent », affirme le maçon portugais, aidé d’une traductrice (« cela fait 32 ans que vous êtes en France et vous ne parlez pas français ! » s’est d’ailleurs emportée la présidente).
Il traite les gendarmes de « menteurs »
De l’argent ? Les 80 plants de cannabis, saisis mardi 10 septembre par les gendarmes de la communauté de brigades de Montélimar dans le jardin du prévenu à Savasse (Le Dauphiné Libéré du 11 septembre), valaient plus de 400 000 euros. « C’était un volume imposant. Nous avons dû utiliser plus de 10 sacs de 100 litres pour broyer les plants », précise le directeur d’enquête. Les militaires ont aussi découvert chez lui trois armes (deux carabines et un fusil de chasse) détenues illégalement.
Déjà condamné mais pour violences sur sa femme et sa fille, il n’a jamais eu affaire à la justice pour les stupéfiants. Malgré les multiples tentatives du tribunal et du parquet, le prévenu nie presque toute responsabilité, traitant même les gendarmes de « menteurs ». Son avocate évoque alors la situation financière difficile du maçon avec des crédits immobiliers à rembourser. Quitte à gagner de l’argent illégalement ? « J’ai l’impression qu’il s’est comporté comme un nouveau petit trafiquant de drogue », estime le représentant du parquet, qui requiert deux ans de prison ferme. Amadeu Mancilha De Almaeida est finalement condamné à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
Source : Le Dauphiné