LUXEMBOURG – Alors que la loi sur le cannabis récréatif a pris du retard, certains ont du mal à s’y retrouver.
«Depuis un an, presque tous les jours, des gens viennent nous demander comment mettre leurs quatre plants de cannabis chez eux. S’ils peuvent acheter des graines… Beaucoup pensent que c’est déjà légal car c’était annoncé pour 2022. On est obligés de leur expliquer que non».
Dans leur boutique de Gasperich, de Grénge Léiw, Flo et Alex vendent du CBD, une molécule non psychotrope du cannabis. Et ils constatent le grand flou laissé, dans le public, par deux années d’atermoiements autour de la législation sur le cannabis. Prévue dans l’accord de coalition (2018-2023), la future loi a avancé au ralenti, entre pandémie et obstacles de la réglementation européenne.
«Échec total»
Mardi, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, a admis que tout ne sera peut-être pas voté sous cette législature. Trois étapes sont prévues: culture personnelle (quatre plants autorisés), production professionnelle et enfin vente de cannabis récréatif. «Pour l’instant, je vois cette législation comme un échec total. C’est légal, non ça ne l’est pas… Les gens sont tous confus», dit Flo, qui souligne que quatre plants, selon le taux de THC (aux effets psychoactifs) ou la dimension du pot utilisé, «cela veut tout et rien dire».
Il ajoute «que ce ne sont pas des petits jeunes qui viennent se renseigner à la boutique dans l’espoir de planter pour vendre, mais des adultes, des parents, des personnes responsables qui travaillent et n’ont plus envie d’aller sur le marché noir recevoir des fleurs coupées avec des produits chimiques», poursuit le gérant. Il constate que l’Allemagne «est en train de nous dépasser sur ce dossier». Pour Alex, «80 % des gens pensent que c’est déjà légal».