Publié le 10 Septembre 2020 | Par Le HuffPost avec AFP
“La prohibition n’est pas une solution” écrit Arnaud Robinet à Jean Castex.
POLITIQUE – Il est des positions qui surprennent en politique. Un maire LR qui souhaite “un vrai débat” sur le cannabis. Et qui se dit prêt à l’expérimenter dans sa ville de Reims. Arnaud Robinet, maire de la ville, a écrit le 8 septembre au Premier ministre Jean Castex pour lui proposer cette “réflexion” qui “nécessite un certain courage”.
Dans ce courrier dont l’AFP a eu copie jeudi 10 septembre, l’ancien député estime que “la prohibition n’est pas une solution”. Il souhaite ”étudier les conséquences d’une légalisation de (sa) vente”, avec des “expérimentations” locales, notamment dans sa ville.
Expérimentation “limitée dans le temps”
“Cette réflexion, dont l’engagement nécessite un certain courage, pourrait déboucher sur la mise en place d’expérimentations territoriales limitées dans le temps”, propose Arnaud Robinet. “Reims pourrait alors candidater”, ajoute-t-il dans ce courrier.
“Sur la question de la légalisation, il faut sortir de l’idéologie et être pragmatique”, précise l’ancien député auprès de l’AFP. “La France a l’arsenal répressif le plus strict d’Europe et pourtant, c’est le pays qui compte le plus de consommateurs de cannabis: 11% des Français, trois fois plus qu’il y a 30 ans”, argumente-t-il.
“Question générationnelle”
“L’amende forfaitaire de 200 euros pour consommation de stupéfiants, testée à Reims, est une réponse politicienne de court terme”, estime le maire LR, conscient de n’être guère suivi sur cette voie par sa famille politique. “C’est une question générationnelle”, tranche-t-il.
La proposition d’Arnaud Robinet a d’ores et déjà rencontré un accueil favorable de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA). “Nous sommes prêts à accompagner une expérimentation sur une légalisation encadrée du cannabis que nous demandons depuis 2011”, affirme le Dr Alain Rigaud, président de l’ANPAA de la Marne.
Que va dire Darmanin?
“Ce n’est pas une bonne idée”, rétorque Michel Corriaux, secrétaire général Grand Est du syndicat policier Alliance, sollicité par l’AFP. “Cela serait un aveu de faiblesse par rapport aux délinquants”, juge-t-il. “Le sujet dépasse l’institution policière”, nuance le secrétaire régional Champagne-Ardenne Unité SGP Police-FO. “Mais les revendeurs ne risquent-ils pas de s’adapter en trouvant une autre forme de délinquance ”, interroge Christian Pous, relayant des propos de “policiers de terrain”.
Son ancien collègue des républicains, Gérald Darmanin aura sans doute un avis similaire, lui qui veut faire “la guerre” aux trafiquants et aux consommateurs.
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