Inquiétude des deux côtés du Rhin alors que l’Allemagne veut légaliser l’usage et la vente du cannabis : en zone frontalière, les élus redoutent des conséquences négatives. La maire de Strasbourg et le maire de Kehl ont donc envoyé une lettre au chancelier allemand et à son ministre de la santé.
Alerter avant la mise en place d’une loi, c’est l’objectif de la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, et du maire de Kehl, Wolfram Britz alors que le gouvernement allemand planche sur un projet de légalisation du cannabis. Ces élus redoutent les conséquences de la légalisation du cannabis en Allemagne, au plus tôt en 2024. Parce qu’ils sont en première ligne quand les réglementations ne sont pas les mêmes des deux côtés du Rhin.
Il y a des précédents. En France, les petits bureaux de tabac installés près de la frontière souffrent de la concurrence de leurs voisins allemands, où les prix sont moins élevés.
Le précédent des casinos
En Allemagne, les casinos ont fleuri à Kehl, alors qu’ils ne sont pas autorisés à Strasbourg, attirant des Alsaciens par centaines, et provoquant des nuisances pour les riverains. Le maire de la petite ville frontalière redoute de voir sa rue piétonne transformée en une succession de magasins vendant du cannabis.
La municipalité rappelle que des dérogations avaient été accordées en région frontalière à l’époque où les magasins étaient fermés le samedi après midi en Allemagne.
Le projet de légalisation du cannabis en Allemagne doit maintenant passer par la commission européenne. C’est l’une des réformes promises par le gouvernement de coalition des sociaux démocrates, des verts et des libéraux du FDP lors de sa formation.