Dans le cadre du rapport sur les plantes médicinales et l’herboristerie, Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, s’était déjà prononcé en faveur d’une modification de la réglementation : « Les produits à base de CBD sont aujourd’hui autorisés en France, mais la réglementation empêche de les produire alors même que nous sommes le premier producteur européen de chanvre. Il est temps d’en finir avec cette incongruité ».
En décembre dernier, une réunion du groupe CBD initiée par Interchanvre et l’Union des transformateurs de chanvre a de nouveau abordé cette problématique de l’utilisation de la fleur et confirmé l’enjeu, avant tout économique, pour l’ensemble des acteurs français : des agriculteurs (le chanvre en circuit court peut rapporter jusqu’à 2 500 € l’hectare), en passant par la transformation (chanvrières et laboratoires) et jusqu’à la commercialisation. « Il y a un fort développement possible que l’on voit dans la plupart des pays européens. La France traîne vraiment », regrette le parlementaire. Il a pu constater le nombre et la quantité de produits contenant du CBD vendus en Suisse : « Le pays voit aussi le côté financier en les taxant ».
La crainte de brouiller les images entre cannabis et chanvre
« Lorsque nous avons fait cette réunion avec les ministères, notamment de la Justice, leur crainte était de donner une image sympathique du cannabis, en disant que le CBD calme. » Certes, la consommation n’a jamais atteint un aussi haut niveau chez les jeunes depuis 25 ans en France, alors même « que nous sommes les plus répressifs ». Une approche différente pourrait donc être envisagée, d’autant que « les fumeurs de cannabis se tournent vers le CBD, moins nocif et légal ».
M. Gontard salue l’initiative de Naturamole car « collectivement, on peut avancer ». Autre point positif : « On a des députés LREM assez en avance sur la question » puisqu’ils ont demandé la création d’une mission d’information à l’Assemblée sur l’usage “bien-être” du cannabis, arguant « des débouchés considérables » de la culture du chanvre. « Cela a souvent un impact important. Il y a quand même des choses qui bougent. »