NOMINATION POUR LE PRIX NOBEL DE LA PAIX 2021
du « GRAND BOUQUET CANNABIQUE DE DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS ET DU CITOYEN »
#AuChanvreCitoyens!
Jean-Pierre Galland (1951) France, écrivain et co-fondateur du CIRC
Passionné par l’écriture et le cannabis, je décide après la naissance de mon fils en 1988 de passer de la pratique à la théorie. Jamais puni pour en avoir, à petite échelle, vendu à des ami(e)s, je le serai à plusieurs reprise pour avoir défendu les vertus de cette plante millénaire tant sur l’esprit que sur le corps et avoir démontré les multiples effets pervers de la prohibition.
C’est ainsi qu’en 1990, je propose à un éditeur d’écrire une encyclopédie illustrée (que d’ambition !) sur le cannabis. Il accepte ma proposition sans me donner pour autant les moyens de la réaliser. Qu’importe ! Je me lance dans l’aventure compulsant tous les ouvrages disponibles sur le sujet à la Bibliothèque nationale, rencontrant des gens passionnants qui m’apprendront beaucoup et compilant de nombreux articles dans la presse, les faits divers comme les prises de position. Je sortirai de cette épreuve avec la conviction que la prohibition du cannabis est une erreur historique qui, au fil des ans, a gâché la vie de millions de gens.
« Fumée clandestine » paraît en 1991 et connaît rapidement le succès. Avec quelques amis rencontrés lors de sa rédaction, nous vient alors l’idée de créer une association essentiellement composée d’usagers, lesquels sont des experts plus compétents que les politiciens et les technocrates.
Ainsi est né le Collectif d’information et de recherche cannabique (CIRC) dont l’objectif est de sortir de sa prison le cannabis et de redonner à ses amateurs leur dignité. Nous nous sommes battus à nos risques et périls en interpellant et en provoquant les responsables du désastre engendré par la prohibition, politiciens et experts trop souvent sourds à nos arguments et pour, malgré la répression, inciter les cannabinophiles à militer à nos côtés. Nous avons aussi, au nom de la réduction des risques, appeler les amateurs de cannabis à cultiver leur jardin et à partager le fruit de leurs expériences et de leurs récoltes.
Alors que sur tous les continents des pays dépénalisent ou légalisent le cannabis, que l’ONU a dernièrement reconnu ses vertus thérapeutiques, la France de 2020 campe sur des positions rétrogrades : le simple usage est toujours un délit passible d’un an de prison et la loi (elle fête son cinquantième anniversaire cette année) permet toujours de réduire au silence celles et ceux qui contestent son bien-fondé.
Avec des arguments fallacieux (le cannabis est toujours considéré comme le fléau de la jeunesse) le gouvernement (suite à une commission parlementaire bidon) a institué une « amende forfaitaire délictuelle » de deux cent euros pour les détenteurs de petite quantité… Et pire encore, le ministre de l’intérieur a incité dernièrement les citoyens à signaler au commissariat de leur quartier, les lieux où l’on deale.
La loi de 1970 doit être abrogé et la production, la distribution et l’usage du cannabis doivent être légalisé, une légalisation qui ne se fera pas sans les consommateurs de cette plante aux avantages multiples.
« C’est vraiment du bonheur que donne le hachisch » écrivait Joseph Moreau de Tours au dix neuvième siècle dans son célèbre ouvrage : « Du hachisch et de l’aliénation mentale ».
Je me souviens comme si c’était hier, et pourtant il y a bien longtemps (j’avais dix huit ans, j’en ai soixante dix) de ma première rencontre avec le cannabis. C’était à Lyon sur les pentes de la Croix-rousse en compagnie d’un pote qui a passé sa soirée à vomir pendant qu’affalé sur le canapé, je voyageais dans l’espace. Je me souviens que sous mes paupières closes défilaient des images fantasmagoriques et colorées, des forêts touffues, des routes sinueuses et des mosquées tarabiscotées, moi qui vivait en France profonde, n’avait jamais voyagé et jamais croisé la moindre mosquée.
C’était une époque où nous passions nos soirées à picoler, mais croyez-moi ou pas, suite à cette première expérience, j’ai laissé tomber à jamais l’alcool. Déjà passionné par l’écriture, le cannabis a ouvert les portes de ma perception et stimulé mon imagination.
Le cannabis ne m’a jamais déçu, même s’il m’est arrivé de prendre quelques bonnes claques. Il est un compagnon fidèle, l’ami qui m’a accompagné lors d’expériences psychédéliques inoubliables. C’est le cannabis qui m’a appris à mieux maîtriser mon corps et la sensualité du corps de l’autre.
Tous les ans, sur le rebord d’une fenêtre, puis sur un balcon ou sur une terrasse, même sous un soleil artificiel et aujourd’hui dans mon jardin, de mai à octobre, chaque jour, je rends visite à mes plantes. Je les cajole, les taille s’il le faut et les encourage à pousser. Le cannabis rythme ma vie d’une saison à l’autre et m’aide à vivre tout simplement.
#AuChanvreCitoyens!