« Il faut que le gouvernement cesse cette politique des coups de menton », a déclaré le maire de Grenoble qui a, une fois de plus, critiqué les déclarations du ministre de l’Intérieur sur sa ville.
La semaine dernière, deux vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrant des dealers dans le quartier Mistral, à Grenoble, avaient suscité l’ire des autorités. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait même ordonné une descente de police, qui avait été dénoncée comme une opération de communication par le maire de la ville, Éric Piolle. Les deux hommes se rencontreront prochainement place Beauvau.
Mais ce lundi, le rappeur Corbak Hood a publié le clip d’un de ses morceaux sur YouTube dans lequel on reconnait les mêmes images que les passages des vidéos incriminées, avec d’autres angles et une qualité supérieure. Le rappeur dit avoir fait fuiter ces images « pour provoquer un petit buzz », et que les armes, comme la drogue, étaient factices.
Pour Éric Piolle, que ces images soient vraies ou non, « le sujet aujourd’hui c’est de voir que nous avons le ministre de l’Intérieur qui a stigmatisé à nouveau un quartier, une ville, comme il l’a fait à de nombreuses reprises cet été », a déclaré le maire de Grenoble sur BFMTV, mercredi.
Une « politique des coups de menton »
Le maire de Grenoble ne nie pas la « réalité du trafic de drogues aujourd’hui », mais, comme il l’a déjà dit auparavant, l’intervention du ministère de l’Intérieur dans cette affaire n’est pas adaptée selon lui: « ces politiques de coups de menton où on stigmatise un quartier n’ont pas d’effet sur une réalité qui est bien là ».
« Il faut un travail de terrain, changer les relations entre la police et les habitants, sortir de l’hypocrisie aussi », déclare l’élu. « Le gouvernement Macron a intégré le trafic de drogues dans le PIB, il y a de cela deux ans et demi, et d’un autre côté nous avons la loi la plus répressive d’Europe avec des résultats désastreux puisque nous avons aussi la plus grande consommation de drogues chez les jeunes. Donc il faut sortir de tout cela. »
Éric Piolle souligne également que ces quartiers ont d’autres facettes que le trafic de drogues « qui n’est pas la réalité unique (…) Il y a beaucoup de compétences, beaucoup d’énergie, beaucoup de service public aussi, beaucoup de politique culturelle, d’éducation ».
Source : bfmtv.com