Marseille : « Koh-Lanta des stupéfiants », ou quand les dealers deviennent animateurs touristiques.
Vous connaissez « La Chasse au Trésor », ce jeu familial où des indices mènent à un trésor caché ? Marseille innove avec une version… disons herbeuse. Plus besoin de carte au trésor : bienvenue dans le nouveau concept « Cannabis Go! » organisé par de très inspirés trafiquants locaux sur Telegram.
Les règles du jeu :
- Téléchargez l’appli Telegram, le repaire préféré des organisateurs de jeux douteux (et de votre cousin qui vend des NFT).
- Rejoignez le groupe privé qui diffuse des indices sur les cachettes.
- Partez à l’aventure dans Marseille pour récupérer votre pochon gratuit ! Parc Longchamp, Corniche, ou même Cours Julien : les trésors sont disséminés dans les lieux emblématiques de la cité phocéenne. Bonus pour les touristes : une immersion culturelle garantie.
Les indices : entre poésie et marketing
Le premier indice publié serait : « Sous le soleil de la Canebière, derrière le banc vert, se cache ton bonheur herbacé. » Une vraie invitation au voyage intérieur… si ce n’est aux ennuis. Les organisateurs vantent également leurs éditions précédentes avec une nostalgie presque touchante : « Souvenez-vous, la dernière chasse à la Bonne-Mère, c’était du lourd ! »
Jeux dangereux et jackpot illégal
Sous ses airs de « Chasse aux œufs de Pâques pour adultes irresponsables », l’initiative cache une stratégie de marketing plutôt audacieuse (et complètement illégale). Attirer les jeunes, promouvoir la « qualité » des produits offerts et recruter une nouvelle clientèle avec une promesse alléchante : « C’est gratuit… pour l’instant. »
Les autorités dans le rôle de Denis Brogniart ?
La préfecture de police n’a pas encore sauté sur l’occasion pour jouer les animateurs de cette drôle d’émission. Pourtant, on imagine bien une version télévisée : « Les candidats seront-ils capables de récupérer le pochon sans croiser les forces de l’ordre ? Suspense au sommet de la Corniche. » Spoiler : la saison pourrait bien finir sur une descente de la BAC.
Moralité : légalisez, qu’on s’amuse proprement
Au lieu de jouer à cache-cache avec des pochons douteux, pourquoi ne pas instaurer des Cannabis Social Clubs (CSC) où les amateurs pourraient partager leurs trouvailles en toute légalité ? Parce qu’entre nous, une chasse au trésor organisée dans un espace sécurisé, avec des produits testés, ça aurait plus de panache. Et surtout, ça mettrait fin à ce « Koh-Lanta des stupéfiants » qui tourne au jeu dangereux.
Alors, chassons plutôt les idées reçues et les absurdités de la prohibition, et offrons enfin un cadre responsable à tous les « aventuriers » du cannabis. Parce que pour l’instant, à Marseille, les seuls gagnants sont les dealers et leur Telegram premium.
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