Sur la photo Jean Foyer, président de Qairos Énergies.
Qairos Énergies, une start-up sarthoise spécialisée dans la production d’hydrogène et de méthane à partir de chanvre, compte enfin voir aboutir sa première usine à Trangé, près du Mans, début 2023.
Alors qu’elle a reçu le prix Coup de cœur du jury du Comité stratégique de filières nouveaux systèmes énergétiques au Salon des maires, mardi 22 novembre 2022 à Paris, la start-up sarthoise Qairos Énergies pourrait enfin voir la concrétisation de ses recherches. L’usine de Trangé – annoncée depuis décembre 2020 – devrait se lancer au cours du premier trimestre 2023 »,
assure son pdg Jean Foyer. L’association Smile, « vitrine des systèmes énergétiques du futur » – avance même la date – non confirmée par ailleurs – d’un lancement de travaux au 1er mars 2023 de l’usine inscrite au programme Eco H2 Le Mans Sarthe.
Mise en route mi-2025
De 24 millions d’euros, le coût de construction atteint désormais 32 millions d’euros, avec la hausse des coûts de matériaux et des crédits
, explique l’entrepreneur. Des panneaux photovoltaïques se sont ajoutés – et nous en mettrons autant que possible
- en complément de l’électricité verte achetée pour faire fonctionner l’usine. Nous espérons pouvoir faire de premiers essais de l’usine mi-2024 et être opérationnel pour une mise en production industrielle mi-2025
, poursuit Jean Foyer. Objectif : 1 200 tonnes de gaz – hydrogène et méthane confondus – à l’année, ainsi que d’autres produits issus du chanvre, tel du CO2 liquéfié (utilisé en industrie) ou encore un réseau de chaleur raccordable à des industriels et la métropole du Mans.
« Une première mondiale »
La construction de l’usine se double d’une première mondiale
: celle de la réalisation de pyrogazéification – chauffage « flash » à très haute température, environ 1 000 °C – du chanvre, permettant une transformation de ses parties les plus solides en gaz.
Alors «les premiers travaux que nous allons effectuer, seront de clôturer (les 2,5 ha de) terrain, pour être ensuite à l’abri des regards.
Et conserver le secret industriel qui vaut aujourd’hui à Qairos Énergies d’intéresser des investisseurs étrangers.
Un délai mis à profit
Après deux ans de dossiers à consolider auprès d’organismes d’État – et des conclusions encore à attendre début d’année 2023 – la start-up a mis à profit ce délai pour étoffer son offre. Les choses ont évolué cette année 2022.
La crise énergétique a poussé sur le devant de la scène les énergies alternatives, dont l’hydrogène. Gourmande en électricité, la production par électrolyse voit ses coûts augmenter, jusqu’à 60 kW le litre d’hydrogène, quand nous sommes à 20 kW
, assure Jean Foyer.
La flambée du prix du gaz a fait se tourner les industriels vers Qairos et « un coût stable de production », désormais compétitif et loin des fluctuations des marchés internationaux. Des contrats sont déjà signés et d’autres sont en cours.
De quoi diversifier le portefeuille de clients et sécuriser les comptes.
Une usine vitrine
En 2021, le PDG de Qairos Énergies se tournait vers l’Espagne pour y lancer une production, nouait des avec des investisseurs américains, recevait des demandes d’Allemagne…
Et aujourd’hui ? Je mets ces dossiers un peu en attente. Cette année nous avons démontré que notre gaz était sûr, propre et fiable. L’usine sera la preuve que ça fonctionne, avec l’ensemble des acteurs
, métropoles, industriels et monde agricole. Notre objectif n’a pas varié : une production d’hydrogène en circuit court.
L’enjeu de production d’hydrogène
Dans son point hebdomadaire sur les cours des différentes énergies, TotalEnergies rappelle l’enjeu de l’hydrogène :La Commission européenne prévoit de produire 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable dans l’UE et d’en importer 10 millions de tonnes d’ici 2030 pour remplacer le gaz fossile.
De son côté, la France a détaillé son « plan hydrogène » prévoyant un investissement de 7 milliards d’euros sur dix ans.