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Le Maroc réfléchit désormais à la légalisation du cannabis, au nom de ses vertus thérapeutiques et de la manne économique qu’il représente. Le débat est vif dans le pays, mais l’hebdomadaire Tel Quel a choisi son camp.
On respire profondément, puis on kiffe ! Jusqu’alors, la culture du kif, la plante made in Maroc, était illégale. Mais le 4 mars, le gouvernement réuni en conseil a ouvert la voie à la légalisation de la culture du cannabis. Un vent nouveau est sur le point de souffler sur le pays, clame la une du magazine marocain Tel Quel.
Le projet de loi, encore en cours d’ajustement, porte sur le cannabis à des fins médicales, une pratique déjà légalisée dans plus de cinquante pays dans le monde. Le texte prévoit l’encadrement et la réglementation de l’activité pour les agriculteurs. Alors que ses vertus thérapeutiques sont saluées, la manne économique certaine que représente l’activité est un argument de taille. La culture du cannabis prospère déjà dans des zones dites “historiques”, comme dans la région du Rif, dont le sol est particulièrement adapté à la culture du cannabis. Le Maroc est considéré comme le premier producteur mondial.
Changement de cap
“À la fois substance vénérée et objet de diabolisation, le kif épouse une nouvelle fois l’histoire nationale”, relève Tel Quel. Car le dossier est bien connu des autorités marocaines. Depuis des années, le pays tâtonne, entre scepticisme et volontarisme politique. Certains voient dans son interdiction une hypocrisie, la plante étant de facto consommée, quand d’autres invoquent l’opportunité de s’insérer dans un marché prometteur.
Désormais, le gouvernement a ouvert la brèche de la légalisation. Ce changement de cap s’explique en grande partie par un tournant sur la scène internationale. Le 2 décembre 2020, les Nations unies ont reconnu au cannabis ses vertus thérapeutiques.
Le cannabis, dont la production illicite a longtemps porté préjudice à l’image et la réputation du Maroc, “serait pour tout le pays une plante bénite”, estime le quotidien marocain L’Économiste.
Source : Courrierinternational.com