Publié le 11/09/2019
Une mission d’information parlementaire va se pencher sur les usages du cannabis. Un marcheur favorable à un assouplissement de la législation en sera le rapport général.
La fumette s’invite au Palais-Bourbon. Alors qu’une expérimentation du cannabis thérapeutique en France vient d’être autorisée au début de l’été par l’Agence du médicament, l’Assemblée nationale se saisit pour la première fois aussi largement, de ce sujet hautement polémique. La mission d’information parlementaire sur les usages du cannabis se réunira dès début octobre. Composée de 23 députés de 5 commissions différentes, elle comptera 12 élus LREM, 4 LR, 2 Modem et 1 représentant par autre groupe. Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse, en sera le rapporteur général.
Cet agriculteur, favorable à un assouplissement de la législation, plaide pour la création d’une filière de production française pour le cannabis médical et considère que « la France est à la traîne en Europe ». La mission se donne un an pour étudier les usages thérapeutiques, récréatifs et de « bien-être » sous tous leurs aspects, ainsi que les différentes régulations existantes, un an aussi parce que cela leur permettra d’enjamber les élections municipales.
Examiner les exemples concrets de dépénalisation
« Nous pourrons débroussailler ce sujet de société sans hystérie et préparer le terrain pour les candidats de la prochaine campagne présidentielle », explique Roland Lescure, président de la commission des affaires économiques. Député des Français de l’étranger, il compte bien emmener ses collègues dans sa circonscription, aux États-Unis et au Canada, pour examiner les exemples concrets de dépénalisation. Quant à Emmanuel Macron, il avait changé de pied pendant la campagne présidentielle, en déclarant en septembre 2016 que la « légalisation du cannabis » avait « une forme d’efficacité » pour résoudre le « problème de sécurité » posé par le trafic, avant d’invoquer en février 2017 la « tolérance zéro » pour l’usage de stupéfiants.
Source : Paris Match