Dès septembre, les détenteurs de drogues seront sanctionnés par une amende de 200€. L’exécutif affirme que cette mesure permettra de désengorger les tribunaux en pénalisant directement consommateurs et dealers. Cette politique répressive, à rebours de celle d’autres pays, est-elle dépassée ?
Le 25 juillet dernier, lors d’un déplacement à Nice, le Premier ministre Jean Castex annonçait que l’usage ou la détention de stupéfiants seront désormais passibles d’une amende forfaitaire de 200 euros.
Ce qui ressemble à une réponse immédiate à un fait divers survenu le 20 juillet dans le quartier niçois des Moulins n’est que l’application tardive de la loi Justice du 23 mars 2019. Celle-ci étend le principe de l’amende forfaitaire à de nouveaux délits dans le but de simplifier le travail et le fonctionnement quotidien de la justice : vente d’alcool aux mineurs, mauvais traitement envers les animaux ou encore l’usage et la détention de stupéfiants sur la voie publique.
Derrière l’idée de cette sanction économique, le constat gouvernemental de l’échec de la politique de lutte contre les drogues en France dressé notamment par l’actuel ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire : “La France a l’arsenal répressif le plus dur d’Europe, mais aussi, la consommation de cannabis la plus élevée. Il faut prendre la mesure de notre échec.” Cette nouvelle mesure parviendra-t-elle à désengorger les tribunaux, décourager les consommateurs et réduire le trafic de stupéfiants ?
Pour en débattre, nous recevons le député, co-rapporteur du projet de loi Justice Didier Paris (LREM, Côte-d’Or), le porte-parole de la fédération Addictions et psychologue clinicien Jean-Pierre Couteron, et la sociologue à l’Inserm spécialisée dans les politiques de drogue Marie Jauffret-Roustide.