Une étude récente menée en Colombie explore les bienfaits d’une huile riche en cannabidiol (CBD) pour atténuer les symptômes neuropsychiatriques associés à la maladie d’Alzheimer. Ces symptômes, comme l’agitation, l’anxiété ou les troubles du sommeil, rendent souvent la vie difficile aux patients et pèsent lourdement sur leurs aidants. Cette étude ouvre une voie prometteuse en montrant que le CBD pourrait non seulement améliorer le bien-être des malades, mais aussi soulager le fardeau émotionnel de leurs proches.
Qu’est-ce que cette étude a analysé ?
Menée entre 2020 et 2023, cette étude a suivi 59 patients atteints d’Alzheimer, âgés en moyenne de 78 ans, souffrant de troubles neuropsychiatriques non traités par des médicaments conventionnels. L’objectif était d’évaluer si un traitement par huile riche en CBD pouvait réduire ces symptômes tout en restant sûr et bien toléré.
Les participants ont reçu une huile contenant principalement du CBD (111 mg/jour en moyenne) administrée par voie sublinguale, avec une augmentation progressive des doses selon leurs besoins. Le suivi s’est étendu sur une durée moyenne de 23 mois.
Résultats clés
Une réduction significative des symptômes : Après seulement trois mois, l’intensité des symptômes neuropsychiatriques (mesurée via un score NPI-Q) a diminué de moitié pour 54 % des patients, et de plus de 30 % pour 95 % d’entre eux. Ces résultats se sont maintenus jusqu’à deux ans de suivi.
Un soulagement pour les aidants : Le score mesurant le stress des aidants a également chuté, passant de 29 à 14 en trois mois. Ce résultat souligne l’impact positif du traitement sur le quotidien des proches, souvent confrontés à des situations éprouvantes.
Un traitement sûr et bien toléré : Aucun effet indésirable grave n’a été relevé. Les doses modérées et l’augmentation progressive semblent avoir joué un rôle clé dans la bonne tolérance du CBD.
Pourquoi le CBD ?
Face aux limites des traitements classiques, comme les antipsychotiques, qui présentent des risques importants (accidents vasculaires, insuffisance cardiaque, etc.), le CBD émerge comme une alternative intéressante. Ce composé, issu du cannabis, est connu pour ses propriétés anti-inflammatoires et anxiolytiques, tout en ayant peu d’effets secondaires.
Ce que cela signifie pour l’avenir
Cette étude confirme que le CBD pourrait devenir une option thérapeutique efficace pour les patients atteints d’Alzheimer, en réduisant leurs symptômes neuropsychiatriques tout en allégeant la charge des aidants. Cependant, des recherches complémentaires, notamment des essais cliniques randomisés, sont nécessaires pour valider pleinement ces résultats et mieux définir les protocoles de traitement.
Pour les défenseurs de l’usage thérapeutique du cannabis, comme le CIRC, ces résultats viennent renforcer l’idée que le cannabis médical mérite une place de choix dans la prise en charge de pathologies complexes.
Vers une reconnaissance élargie ?
Alors que la France reste réticente sur l’usage thérapeutique du cannabis, ce type d’étude pourrait contribuer à faire évoluer les mentalités et les politiques publiques. En intégrant le cannabis médical dans les soins, on pourrait offrir de nouvelles solutions aux patients et à leurs familles, souvent démunis face à la maladie.
Le CIRC milite pour que les avancées scientifiques comme celle-ci ne restent pas lettre morte. Rejoignez-nous pour soutenir un accès élargi et encadré au cannabis médical.
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