Illustration : «Nous devons montrer que ce projet peut avoir un impact sur la santé publique de manière positive» Photo: Anouk Antony
Selon la ministre de la Santé, qui s’est exprimée sur les ondes de 100,7, il n’est pas certain que le processus sera finalisé d’ici la fin de la législature.
Le Luxembourg arrive tout doucement à la fin du processus qui vise à autoriser la production et la vente de cannabis récréatif. Il pourrait cependant ne pas être terminé avant les élections législatives, qui auront lieu le 8 octobre 2023, a expliqué la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) au micro de 100,7.
«Nous ne sommes pas sûrs de le finaliser au cours de cette législature», a-t-elle indiqué, en parlant du projet de légalisation du cannabis.
Lors de l’interview accordée à 100,7, Paulette Lenert a expliqué que la pandémie de covid-19 avait retardé le processus législatif, le reportant à cette année. Le processus devrait toutefois arriver à son terme d’ici fin 2023.
Le Luxembourg avait rendu le cannabis légal pour certains usages médicaux en 2018. Un pas supplémentaire a été fait en juin dernier, avec l’adoption du texte autorisant la consommation personnelle à domicile et la culture par une personne majeure de maximum quatre plants de cannabis par foyer, à partir de semences. L’avis du Conseil d’Etat sur la question est toujours attendu.
Une prévention plus facile à mettre en œuvre
Mais avant d’arriver à une légalisation complète du cannabis, le cadre pour la culture et la vente de cannabis médical et récréatif doit d’abord être établi. «Nous devons évoluer dans un cadre où l’objectif est de montrer que ce projet peut avoir un impact sur la santé publique de manière positive», a confié la ministre de la Santé qui ajoute que le dossier est suivi de près.
Paulette Lenert et Elena Bienfait, directrice du centre national de prévention des toxicomanies, s’accordent à dire qu’une fois le cannabis légalisé, la prévention sera plus facile à mettre en œuvre, car il est plus facile de parler ouvertement de quelque chose qui est légal. «Il ne s’agit pas d’abstinence, car ce n’est pas un objectif réalisable dans une société. Mais il s’agit de régularisation, de sortir ces gens du marché noir, de ne pas les criminaliser», a indiqué Elena Bienfait.
En attendant de venir à bout du processus, le Luxembourg pourrait s’inspirer de modèles déjà existants, notamment en ce qui concerne le cannabis médical. Au Portugal ou à Malte, l’Etat joue un rôle de premier plan par rapport à cette question.
Rappelons toutefois que les plans de légalisation du gouvernement ne font pas forcément l’unanimité dans les pays voisins du Luxembourg, qui craignent qu’un assouplissement des règles n’incite les gens à s’approvisionner au Grand-Duché et ensuite à transporter le cannabis illégalement au-delà de la frontière.