Les Nations unies n’ont jamais menacé le Canada malgré la légalisation du cannabis : les déclarations récentes du Premier ministre, révélées dans un reportage de FranceTv.
Depuis la légalisation du cannabis au Canada en 2018, les discussions concernant d’éventuelles répercussions internationales n’ont cessé de susciter l’intérêt. Dans cet article, nous examinerons les récentes déclarations du Premier ministre canadien Justin Trudeau sur l’absence d’inquiétudes exprimées par les Nations unies (ONU) concernant une possible violation des traités internationaux par le Canada, tel que révélé dans un reportage diffusé par FranceTv.
Justin Trudeau on UN treaties during an interview released yesterday:
A French journalist asked if he saw a downside risk to cannabis legalization.« The only downside we were extremely worried about was that it would place us in non-compliance with certain international treaties… pic.twitter.com/UrYhdt6Z3Q
— WeedStreet420 (@WeedStreet420) April 4, 2024
Absence de sanctions de l’ONU envers le Canada
Justin Trudeau a récemment affirmé que malgré les craintes initiales de son gouvernement quant à d’éventuelles sanctions de l’ONU en raison de la légalisation du cannabis, aucune action de ce type n’a été entreprise à ce jour. Depuis la mise en œuvre de la réforme en 2018, aucun représentant de l’ONU n’a abordé la question avec le Canada, selon les déclarations du Premier ministre.
Cette révélation vient contredire les préoccupations initiales du gouvernement canadien, qui craignait que la légalisation du cannabis ne soit en contradiction avec certains traités internationaux sur le contrôle des drogues. Cependant, l’absence d’action de la part de l’ONU semble indiquer une approche plus nuancée ou une tolérance envers les politiques nationales en matière de réglementation du cannabis.
Pressions américaines et réactions internationales
Les nouvelles remarques de M. Trudeau dans un épisode de la nouvelle série française sur le cannabis sont particulièrement pertinentes aux États-Unis, dans le contexte de l’examen en cours par la DEA de la programmation du cannabis, qui a été dirigé par le président Joe Biden.
Parallèlement aux déclarations de Justin Trudeau, des législateurs américains anti-cannabis du Congrès ont exercé des pressions sur la Drug Enforcement Administration (DEA) pour qu’elle rejette une recommandation de réévaluation du cannabis. Ces législateurs mettent en garde contre les sanctions potentielles de l’ONU en cas d’assouplissement des restrictions sur le cannabis aux États-Unis.
L’exemple de l’Allemagne, qui a récemment légalisé le cannabis, offre également un aperçu des préoccupations internationales entourant cette question. L’Allemagne a revu à la baisse ses ambitions de légalisation par crainte de possibles objections de la Commission européenne. Ces tensions soulignent les défis auxquels les pays font face lorsqu’ils tentent de concilier leurs politiques nationales avec les obligations internationales.
Débats en France et positions internationales
En France, où les voix prohibitionnistes dominent encore le débat sur la légalisation du cannabis, l’argument selon lequel cette mesure serait contraire aux traités internationaux est souvent avancé. Cependant, les défenseurs de la légalisation soulignent que le Canada n’a pas subi de répercussions de la part de l’ONU depuis sa décision de légaliser le cannabis à l’échelle nationale.
Les récentes déclarations de Justin Trudeau renforcent cette position en démontrant qu’une politique de légalisation du cannabis peut être mise en œuvre sans nécessairement enfreindre les traités internationaux, du moins sans entraîner de sanctions explicites de la part de l’ONU.
En poursuivant la politique de légalisation du cannabis menée par le Canada et l’Allemagne, la France prendrait part à un effort collectif pour se conformer aux préconisations de la déclaration du Conseil de l’Union Européenne et plus récemment du rapport A/HRC/54/53 du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, en visant la réforme des politiques en matière de drogues, en adéquation avec les défis et opportunités du XXIe siècle.
Dernières décisions de l’OICS et perspectives pour l’avenir
En janvier dernier, l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) des Nations unies a réaffirmé sa position selon laquelle la légalisation du cannabis à des fins non médicales ou non scientifiques constituerait une violation des traités internationaux. Cependant, les Nations unies ont récemment révisé leurs politiques mondiales de classement du cannabis, autorisant ainsi des États membres comme le Canada à légaliser et à réglementer le cannabis sans encourir de sanctions.
Les commentaires de Justin Trudeau sur l’absence d’inquiétudes exprimées par l’ONU quant à la légalisation du cannabis par le Canada, comme rapporté dans le reportage de FranceTv, soulèvent des questions importantes sur l’interprétation et l’application des traités internationaux sur le contrôle des drogues. Alors que certains pays continuent de débattre de la légalisation du cannabis, ces développements pourraient influencer les décisions politiques à l’échelle mondiale.
En fin de compte, le cas du Canada pourrait servir de référence pour d’autres pays envisageant des réformes similaires en matière de réglementation du cannabis. Toutefois, les pressions et les préoccupations internationales continueront probablement de façonner ces débats, mettant en évidence la nécessité d’un dialogue et d’une coopération internationale pour aborder les défis complexes posés par les politiques sur les drogues.
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