L’Enquête canadienne sur le cannabis (ECC) de 2024, publiée par Santé Canada, fournit des données clés qui renforcent l’argument en faveur de la légalisation du cannabis. Les résultats de cette enquête, fondée sur des années de collecte rigoureuse, montrent que la légalisation du cannabis au Canada a permis d’obtenir des résultats significatifs en matière de santé publique, de sécurité et de réduction de la criminalité. Cette approche pragmatique contraste fortement avec les échecs de la prohibition, comme nous l’expliquons ci-dessous. Au Collectif d’Information et de Recherche Cannabique (CIRC), nous saluons ces résultats comme une illustration frappante du potentiel de la légalisation pour mieux protéger la société.
Une diminution de l’utilisation des sources illégales
L’un des résultats les plus marquants de l’ECC 2024 est la réduction de l’usage des sources illégales pour se procurer du cannabis. Alors qu’en 2019, seulement 37 % des consommateurs se fournissaient dans des points de vente légaux, ce chiffre a bondi à 72 % en 2024. Cette augmentation est un signe indéniable de la confiance croissante des Canadiens dans le système de vente réglementé. La part des consommateurs ayant recours à des sources illégales a chuté de manière spectaculaire, passant de 16 % en 2019 à seulement 3 % en 2024. Ce changement est une preuve évidente que la légalisation empêche la circulation de cannabis dans des circuits criminels, réduisant ainsi les bénéfices des réseaux mafieux.
Une consommation diversifiée et plus sécuritaire
L’ECC 2024 montre également une évolution dans les habitudes de consommation. En 2018, 89 % des Canadiens consommaient du cannabis par voie orale (fumée). Ce chiffre est désormais tombé à 69 %, tandis que la consommation de produits comestibles et de vapotage a augmenté. Aujourd’hui, 57 % des consommateurs préfèrent les produits infusés au cannabis, et 37 % optent pour le vapotage, des méthodes beaucoup moins risquées pour la santé que le tabagisme. Cette diversification témoigne de l’impact positif de la légalisation, offrant aux consommateurs des alternatives plus sûres.
Baisse de la consommation de cannabis au volant
En ce qui concerne la sécurité routière, un autre objectif majeur de la légalisation, l’ECC révèle une baisse continue du nombre de Canadiens conduisant sous l’influence du cannabis. En 2018, 27 % des consommateurs admettaient avoir conduit après avoir consommé du cannabis. En 2024, ce chiffre est descendu à 18 %. Bien que cette statistique reste préoccupante, elle marque une amélioration notable par rapport aux années précédentes, et ce, dans un contexte où les campagnes de sensibilisation à la conduite sous l’influence de drogues ont été renforcées après la légalisation.
Une consommation plus responsable et plus éducative
L’enquête met également en évidence les efforts de sensibilisation du gouvernement canadien, notamment les campagnes de prévention auprès des jeunes et des jeunes adultes. Ces programmes visent à informer la population sur les risques liés à la consommation de cannabis, en particulier les effets potentiellement nuisibles sur la santé du cerveau en développement. En 2024, 78 % des consommateurs de cannabis reconnaissent que la consommation altère les capacités de conduite, un signe que la légalisation permet d’ouvrir un dialogue plus ouvert et informé sur les risques associés à cette substance.
Stabilité des taux de consommation et risques mesurés
En 2024, 26 % des Canadiens ont consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois, et environ 6 % des Canadiens sont des consommateurs quotidiens ou quasi-quotidiens. Ces chiffres ont montré une légère croissance ces dernières années, mais la consommation reste stable et sous contrôle. Ce phénomène contraste avec les périodes de prohibition, où la répression accrue et les interdictions ne réussissaient pas à limiter la demande, mais au contraire, la poussaient vers des pratiques plus risquées.
Conclusion : un modèle à suivre
Les résultats de l’Enquête canadienne sur le cannabis 2024 montrent clairement que la légalisation est une stratégie bien plus efficace que la prohibition pour réguler la consommation de cannabis. Non seulement elle permet de réduire le marché noir et de protéger les citoyens des risques sanitaires liés à des produits de qualité douteuse, mais elle offre également un cadre éducatif pour promouvoir une consommation responsable et informer sur les dangers potentiels. Contrairement à la prohibition, qui nourrit l’économie souterraine et l’instabilité sociale, la légalisation du cannabis crée un environnement plus sûr et plus transparent pour les consommateurs et la société dans son ensemble.
Ces résultats constituent une preuve solide que la légalisation du cannabis est la voie à suivre, et qu’elle peut être une approche beaucoup plus pragmatique et bénéfique que la répression punitive, comme c’est encore le cas en France. Au CIRC, nous continuerons à militer pour la légalisation du cannabis en France, en nous basant sur des exemples concrets comme celui du Canada, qui a su trouver une solution efficace à un problème complexe, et en appelant à une réforme profonde des politiques publiques concernant le cannabis.
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