Par SudOuest.fr avec AFP
Publié le 19/02/2021
Le gouvernement norvégien a proposé vendredi de dépénaliser la possession et la consommation de petites quantités de stupéfiants, jugeant que leurs utilisateurs devaient être traités comme des malades plutôt que des délinquants.
« Plusieurs décennies de répression nous ont enseigné que punir ne fonctionne pas. Au contraire, la punition peut aggraver les choses », a déclaré lors d’une conférence de presse Guri Melby, cheffe du parti libéral au pouvoir, qui porte la réforme. « Les toxicomanes doivent recevoir de l’aide, pas une sanction.”
Selon le projet du gouvernement de centre droit, la possession et la consommation de moindres quantités de stupéfiants ne donneraient plus lieu à une sanction pénale mais à une obligation de consulter des services sociaux pour une assistance, une information et un suivi sanitaires. « Ça reste interdit, mais ce n’est plus punissable », a précisé le ministre de la Santé, Bent Høie.
Des seuils à ne pas dépasser
Pour les promoteurs de l’amendement législatif, la répression peut être contre-productive en dissuadant les toxicomanes de rechercher de l’aide, en rendant plus difficile pour les proches de détecter le problème et en stigmatisant une population déjà vulnérable.
Le texte fixe des seuils – plus bas que ceux recommandés par un comité d’experts – en deçà desquels la possession et la consommation de stupéfiants ne seront plus sanctionnées : 2 grammes pour la cocaïne, l’héroïne ou les amphétamines, 10 grammes pour le cannabis ou encore 500 grammes pour le khat.
Le gouvernement étant minoritaire au Parlement, l’adoption de la réforme dépend du soutien, encore incertain, d’une partie au moins de l’opposition.
Mortalité élevée
La proposition a été saluée par les organisations de protection des toxicomanes.
La Norvège, comme ses voisins nordiques, affiche une mortalité par habitant en lien avec la toxicomanie parmi les plus élevées d’Europe. Ces dernières années, environ 260 personnes y sont mortes d’une overdose tous les ans.
Selon une enquête publiée début février par l’Institut norvégien de santé publique, environ 5 % des personnes interrogées en Norvège disent avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois, et 1 % en font de même concernant les psychotropes (cocaïne, amphétamines, ecstasy).
Source : Sudouest.fr