Depuis l’Antiquité, le cannabis, également appelé chanvre, a été reconnu pour ses propriétés thérapeutiques, jouant un rôle essentiel parmi les plantes médicinales en Occident pendant des millénaires. L’histoire passionnante du cannabis en tant que remède traverse les âges et les civilisations, révélant un héritage médical riche et complexe.
L’usage médicinal du cannabis dans l’Antiquité
Des débuts en Égypte et en Chine
L’Égypte antique est l’une des premières civilisations à avoir documenté l’utilisation médicinale du cannabis. Le papyrus Ebers, rédigé au XVIe siècle avant JC, mentionne l’huile de graines de chanvre pour traiter les inflammations gynécologiques. En Chine, dès le Ier siècle après JC, le cannabis était utilisé pour soigner une multitude de maladies, marquant ainsi le début d’une pensée médicale structurée.
L’influence grecque et romaine
Les Grecs ont également reconnu les vertus du cannabis, l’utilisant pour traiter les otites. Dioscoride, médecin et botaniste romain, mentionnait le cannabis dans son ouvrage « De Materia Medica », le décrivant comme un remède contre les douleurs d’oreille. La frontière entre médicament et drogue était déjà fine dans l’Antiquité, avec des utilisations psychotropes documentées.
Le cannabis au XIXe siècle : un renouveau médical
Au XIXe siècle, le cannabis a connu un renouveau d’intérêt grâce à des personnalités telles que le psychiatre français Jacques-Joseph Moreau de Tours et le médecin irlandais William Brooke O’Shaughnessy. Moreau de Tours expérimentait le cannabis au sein du « Club des haschischins » à Paris, tandis qu’O’Shaughnessy contribuait à populariser son utilisation médicale en Grande-Bretagne. Des teintures de cannabis ont été prescrites pour traiter des affections telles que les rhumatismes, les convulsions et les migraines.
Déclin et interdiction
Cependant, à la fin du XIXe siècle, l’utilisation médicale du cannabis a commencé à décliner. Les opiacés et l’aspirine sont devenus des options préférées pour le traitement de la douleur. Le destin du cannabis a été scellé lorsque, en 1961, il a été classé aux côtés de l’héroïne comme une drogue sans avantage thérapeutique potentiel dans la Convention unique sur les stupéfiants.
Renaissance grâce à la recherche
Malgré l’interdiction, la recherche sur le cannabis a continué. En 1964, le chimiste israélien Raphael Mechoulam a isolé le THC, le composant psychotrope principal du cannabis. Ses recherches ont ravivé l’intérêt médical pour cette plante, et aujourd’hui, de plus en plus de preuves émergent quant à ses propriétés thérapeutiques potentielles.
Un passé riche pour un avenir prometteur
L’histoire médicale du cannabis est un voyage à travers le temps, marqué par des périodes d’acceptation et d’interdiction. Des civilisations antiques à nos jours, le cannabis a laissé une empreinte profonde dans la médecine mondiale. Aujourd’hui, il connaît un regain d’intérêt dans le domaine médical, ouvrant la voie à de nouvelles possibilités de traitement pour diverses affections. Le passé riche du cannabis offre un avenir prometteur pour la recherche et l’utilisation médicale de cette plante aux multiples facettes.
LIRE AUSSI :
Le cannabis, une plante incontournable des pharmacopées anciennes
Le chanvre dans l’Antiquité, une plante aux mille usages